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d'équivalents pour la maison d'Autriche. Si le cabinet de Vienne imitait cet exemple, les deux puissances verraient bientôt succéder aux désastres enfantés par la guerre, le repos si ardemment désiré par les peuples. Le Directoire exécutif de la république française a toujours voulu que la paix fût également avantageuse, et à l'Autriche et à la France; et surtout, quelle éloignât toute possibilité d'une guerre future entre elles, tant en Italie qu'en Allemagne, en déterminant les frontières d'une telle manière qu'aucune des deux puissances ne fût, en temps de paix, dans une situation en quelque sorte offensive ou alarmante vis-à-vis de l'autre. Ne point se renfermer dans ce cercle raisonnable, faire dépendre la paix de quelques mille hommes de population de plus, qui n'ajoutent rien à la puissance d'un grand peuple, c'est oublier tous les maux dont gémit l'humanité souffrante; c'est demander une guerre qui ne peut avoir de but utile à aucune des deux nations.

En finissant, les soussignés ont l'honneur de prier MM. les plénipotentiaires de S. M. l'Empereur et roi, de ne pas se servir, lorsqu'ils parleront des gouvernements démocratiques et des peuples de termes qui seraient injurieux pour le gouvernement que les plénipotentiaires de la république française représentent. Il n'est jamais. arrivé aux soussignés, en parlant des ministres des rois et de leurs cours, de se servir d'aucune épithète qui pût leur être injurieuse.

Les citoyens plénipotentiaires de la république française demandent à Leurs Excellences MM. les plénipotentiaires de S. M. l'Empereur et roi, de vouloir bien agréer l'assurance de leur haute considération.

A Udine, le 10 thermidor an v.

Signé: BONAPARTE et H. CLARKE.

(D.)

Lettre du général Bonaparte au Directoire, pour demander de nouvelles instructions.

Passeriano, le 2e jour complémentaire an v
(18 septembre 1797).

M. de Meerfeld est parti pour Vienne.

Vous aurez vu dans la seconde séance du protocole, que nous avons déclaré aux plénipotentiaires de S. M. I. que si, au premier octobre, la paix n'était pas signée, nous ne négocierions plus sur la base des préliminaires, mais sur la base respective de la puissance des deux États.

Il serait possible qu'avant le 1er octobre, M. de Meerfeld revînt avec des instructions de signer la paix aux conditions suivantes :

1o La ligne de l'Adige à l'Empereur, y compris la ville de Venise.

2° La ligne de l'Adige à la république cisalpine et dès lors Mantoue.

3o Les limites constitutionnelles telles qu'elles sont spécifiées dans le protocole de la cinquième séance, y compris Mayence.

4° Que l'Empereur n'entrerait en possession de l'Italie, que lorsque nous entrerions dans les remparts de Mayence.

5° Corfou et les autres îles à nous.

6° Que ce qui manque pour arriver aux limites du Rhin, pourrait être arrangé dans la paix avec l'Empire.

Il faut que je sache si votre intention est d'accepter ou non ces propositions.

Si votre ultimatum était de ne pas comprendre la ville de Venise dans la part de l'Empereur, je doute que la paix se fasse, et les hostilités recommenceraient au commencement d'octobre. (Cependant Venise est la ville la plus digne de la liberté, de toute l'Italie.).

L'ennemi est en position de guerre vis-à-vis de moi il a sur les frontières d'Italic, dans la Carinthie, la Carniole et le Tyrol, 10,000 hommes de cavalerie, et 90,000 d'infanterie.

Il y a dans l'intérieur et sur les confins de la Hongrie, 18,000 hommes de cavalerie hongroise levés en masse, et qui s'exercent depuis trois mois.

L'armée française en Italie a un pays immense et un grand nombre de places fortes à garder; ce qui fait que je ne pourrai prendre l'offensive qu'avec 4,000 hommes de cavalerie et 45,000 d'infanterie sous les armes. Ajoutez à cela à peu près

Il est indispensable que vous jetiez un coup 2,000 Polonais, et tout au plus 4,000 Italiens, de d'œil sur le congrès d'Udine.

vant rester en Italic pour maintenir la police et

prêter main-forte à leur gouvernement, qui sera tourmenté par toute espèce de factions et de fanatisme, quelles que soient les mesures que je compte prendre pour assurer la tranquillité pendant mon absence.

