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elle démontre, à plus forte raison, l'impossibilité | avec 6,000 hommes cantonnait au centre, vers

de faire agir, avec ensemble, des divisions répandues depuis les bords du lac de Constance, jusqu'auprès d'Egra en Bohême.

Le général Moreau, auquel on en a fait le reproche, paraît avoir été influencé en cette occasion par l'ordre du Directoire, qui lui prescrivait de détacher 15,000 hommes dans le Tyrol, pour seconder les efforts de Bonaparte dans la vallée de l'Adige. Il était difficile, en effet, de jeter un corps de cette force sur Inspruck, d'un côté, et de courir en même temps sur Aichstett, de l'autre. Ce détachement intempestif, qui, sans aller à sa destination, paralysa néanmoins les résolutions de Moreau, n'aurait point eu ces funestes résultats, si toutes les forces employées en Allemagne eussent été réunies dans la même main, et concentrées dans la vallée du Danube. Le rapprochement de ces circonstances, a fait douter que Carnot dirigeât librement, à cette époque, les affaires militaires; car les instructions données à Moreau, à l'ouverture de la campagne, portent le cachet d'un tout autre génie. Mais revenons à ce qui se passait sur le Lech.

Le général Latour, de son côté, ne fut pas plus exempt de blâme que ses adversaires. Son unique but devait être de se baser sur Ingolstadt et sur la vallée du Danube; tant pour se rallier au prince Charles, s'il eût été attaqué par des forces supérieures, que pour empêcher Moreau de tenter le mouvement concentrique susceptible d'amener la réunion des armées françaises, et de compromettre celle de l'archiduc. Le moyen d'y parvenir, était de se concentrer sur le bas Lech. Or le général autrichien, non content de négliger ce point stratégique avantageux, dispersa ses forces d'une manière étrange. Des détachements gardaient Aichstett et Ingolstadt: la division Mercantin, forte de 7,500 hommes, était entre Rain et Pesenbruck; Latour,

(1) Voyez la carte de Souabe, publiée par Cotta; celle du dépôt de la guerre; ou la carte générale en 4 feuilles.

(2) Le point stratégique où l'armée française devait diriger ses efforts était, sans contredit, celui d'Aicha, puisqu'on eût séparé le corps de Latour de celui de Mercantin, et coupé le gros des forces autrichiennes de la vallée du Danube et de ses communications avec l'archi duc. La dispersion du corps de Latour permettait, en outre, de faire un double effort par Ottmaring, contre

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Friedberg; Condé gardait Landsberg avec 5,000; enfin, une division de 12,000 hommes, aux ordres de Frolich, s'étendait à gauche vers Schongau et Isny jusqu'aux montagnes du Vorarlberg, dont la défense était confiée à la brigade Wolf, de concert avec les corps du haut Tyrol, commandés par les généraux Græfer et Saint-Julien.

Le 22 août, l'armée française s'avança sur les hauteurs de Steppach, et le 24, elle franchit le Lech; il était aisé de juger que Latour, en voulant tout couvrir, s'exposa à tout perdre. La plus grande partie de l'armée française, rassemblée vers Augsbourg, attaqua le centre des Autrichiens qui était faible et hors d'état d'être soutenu : Férino se rabattant à gauche, vint passer à Hanstetten; SaintCyr déboucha près de Lechhausen; Desaix avec l'aile gauche à Langwied, où il se borna à faire observer le corps de Mercantin à Rain (1).

