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à la puissance auxiliaire du mode et du temps convenus pour l'ouverture et la suite des négociations.

ARTICLE XV.

Il sera conclu très-incessamment un traité de commerce d'après des bases équitables et réciproquement avantageuses aux deux peuples, qui assure à chacun d'eux, chez son allié, une préférence marquée pour le produit de son sol et de ses manufactures, ou tout au moins des avantages égaux à ceux dont jouissent dans ses États respectifs les nations les plus favorisées. Les deux puissances s'engagent à faire dès à présent cause commune pour réprimer et anéantir les maximes adoptées par quelque pays que ce soit, qui contrarieraient leurs principes actuels, et porteraient atteinte à la sûreté du pavillon neutre, et au respect qui lui est dû, ainsi que pour relever et rétablir le système colonial de l'Espagne sur le pied où il a existé ou dû exister d'après les traités.

ARTICLE XVI.

Le caractère et la juridiction des consuls seront en même temps reconnus et réglés par une convention particulière. Celles antérieures au présent traité seront provisoirement exécutées.

ARTICLE XVII.

Pour éviter toute contestation entre les deux puissances, elles sont convenues de s'occuper immédiatement, et sans délai, de l'explication et du développement de l'article VII du traité de Bâle, concernant les frontières, d'après les instructions, plans et mémoires qu'elles se communiqueront par l'entremise des mêmes plénipotentiaires qui négocient le présent traité.

ARTICLE XVIII.

L'Angleterre étant la seule puissance contre laquelle l'Espagne ait des griefs réels, la présente alliance n'aura son exécution que contre elle pendant la guerre actuelle ; et l'Espagne restera neutre à l'égard des autres puissances armées contre la république.

TOME III.

ARTICLE XIX.

Les ratifications du présent traité seront échangées dans un mois, à compter de sa signature. Fait à Saint-Ildephonse, le 2 fructidor, an iv de la république française (19 août 1796). Signé Général PÉRIGNON,

et PRINC PE DE la Paz.

N° 2.

Vérone (25 octobre 1796).

Le général Bonaparte, au citoyen Poussielgue.

J'ai reçu votre lettre du 21. Les propositions du Piémont ne sont pas acceptables. Donner toute la Lombardie pour un secours de 8,000 hommes, c'est-à-dire, pour 5,000, car il n'y en aura jamais davantage, c'est trop demander aujourd'hui, que la paix avec Naples et Gênes est faite. Le Piémont gagne beaucoup à faire une alliance avec nous : il est sûr par là d'effacer de l'esprit de ses sujets le mépris que leur donne le dernier traité. Ajoutez à cela : 1o des espérances vagues d'être favorisé dans le traité de paix; 2° les fiefs impériaux, ou un équivalent de masse du côté de la rivière de Gênes cela devrait être bien suffisant.

L'article 2 est inadmissible: jamais la France. ne garantirait rien, qu'autant que le succès permettrait de l'obtenir.

Continuez toujours vos négociations.
Tout ici va bien.

N° 3.

BONAPARTE.

Instructions données au général Clarke, envoyé à S. M. l'empereur d'Autriche, au milieu de novembre 1796.

Paris, le 4 brumaire an v (14 novembre 1796).

Le ministre des relations extérieures, au général Clarke.

Le peu de temps qui reste jusqu'à votre départ,

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la multitude des objets que nous avons à traiter, ne me permettent pas, citoyen général, de les discuter avec les détails qu'exigerait leur importance. Je me bornerai donc à indiquer ceux qui concernent les relations extérieures, et sur lesquels il importe beaucoup que le Directoire reçoive de vous des renseignements précis. Trouvez bon que je suive votre itinéraire.

nouvelle. Je vous demande vos observations sur les obstacles ou les facilités que peut présenter l'exécution de ce projet.

Je vous en demanderai également sur notre position à l'égard du pape et des autres puissances d'Italie. Vous ne parcourrez pas leurs États; mais vos conférences avec le général en chef et ses dignes coopérateurs vous mettront à portée de vous en former une idée nette; et j'attends de votre zèle pour le bien

Le Piémont. Vous verrez sûrement le général Kellermann, peut-être les commissaires pour la dé-public, que vous voudrez bien me la communiquer. marcation des limites; entretenez-les sur l'importance de nous ménager dans la chaîne des Alpes tous les postes militaires. Le traité leur donne à cet égard toutes les facilités possibles.