Je crois donc que, si votre ultimatum est de garder Venise, vous devez regarder la guerre comme probable; et,

1° M'envoyer l'ordre d'arrêter la marche de 5,000 hommes qui vont dans l'intérieur, pour que je les fasse revenir à l'armée ;

2° Faire ratifier par les conseils le traité d'alliance avec le roi de Sardaigne; ce qui mettrait à peu près 8,000 hommes de plus à ma disposition. Malgré ces mesures, l'ennemi sera encore plus que moi. Si je le préviens et que je prenne l'offensive, je le bats; et je suis, quinze jours après le premier coup de fusil, sous les murs de Vienne. S'il prend l'offensive avant moi, tout devient dou

fort

teux.

Mais, en supposant que vous prissiez les deux autres mesures que je vous indique afin d'augmenter l'armée, vous sentez que le jour où je serais près de Gratz, j'aurais le reste des forces autrichiennes sur les bras.

Si votre ultimatum est que Venise ne soit pas donnée à l'Empereur, je pense qu'il faut sur-lechamp prendre les mesures que je vous ai indiquées. A la fin d'octobre, les renforts que je demande peuvent être arrivés à Milan : et, en supposant que nous rompions, le 15 octobre, les quinze jours dont nous conviendrons pour en prévenir nos gouvernements et les armées, conduisent au 1 novembre; et je m'arrangerai de manière, dès l'instant que je saurai que ces renforts auront passé les Alpes, à m'en servir comme s'ils étaient déjà sur l'Isonzo.

Je vous prie, citoyens directeurs, de donner la plus grande attention à toutes les dispositions contenues dans la présente lettre ; de surveiller, et de vous assurer de l'exécution des différents ordres que vous donnerez; car la destinée de l'Europe sera indubitablement attachée aux mesures que vous prendrez.

Je vous envoie ci-joint une note sur la situation de mon armée, calculée sur sa force actuelle, pour vous mettre à même de juger de la vérité de l'exposé que je vous fais.

BONAPARTE.

Passeriano, le 4 vendémiaire an VI (25 septembre 1797.)

Au Directoire exécutif.

J'estime donc que, pour faire de grandes choses, telles que la nation a le droit de l'attendre du gouvernement, si les Autrichiens n'acceptent pas les propositions de paix supposées plus haut, il faut que je sois renforcé de 4,000 hommes de cavalerie; cntre autres, de deux régiments de cuiras-mée d'Italie. Il a répandu dans l'armée, qu'il était siers, et de 12,000 hommes d'infanterie.

Je pense également que du restant vous ne devez former sur le Rhin qu'une seule armée; qu'elle doit avoir pour but d'entrer en Bavière, de manière qu'en pressant l'ennemi entre ces deux masses, nous l'obligions à nous céder tout le pays en deçà du Danube.

Faites attention que je suis ici plus près de Vienne, que ne l'est Ratisbonne de l'armée du Rhin; et qu'il faut vingt jours de marche à celleci pour arriver à cette dernière ville.

Tous les yeux, comme toutes les meilleurs troupes et toutes les forces de la maison d'Autriche, sont contre l'armée d'Italie et toutes ces forces sont disposées en échelons, de manière à accourir promptement au point où j'aurais percé.

TOME III.

Un officier est arrivé avant-hier de Paris à l'ar

parti le 25; qu'on y était inquiet de la manière dont j'aurais pris les événements du 18. Il était porteur d'une espèce de circulaire du général Augereau à tous les généraux de division de l'armée.

Il avait une lettre du ministre de la guerre à l'ordonnateur en chef, qui l'autorisait à prendre tout l'argent dont il aurait besoin pour sa route : vous en trouverez la copie ci-jointe.

Il est constant d'après tous ces faits, le que gouvernement en agit envers moi à peu près comme envers Pichegru, après vendémiaire.

Je vous prie, citoyens directeurs, de me remplacer et de m'accorder ma démission. Aucune puissance sur la terre ne sera capable de me faire continuer de servir après cette marque horrible

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de l'ingratitude du gouvernement, à laquelle j'é- | troupes contre l'armée d'Italie, et nous avons laissé tais bien loin de m'attendre.