Le succès de cette entreprise fut tel qu'on devait l'attendre de l'état des partis. Férino ayant réussi à passer le Lechau gué de Hanstetten, se forma vers Ottmaring sur le flanc gauche de la division Latour; tandis que Saint-Cyr l'attaquait de front vers Lechhausen et Friedberg, et qu'il opérait sa jonction avec la droite vers Hochzolt. Un effort combiné sur Ottmaring par Férino, et sur Friedberg par une des divisions de Saint-Cyr, força bientôt les Autrichiens à quitter cette position, de peur d'être tournés. Desaix, de son côté, réussit à faire passer deux brigades au gué de Langwied, et à les établir sur la route de Neubourg. Cette affaire, où les troupes françaises déployèrent de la vigueur, aurait eu des suites plus avantageuses, si l'on eût manœuvré sur Ottmaring, ou mieux encore de Lechhausen et Langwied sur Aicha (2). Les Autrichiens y perdirent cependant 17 pièces de canon et près de 1,800 hommes, dont 1,200 prisonniers.

son centre; la moitié des troupes de Saint-Cyr aurait dù marcher avec Desaix sur Aicha, et l'autre moitié avec Férino, sur Ottmaring De cette manière, l'armée autrichienne eùt été hors d'état de se rallier; et les résultats eussent été incalculables: loin de là, Saint-Cyr fut employé à pousser Latour de front, tandis qu'on aurait dû laisser le corps autrichien où il était, pour le détruire plus sûrement.

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de Landshut, derrière l'Iser, où le reste de ses troupes eut assez de peine à se remettre en ligne; le centre, aux ordres du prince de Furstemberg, s'établit à Riem, près de Munich; Condé à Kirchtrudigen; Froelich, avec l'aile gauche, forte de 15 bataillons et 17 escadrons, s'étendit inutilement de Schongau à Holzkirchen, au pied des montagnes du Tyrol.

Latour retira sa droite, le 26, dans la direction | Cast : le combat s'engagea très-vivement sur ce point; l'ennemi s'empara de la chapelle et des hauteurs, sur lesquelles il établit une artillerie formidable qui força la droité de se replier. Une autre attaque était dirigée par la grande route sur Langenbruck, où il parvint à pénétrer : la gauche de Desaix occupait la hauteur qui domine ce village, dont une extrémité était tenue par les Français ; l'autre était déjà au pouvoir des Impériaux ; deux fois leur infanterie traversa le village en colonne d'attaque, et commença à gravir la hauteur, deux fois elle fut repoussée.

L'armée française suivit assez lentement et en se prolongeant à gauche; Moreau craignit de s'engager sur l'Iser en laissant l'ennemi maître de la tête de pont d'Ingolstadt et des débouchés du Tyrol; et, au lieu de se concentrer pour parer à tout événement, il crut trouver un remède à sa fausse position, en se rapprochant du Danube; triste palliatif, qui ne pouvait le tirer du mauvais pas où il allait se trouver engagé.

Le 1er septembre, Férino arriva vers Dachau; Saint-Cyr s'établit entre Pfaffenhofen et Freysing; Desaix près de Guntersried et de Geisenfeld; Delmas fut chargé d'attaquer la tête de pont d'Ingolstadt; Laborde se trouvait à trente lieues de là, vers Kempten.

Au moment où l'armée française prenait ces positions, les Autrichiens tentèrent une manœuvre assez sage; Latour s'étant enfin aperçu que la possession de Ratisbonne et de la vallée du Danube assurait ses communications avec l'archiduc, prescrivit un mouvement à son aile droite pour la rassembler vers Landshut; tandis que le général Nauendorf, détaché de l'armée du prince Charles, après les premiers succès d'Amberg, déboucherait de Ratisbonne avec environ 10,000 hommes, pour concentrer avec elle un effort contre l'extrême gauche de Moreau.