Je vous suppose maintenant arrivé à Vienne, observant tous les grands personnages qui figurent sur ce théâtre, et traçant leurs portraits d'une touche aussi ferme que facile. Votre voyage serait suffisamment utile, quand il n'aboutirait qu'à nous faire connaître les passions qui les animent, et les moyens de les faire tourner au profit de la république et de l'humanité.

Sans être spécialement chargé de négocier la paix, vous pourrez la préparer dans les entretiens que vous aurez avec les personnages influents. Nous y arriverions sans contredit beaucoup plus aisé

Le citoyen Poussielgue est encore à Turin, chargé de suivre les négociations que le général Bonaparte a cru devoir entamer pour une alliance. Ne rien presser sur cela, et surtout ne point promettre des cessions de territoire, qui formeraient un obstacle peut-être insurmontable à la paix on à l'établissement de la liberté dans la Lombardie. Je vous prie d'examiner, autant qu'il vous sera possible, quelles sont les dispositions du roi et du gou-ment, si nous pouvions offrir à l'Autriche des comvernement, à notre égard; s'il est possible, sans pensations convenables. Ce système des compensaen venir à une alliance difficile à conclure, et qui tions admet une multitude de combinaisons peut-être nous serait plus nuisible qu'ntile, de les vous pourrez effleurer dans vos conversations, afin entretenir dans des dispositions de neutralité, qui de démêler quelles sont celles qui plairaient davannous suffisent. tage. Essayons d'esquisser les principales:

:

que

1° Restituer à l'Autriche ce qu'elle possédait en Italie lui donner en Allemagne l'évêché de Salzbourg, la prévôté de Bergstolgaden, l'évêché de Passau, à l'exception de la ville de ce nom, le haut

palatin vers le Rhin. Voilà sans contredit la plus facile, celle qui plairait davantage à la maison d'Autriche et à toute l'Allemagne; mais elle sacrifierait nos nouveaux amis en Italie; elle nous priverait des avantages que nous devons attendre de cette belle contrée, si nous parvenons à la soustraire à l'influence autrichienne;

Quant à Milan, Modène, Reggio, Bologne et Ferrare, il serait bien précieux, pour le Directoire et pour moi, d'avoir le résultat des observations sages que vous seriez à portée de faire. Ces peuples sont-ils vraiment mûrs pour la li-Palatinat jusqu'à la Naab; dédommager l'électeur berté ? sont-ils en état de la défendre, ou seuls ou avec notre appui ? dans ce cas, quel serait le nombre de nos troupes qu'ils seraient en état de solder? quelles sont leurs dispositions à l'égard de la maison d'Autriche ? rentreraient-ils sans ressource sous le joug, dans le cas où la paix serait à ce prix? Vous connaissez les torts réels et graves de Venise à notre égard. Des personnes qui connaissent pays prétendent que tous les États de terre ferme, principalement les Brescians, les Bergamasques et les Véronais, sont révoltés de l'orgueil des nobles vénitiens, et disposés à s'armer pour la liberté. Admis dans la république lombarde ou devenus ses alliés, ils lui donneront une force

2o Modifier le premier projet, en substituant aux États de Milan, partie des États du pape, la Romagne, la marche d'Ancône, le duché d'Urbin: transférer le grand-duc de Toscane à Rome; lui donner le surplus des États du pape; lui réserver le Siennois; consentir à le nommer roi de Rome : donner Florence au duc de Parme; ménager l'échange d'une

partie de ses États avec la Sardaigne : nous réserver l'ile d'Elbe, dont le roi de Naples serait dédommagé par Bénévent, Ponte-Corvo et la marche de Fermo; nous faire payer en Amérique de ce que nous laisserons prendre en Italie;