Ma santé, singulièrement affectée, demande impérieusement du repos et de la tranquillité.

La situation de mon âme a aussi besoin de se retremper dans la masse des citoyens. Depuis trop longtemps, un grand pouvoir est confié dans mes mains. Je m'en suis servi, dans toutes les circonstances, pour le bien de la patrie: tant pis pour ceux qui ne croient point à la vertu, et qui pourraient avoir suspecté la mienne. Ma récompense est dans ma conscience et dans l'opinion de la postérité.

Je puis, aujourd'hui que la patrie est tranquille et à l'abri des dangers qui l'ont menacée, quitter sans inconvénient le poste où je suis placé.

Croyez que, s'il y avait un moment de péril, je serais au premier rang pour défendre la liberté et la constitution de l'an 1.

(F.)

BONAPARTE.

toute la force de nos troupes sur le Rhin. Il aurait fallu trente jours de marche à l'armée d'Allemagne pour pouvoir arriver sur la lisière des États héréditaires de la maison d'Autriche; et, pendant ce temps-là, j'aurais eu contre moi les trois quarts de ses forces. Je ne devais pas avoir les probabilités de les vaincre; et, les eussé-je vaincues, j'aarais perdu une grande partie des braves soldats qui ont à eux seuls vaincu la maison d'Autriche, et changé les destinées de l'Europe.

2. Vous avez 150,000 hommes sur le Rhin; j'en ai 50,000 en Italie. L'Empereur, au contraire, a 150,000 hommes contre moi ; 40,000 en réserve, et au plus, 40,000 au delà du Rhin.

3o Le refus de ratifier le traité du roi de Sar

daigne, me privait de 10,000 hommes, et me donnait des inquiétudes réelles sur mes derrières, qui s'affaiblissaient par les armements extraordinaires de Naples.

4° Les cimes des montagnes sont déjà couvertes de neige je ne pouvais pas, avant un mois, commencer les opérations militaires; puisque, par une

:

Passeriano, le 27 vendémiaire an VI (18 octobre 1797). lettre que je reçois du général qui commande l'ar

LETTRE DU GÉNÉRAL BONAPARTE EXPLIQUANT LES MOTIFS QUI L'ONT DÉTERMINÉ A LA PAIX.

Au ministre des relations extérieures.

mée d'Allemagne, il m'instruit du mauvais état de son armée, et me fait part que l'armistice qui existait entre les armées, n'est pas encore rompu. Il faut dix jours pour qu'un courrier se rende d'Udine à l'armée d'Allemagne annoncer la rupture. Les hostilités ne pouvaient donc, en réalité, commencer que 25 jours après la rupture; et alors, nous nous trouvions dans les grandes neiges.

5° Il y aurait eu le parti d'attendre au mois d'avril, et de passer tout l'hiver à organiser les ar

La paix a été signée hier avant minuit. J'ai fait partir, à deux heures, le général Berthier et le citoyen Monge, pour vous porter le traité en original. Je me suis référé à vous en écrire ce matin, et je vous expédie, à cet effet, un courrier extraordinaire qui vous arrivera en même temps, et peut-mées et à concerter un plan de campagne, qui était, être avant le général Berthier : c'est pourquoi j'y inclus une copie collationnée de ce traité.

1° Je ne doute pas que la critique ne s'attache vivement à déprécier le traité que je viens de signer. Tous ceux cependant qui connaissent l'Europe et qui ont le tact des affaires, seront bien convaincus qu'il était impossible d'arriver à un meilleur traité, sans commencer par se battre, et sans conquérir encore une ou deux provinces de la maison d'Autriche. Cela était-il possible? oui. Préférable? non.

En effet, l'Empereur avait placé toutes ses

pour le dire entre nous, on ne peut plus mal combiné mais ce parti ne convenait pas à la situation intérieure de la république, de nos finances, et de l'armée d'Allemagne.

6° Nous avons la guerre avec l'Angleterre : cet ennemi est assez considérable.

Si l'Empereur répare ses pertes dans quelques années de paix, la république cisalpine s'organisera de son côté, et l'occupation de Mayence et la destruction de l'Angleterre nous compenseront du reste, et empêcheront bien ce prince de penser à

se mesurer avec nous.