Cependant, environ 4,000 chevaux autrichiens avaient traversé les prairies marécageuses situées entre Reichertshofen et Langenbruck, et étaient venus se déployer entre ce dernier village et Geisenfeld, en vue de tourner la gauche des Français, et de s'emparer de la grande route. Ce point se trouvait dégarni, parce qu'on en avait retiré les troupes pour les porter vers la chapelle Saint-Cast; mais Desaix et Beaupuy devinant l'intention de l'ennemi, y dirigèrent, en toute diligence, un bataillon d'infanterie, trois régiments de cavalerie et une batterie légère. Une hauteur déroba cette manœuvre à la cavalerie impériale, laquelle n'apercevant que des pelotons épars et peu d'artillerie, chargea avec audace quatre pièces de canon qui tiraient sur elle à mitraille. Arrivée à vingt-cinq pas de la crête de la hauteur, le 1er régiment de carabiniers se découvre tout à coup, et la charge de front avec tant d'impétuosité, qu'elle est jetée en désordre dans les marais. Le 6o de dragons et le 8 de chasseurs qui la prennent en flanc, lui coupent bientôt la retraite, et la forcent à défiler en partie devant le front d'un bataillon de la 62o. Ce fut à cette charge inopinée qu'on dut le succès de l'affaire; elle imposa tellement aux Autrichiens, qu'ils crurent avoir devant eux des forces supérieures; ils firent pourtant encore une tentative du côté de Langenbruck; mais elle fut repoussée comme la première.

Ainsi, pendant que le centre et la droite de l'armée française étaient engagés dans des mouvements un peu étendus, la gauche fut assaillie par une cavalerie formidable, qui pénétra par Langenbruck et Menching sur la route de Reichertshofen. Les premiers coups de l'ennemi furent dirigés sur Le général Desaix, avec la droite de son corps les bois de Geisenfeld, où la 10° légère soutint bra- de bataille, prit l'offensive, à son tour; an batanvement ses efforts; ce qui donna le temps à la ca-lon de la 97 attaqua la chapelle Saint-Cast, et valerie de réserve de monter à cheval, et au corps s'en empara. Latour, voyant qu'il avait affaire à de bataille de Desaix de s'avancer au soutien de forte partie, et que la nature, de ha position renson avant-garde entre Puech et la chapelle Saint- dait inutile sa grande supériorité en cavalerie, re

TOME 111.

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nonça à son entreprise, et se retira dans le bois de Geisenfeld. La colonne autrichienne, dirigée sur Reichertshofen pour forcer le passage de la Paar, et s'emparer de ce village, fut mal accueillie, et se retira en même temps que le corps principal. Nauendorf vint prendre position à Postsaal près d'Abensberg, pour couvrir Ratisbonne; Mercantin et Deway revinrent à Landshut; le reste de l'armée n'avait fait aucun mouvement. Cette tentative des Autrichiens, dirigée sur le point stratégique convenable, échoua par l'insuffisance des moyens employés pour son exécution: elle eût été décisive, si on l'eût fait soutenir par un mouvement à droite du centre, qui resta inutilement blotti derrière l'Iser.

Le centre de l'armée française, occupé à l'attaque de Freysing, ne prit aucune part à ce combat; la direction du vent empêcha même d'entendre la canonnade qu; avait lieu à la gauche, et l'on fut informé trop tard de ce qui s'y passait pour envoyer du renfort.

Après le combat de Langenbruck, il y eut des affaires sur l'Iser pour s'emparer des ponts de Freysing et Mosbourg, où l'on fit quelques prisonniers; un parti du corps de Frolich poussa jusqu'à Dachau, derrière l'aile droite des Français. Ces actions furent sans importance, et mes lecteurs ne me sauront pas mauvais gré de les passer sous silence.

Enfin, Moreau conçut des inquiétudes sur les résultats de l'expédition de l'archiduc contre l'armée de Sambre-et-Meuse; il eût été trop tard alors pour exécuter un de ces mouvements hardis, rapides et décisifs, qui caractérisent un grand capitaine; le général français, embarrassé sur sa position et gêné par les ordres du gouvernement, s'arrêta donc à des demi-moyens en détachant Desaix avec une partie de ses troupes du côté de Nuremberg pour communiquer avec Jourdan. Celui-ci se trouvant déjà derrière la Lahn, à 60 lieues de là, c'était porter un faible détachement au point où l'armée entière aurait dû être dirigée quinze jours plus tôt, et compromettre Desaix aussi brer tid le reste de l'armée. Autant cut-l'valu se rejeter aver 60,000. hommes sur le Tyrol pour y donner la trata & Bonaparte, comme le Directoire le désirait..