7° Jamais, depuis plusieurs siècles, on n'a fait | n'échappe à votre discernement de ce qui peut une paix plus brillante que celle que nous faisons. être moyen ou obstacle; et vous êtes munis d'amNous acquérons la partie de la république de Ve- ples pouvoirs, dont le Directoire vous renouvelle nise la plus précieuse pour nous. Une autre partie la confirmation : ils vous serviront pour mettre à du territoire de cette république est acquise à la profit les dispositions que l'Empereur manifeste. Cisalpine, et le reste à l'Empereur. Le Directoire, de son côté, doit vous instruire de ses intentions: il continue à désirer le paix; et ce désir soutenu lui fait vouloir, quel que soit l'événement de la négociation, que les torts soient du côté de l'Empereur.

8° L'Angleterre allait renouveler une autre coalition. La guerre, qui a été nationale et populaire lorsque l'ennemi était sur nos frontières, semble aujourd'hui étrangère au peuple, et n'est devenue qu'une guerre de gouvernement. Dans l'ordre naturel des choses, nous aurions fini par y succomber.

9° Lorsque la Cisalpine a les frontières les plus militaires de l'Europe; que la France a Mayence et le Rhin; qu'elle a dans le Levant, Corfou, place extraordinairement bien fortifiée, et les autres îles; que veut-on davantage? Diverger nos forces, pour que l'Angleterre continue d'enlever à nous, à l'Espagne, à la Hollande, leurs colonies, et éloigner encore pour quelque temps, le rétablissement de notre commerce et de notre marine?

10° Les Autrichiens sont lourds et avares: aucun peuple moins intrigant et moins dangereux pour nos affaires maritimes qu'eux : l'Anglais, au contraire, est généreux, intrigant, entreprenant. Il faut que notre gouvernement détruise la monarchie anglicane, ou il doit s'attendre lui-même à être détruit par la corruption et l'intrigue de ces actifs insulaires. Le moment actuel nous offre un beau jeu. Concentrons toute notre activité du côté de la marine, et détruisons l'Angleterre cela; fait, l'Europe est à nos pieds.

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Dans cette vue, il s'est déterminé à vous presser de reprendre la négociation sur la base générale des préliminaires de Léoben; mais il désire que vous vous écartiez des stipulations qui nous sont évidemment défavorables: et comme ces préliminaires ne sont plus de rigueur, ainsi que vous l'observez dans la dernière note que vous avez remise au ministre plénipotentiaire de l'Empereur, il y a lieu d'espérer qu'il ne vous sera pas impossible, d'après les circonstances où vous vous trouvez, d'en tirer encore un parti avantageux.

Je vous remets, pour cet effet, devantles yeux, les objets qui doivent vous occuper de préférence au moment de conclure.

Le principal de ces objets est d'éloigner l'Empereur de l'Italie, et d'insister sur ce qu'il s'étende en Allemagne. Vous concevez, sans peine, l'intérêt que nous y avons : nous réduisons sa puissance maritime; nous le mettons en contact avec son ancien rival, le roi de Prusse ; et nous l'écartons des frontières de la république, notre alliée, qui, dénuée de forces militaires, et située entre les États du grand-duc de Toscane et ceux de l'Empereur, serait bientôt influencée ou subjuguée par la maison d'Autriche.

peu

Entre les raisonnements que vous pourrez employer, et que vos lumières vous suggéreront pour engager l'Empereur à se prêter à nos vues, je vous en indiquerai quelques-uns qui me paraissent d'une grande force. L'Empereur doit trouver de sûreté à ranger sous sa domination des peuples remplis de l'esprit de la liberté, et voisins d'une république démocratique à laquelle quelques-uns d'entre eux auront déjà appartenu. Il lui sera impossible de les gouverner sur le pied de ses autres sujets : il faudra qu'il leur accorde des priviléges; et même, avec ce moyen, sa domination ne per

mettrait pas d'être tranquille. Cette acquisition se- | magement plus ample et un arrondissement plus

rait donc presque nulle pour lui, comme il paraît déjà le sentir dans les mémoires qu'il vous a fait remettre le 18 juillet. En second lieu, le voisi nage de ses États avec ceux de la république italique, à la conservation de laquelle la France prend un si grand intérêt, doit nécessairement produire des troubles, et faire naître de nouvelles guerres entre les deux puissances.

Si donc l'Empereur désire conclure une paix solide et fermer la porte à tout motif de rupture, il ne doit point insister sur la possession de ces provinces; et il doit s'attendre nécessairement, à la première guerre, que ces peuples secoueront son joug, et se joindront aux républiques française et italique. Une possession aussi inquiète et aussi précaire ne vaudrait done, dans aucun cas, les dédommagements que la république pourrait lui offrir en Allemagne, dans un pays où les peuples sont accoutumés à sa domination; et où, éloigné des frontières de la France et de celles de ses intimes alliés, qu'elle regarde comme les siennes, il pourrait espérer, pour ainsi dire, de n'être jamais attaqué par elle.

Si la maison d'Autriche trouvait ces raisonnements concluants, il y aurait trois propositions à faire :

convenable à ses États héréditaires, que dans des provinces italiennes, agitées par les principes de la démocratie et qui, d'ailleurs, seraient pour sa maison des sujets perpétuels de guerre.

Si, malgré toutes ces bonnes raisons, cette première proposition ne réussissait pas, vous pourriez en faire une seconde, par laquelle l'Empereur renoncerait à tout ce qui lui a été promis sur la gauche de l'Adige. De cette manière, Mantoue, Brescia et Polésine de Rovigo, seraient réunis à la république italique, et le dédommagement en Allemagne ne se bornerait qu'à l'évêché de Passau seul, sans la ville.

Ce qui importe infiniment au Directoire, c'est que Mantoue ne retombe pas entre les mains de l'Empereur; et, à cet égard, vous vous rappellerez sans doute les instructions qui vous ont été transmises antérieurement par mon prédécesseur, le 15 prairial passé. Il y est dit que, s'il était possible de procurer à la république italique Mantoue, Brescia, jusqu'à l'Adige, le Directoire consentirait à ce que Venise appartînt à l'Empereur : mais il se bornerait à demander que la petite ville de Chioggia, qui se trouve dans les lagunes à l'embouchure de l'Adige fût réservée à cette république; afin de lui procurer un débouché pour l'exportation de ses denrées. Dans ce cas, la cession formelle de Venise importerait plus au Directoire, d'autant que cette ville est tellement sous la main de l'Empereur, qu'il serait impossible qu'il ne s'en emparât pas sous peu, et qu'il serait tou

La première, qu'elle renonce à toute la terre ferme de Venise, et se contente de la Dalmatie et de l'Istrie vénitiennes dont elle s'est déjà emparée, et qu'il n'est pas à espérer qu'elle consente jamais à évacuer. Vous pouvez faire valoir l'indulgence avec laquelle la république a permis qu'elle occu-jours maître de l'affamer. pât dès à présent ces provinces qui ne lui reviennent qu'à la paix.

L'archevêché de Salzbourg et l'évêché de Passau compenseraient amplement la terre ferme de Venise proprement dite. On pourrait même ajouter la prévôté de Bergtoldsgaden et le haut Palatinat jusqu'à la Nab, ainsi que les évêchés de Trente et de Brixen, s'il consentait à renoncer à toute indemnité en Italie; même l'Istrie et la Dalmatie vénitiennes.

C'est dans ce système de sécularisation, auquel il faut en venir tôt ou tard et qui est déjà consenti par la Prusse, la Hesse, Wurtemberg et Badea, que l'Empereur trouvera à la fois un dédom

Mais aucune de ces trois propositions ne nous est plus avantageuse que la première. C'est donc à faire adopter celle-là qu'il s'agit de mettre les plus grands efforts, en insistant sur les motifs allégués plus haut, qui doivent déterminer l'Empereur à s'étendre de préférence en Allemagne.

Dans le cas de ces trois alternatives, et surtout dans celui des deux dernières, la république italique a besoin d'être fortement organisée, surtout sous le rapport militaire. Il faut que le traité lui assure, non-seulement l'indépendance, mais encore la consistance. Elle aura pour voisins l'Empereur, le roi de Sardaigne et le grand-duc de Toscane. Cette situation critique nécessite une grande force

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