Conformément à ces dispositions, l'aile gauche vint passer le Danube à Neubourg, le 10 septembre, et se dirigea sur Aichstett; le centre passa sur la rive gauche du Danube, et prit une position intermédiaire à Unterstadt; la division Delmas resta sur la rive droite vers Zell, pour couvrir Neubourg. Férino se replia derrière la Paar vers Friedberg, afin de ne pas rester trop en l'air, et de couvrir les ponts du Lech. L'ennemi suivit ce mouvement: le corps de Latour occupa Schrobenhausen, Nauendorf passa le Danube, Froelich s'avança sur Landsberg.

Cette marche de la gauche des Français vers Aichstett, aurait eu les suites les plus graves, si Latour, habile à en profiter, eût rassemblé ses corps épars pour tomber sur la droite ou le centre de Moreau, qui tenaient non-seulement une ligne trop étendue, mais encore divisée par le Danube : heureusement le général autrichien, ne s'écartant pas de la routine, opposa partout détachement à détachement. Il avait pourtant le choix entre deux bons partis : le premier était de profiter de la situation d'Ingolstadt, et de se mettre avec le gros de ses forces à la poursuite de Desaix qui eût été perdu; ce parti paraissait d'autant plus sûr, qu'après avoir accablé cette division, Latour se fût trouvé en communication directe avec l'armée de l'archiduc, et en quelque sorte sur les derrières de Moreau. Il n'avait rien à craindre dans le cas où l'armée de Rhin-et-Moselle le suivrait; car l'archiduc ayant gagné la bataille de Wurtzbourg, c'eût été tendre un piége à Moreau que de l'attirer dans cette direction. S'il ne voulait pas adopter ce parti qui lui fournissait de si belles chances, il pouvait encore laisser courir Desaix, et attaquer par la rive gauche du Danube, le centre des Français qui, séparé de ses ailes par ce fleuve, se trouvait isolé à 20 lieues d'elles. Ni l'une, ni l'autre de ces combinaisons ne s'offrit à l'esprit de Latour; et Moreau commit impunément une faute qui aurait dû lui être fatale: Nauendorf suivit seul Desaix, Furstemberg resta détaché vers Munich avec son corps réuni à celui de Condé; Frolich s'étendit jusqu'aux montagnes du Tyrol, où il n'y avait rien à craindre, rien à espérer.

Privé ainsi des moyens de frapper un grand coup, Latour tenta néanmoins de forcer la divi

sion restée à Neubourg, où il la fit attaquer par le corps de Mercantin : les Autrichiens se portant à la faveur d'un brouillard sur les six bataillons de Delmas, établis à Pruck et dans la plaine de Zell, les culbutèrent. Les généraux Delmas et Oadinot furent blessés dans ce combat, et sans le courage qu'ils déployèrent et les vigoureuses dispositions qu'ils firent, leurs troupes eussent été accablées. Alors Moreau, rappelant la division Duhesme de la rive gauche du Danube, parvint à se maintenir dans sa position, après un combat où il perdit 7 à 800 prisonniers. Cet événement prouve assez quels avantages les Autrichiens auraient remportés, si les corps de Nauendorf et de Froelich étaient entrés en action sur ce point, au lieu de faire des courses inutiles à 50 lieues l'un de l'autre. Soit que Latour attaquât Saint-Cyr, soit qu'il préférât se rabattre sur une des ailes de l'armée du Rhin, il n'y avait qu'un effort de la totalité de ses forces qui pût punir le général français de son faux

mouvement.

on voulut même ajouter au fort de Kehl un grand camp retranché; mais, soit que ces travaux, exécutés par des paysans requis du pays de Baden, qui ne recevaient aucun salaire, n' n'eussent pas été poussés avec assez d'activité, soit que les succès des armées diminuassent l'importance de ces ouvrages, ils étaient encore loin d'être achevés, lorsque les Autrichiens concurent le projet de les enlever et de détruire les ponts.

Après la bataille de Wurtzbourg, l'archiduc avait détaché Meerfeld avec un parti pour communiquer avec le général Petrasch, commandant à Manheim et lui porter l'ordre de réunir une partie de sa garnison à celle de Philipsbourg, afin d'attaquer le général Scherb, resté en observation à Bruchsal avec la 68° demi-brigade. Ce petit corps, assailli, le 13 septembre, par des forces supérieures, se replia en ordre sur Kehl, où il prit position, le 15, en avant des ouvrages sur la rive droite de la Kintzig.

Petrasch, ne le croyant pas assez nombreux pour les garder, résolut de s'en emparer par un coup de main, et les fit attaquer, le 18, par trois colonnes la première, aux ordres du colonel Ocskay, composée de la moitié du régiment de Ferdinand, passa la Kintzig, puis conduite par des travailleurs badois, remonta la rive gauche de cette rivière, et pénétra jusqu'à l'ouvrage à corne du haut Rhin: une seconde colonne, composée du reste du régiment de Ferdinand, aux ordres du major Buch, se porta de Sundheim sur Kehl, dont elle s'empara ; tandis que la troisième, composée d'un bataillon de Manfredini, y arrivait par Neumuhl; une fausse attaque fut dirigée par la rive gauche de la Kintzig; enfin une réserve aux ordres du colonel Pongratz, s'avança directement vers le Rhin jus

Enfin, Moreau jugeant que la marche tardive de Desaix pouvait compromettre sa division, lui ordonna de revenir des environs de Heydeck; en sorte que le 16 septembre, son armée se trouva sur larive droite du Danube, la gauche vers Neubourg, le centre à Walden. Des nouvelles indirectes lui apprirent la retraite de l'armée de Sambre-et-Meuse et le décidèrent à commencer un mouvement rétrogade pour remonter le Danube et se rapprocher du Rhin. Déjà menacé par Froelich sur sa droite, et par Nauendorf sur sa gauche, il sentit l'importance de se prémunir contre les entreprises que ce dernier serait à même de tenter sur Ulm, dès qu'il verrait la retraite prononcée; il chargea en conséquence le général Montrichard de s'emparer de cette ville, pendant que l'armée passerait le Lech et se rap-qu'au pied des retranchements. procherait de l'Iller.

Mais au moment où Desaix rejoignait l'armée à Neubourg, il se passait sur les derrières de Moreau un épisode assez remarquable pour que nous en rendions compte. Aussitôt après le passage du Rhin, et avant même que la marche offensive de l'armée fût parfaitement décidée, on avait senti le besoin de mettre les ponts de Kehl et d'Huningue à l'abri d'un coup de main, en se hâtant de relever les fortifications dont les vestiges existaient encore:

Le corps de Scherb était encore campé hors des ouvrages sur la rive droite de la Kintzig, que la première attaque avait déjà atteint son but : c'en eût été fait de Kehl, du camp et de la tête de pont, si les Autrichiens se fussent bornés à la fausse attaque, et eussent formé une seule colonne du reste des troupes; toutefois, ils franchirent la plus grande partie des ouvrages, et parvinrent au milieu du bourg. La cavalerie française qui voulut défiler dans les rues pour regagner le pont, fus

presque détruite. La 68° demi-brigade se jeta à la gauche de la Kintzig, dont les eaux étaient basses, et tourna le fort au-dessus du Rhin pour rentrer dans Kehl; le général Siscé s'étant mis à sa tête, y soutint le combat, et réussit vers sept heures du matin, après des efforts inouïs, à en repousser la colonne d'Ocskai, qui fut fait prisonnier lui-même avec 200 hommes. La garnison, composée d'un bataillon de la 24° et des débris de la 104°, reprit alors courage et tint tête aux assaillants, encore maîtres de la partie supérieure de Kehl.

Cependant l'alarme s'était répandue à Strasbourg. Les généraux Moulin et Schawembourg, faute d'autres troupes, formèrent à la hâte un bataillon des ouvriers de l'arsenal, et l'envoyèrent d'abord au combat; ce premier renfort ayant été bientôt soutenu par deux bataillons de grenadiers et de chasseurs de la garde nationale, les choses ne tardèrent pas à changer de face, et la colonne ennemie fut rejetée hors de Kehl.

mée de Sambre-et-Meuse, ne se dissimula plus que l'archiduc pouvait manœuvrer sur ses derrières. Informé, d'un autre côté, que Nauendorf s'avançait rapidement sur Ulm pour déborder sa gauche et se lier au corps de Petrasch, il crut devoir se hâter de gagner le Rhin.

L'armée se porta en trois marches des bords de l'Iller derrière le lac de Federsée, où elle arriva le 28. Le gros du corps de Férino, qui avait rejoint, vers Zell, les brigades Paillard et Tarreau, se dirigea sur les hauteurs en arrière de la Schussen, entre Raindt et Rawensbourg; le centre fut placé près de Steinhausen, entre le lac et l'abbaye de Schussenried; Desaix passa le Danube à Ehingen; son arrière-garde soutint dans Ulm une canonnade contre Nauendorf, et ne l'évacua que dans la nuit du 26 au 27. Les troupes de cette aile prirent position entre le lac de Federsée et le Danube; le quartier général de Moreau s'établit à Sulgau. (Pl. XVII.)

Les Autrichiens suivirent pas à pas ces mouvements: Nauendorf, qui sentait plus vivement que son chef l'importance de gagner le flanc des Fran

qui aurait dû se borner à faire poursuivre l'arrièregarde de Moreau par le corps de Frolich ou de la cavalerie, afin de se porter par sa droite avec le gros de ses troupes dans la même direction, suivit à la piste son adversaire, et enjoignit à sa gauche, renforcée des brigades Wolf et Saint-Julien, de presser la droite des Français, qu'il eût suffi de harceler avec un ou deux régiments de hussards, puisqu'elle prenait une direction sans importance stratégique pour les Impériaux.

Lorsque le bataillon de Manfredini, déboucha de Neumuhl, vers 10 heures, il n'était plus temps; les premières tentatives ayant coûté beaucoup de monde, et les Français étant en mesure de se dé-çais, força de marche sur Tubingen; mais Latour, fendre, il renonça à son projet. Cette action fit autant d'honneur au général Siscé qu'à la 68°, et procura l'occasion aux citoyens de Strasbourg de prouver leur patriotisme. Les Autrichiens déployèrent une grande bravoure; mais dans les coups de main de cette nature, où tout dépend de l'impétuosité et de la surprise, cela ne suffit pas, il faut encore de l'ensemble; or, le plan de Petrasch, outre son défaut radical, péchait encore par là: une de ses colonnes fut engagée à quatre heures du matin, l'autre à sept, et la dernière à dix. Les Impériaux voyant leur entreprise manquée, se re-garde par Steinhausen jusqu'à Schussenried, tirèrent dans la vallée de la Kintzig, où ils élevèrent des abatis et des retranchements dans les défilés par où l'armée française devait bientôt se retirer. Tandis que les Autrichiens essayaient ce coup de main sur le principal point de l'armée française, celle-ci s'était établie sur l'Iller, le 24 septembre, sans aucun obstacle, n'ayant été suivie qu'avec une grande circonspection par Latour.

Enfin, le 30, le général Latour poussa son avant

où il s'engagea un combat assez vif. Saint-Cyr soutint l'avant-garde avec son corps de bataille, et cette affaire s'étendit sur toute la ligne. Desaix et Férino furent aussi attaqués, mais partout l'ennemi fut repoussé, et cette tentative lui coûta 300 prisonniers. A la suite de ce combat, l'armée impériale occupa les positions suivantes : le général Baillet, avec 5,000 hommes, était au centre Le général Moreau qui avait eu l'intention de vers Steinhausen; les corps de Mercantin et de s'arrêter quelques jours dans cette position, ne Condé, forts d'environ 10,000 combattants, après recevant pas de nouvelles de France, ni de l'ar- | s'être rapprochés de Holzreuthe, formaient l'aile

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