3o Céder à l'Autriche la Bavière, le haut Palatinat, Salzbourg, Passau et les autres souverainetés ecclésiastiques qui y sont enclavées, à la charge par la maison d'Autriche de renoncer à tout ce qu'elle possède au midi de la chaîne des Alpes et dans le cercle de Souabe; de dédommager le duc de Modène et d'apanager le grand-duc de Toscane; donner à l'électeur palatin les États du pape, à l'exception de la marche de Fermo, de Bénévent, de Ponte-Corvo, de Bologne et de Ferrare; y ajouter le Siennois, et lui donner le titre de roi des Romains. Ce projet serait très-agréable à l'Italie, et mettrait nos intérêts à couvert; mais il pourrait déplaire à l'Allemagne. Le moyen de le faire adopter, serait de fournir au roi de Prusse un ample dédommagement: lui satisfait, tout le reste serait réduit au silence;

4o A la maison d'Autriche, ce qui lui est donné au no précédent : traiter le grand-duc et les États d'Italie, comme au n° 2: faire céder à l'électeur palatin la part de la maison d'Autriche dans la Pologne, et la faire servir de point de ralliement pour la restauration de cet État; conserver au roi de Prusse la plus grande partie de ce qu'il en a acquis. Il est bien douteux que la maison d'Autriche voulût se prêter à ce projet : son alliance avec la Russie, son antipathie pour la Prusse, paraissent des obstacles insurmontables.

Il est une multitude d'autres combinaisons que vous formerez beaucoup mieux que moi: celles-ci pourraient suffir pour sonder le terrain; mettre les ministres et ceux qui les entourent dans le cas de s'expliquer et de développer leurs sentiments à cet égard.

Le point capital que vous chercherez à atteindre, c'est de persuader à l'Autriche que, malgré l'avantage prétendu que lui offre l'Angleterre pour des compensations, cette dernière puissance, qui a des intérêts opposés aux siens, ne peut qu'entraver la marche des négociations; que la maison d'Autriche obtiendra davantage et plus promptement, en traitant avec la république seule.

A votre retour de Vienne, vous serez à portée de voir plusieurs princes d'Allemagne et leurs ministres. Ils sont épouvantés de l'ambition de la maison d'Autriche, et de l'acharnement qu'elle montre contre tous ceux qui ont cherché à se rapprocher de la république. Ils seront peut-être inquiets sur les suites de la proposition d'armistice: il sera facile de leur faire sentir que leur intérêt même le commandait; qu'il leur donne le temps de se réunir et de combiner les moyens de briser le joug odieux qu'on veut leur imposer; qu'il donne le temps à la république de rétablir une discipline sévère dans ses armées, et de préparer les moyens d'une attaque plus vigoureuse que les précédentes. et qui sera la dernière, s'ils veulent la seconder.

Je recommande, citoyen général, à votre zèle et à votre sagacité les objets que je viens d'indiquer, ceux même que la brièveté du temps ne m'a pas permis de toucher, bien sûr que rien de ce qui peut intéresser notre commune patrie ne vous échappera.

Je vous remets un chiffre pour servir à la correspondance intéressante que j'attends de vous. G. DELACROIX.

N° 4.

Extrait des Registres des délibérations du Directoire exécutif.

Le 26 brumaire an v (16 novembre 1796).

(Instructions données par le Directoire exécutif de la république française, au général de division Henri Clarke, envoyé extraordinaire de la république française, près la cour de Vienne.)

Le Directoire de la république française, voulant répondre au vœu général de l'Europe, et contribuer autant qu'il est en lui à arrêter l'effusion du sang des peuples et les maux qu'une guerre longue et ruineuse entraîne après elle, s'est déterminé, citoyen général, à vous envoyer près de S. M. l'Empereur et roi de Hongrie et de Bohême, à l'effet d'y négocier, au nom de la république française, un armistice entre les troupes impériales et françaises, tant en Allemagne qu'en Italie; et à faire à ce

prince la proposition d'une réunion de ministres | croit faciles à écarter, en ramenant encore les
plénipotentiaires, pour traiter de la paix générale.
En conséquence, le Directoire croit devoir vous
tracer par la présente les bases d'après lesquelles
devront s'appuyer essentiellement les démarches
que vous aurez à faire près de la cour impériale,
pour parvenir à un résultat heureux pour la ré-
publique française.

Le premier objet de la mission importante que le Directoire vous confie étant la conclusion de l'armistice, son intention est que, de concert avec les chargés de pouvoirs de S. M. Imp., vous cherchiez à déterminer que sa durée sera la plus longue possible; et, dans tout état de cause, cet armistice ne pourra, sous quelque prétexte que ce soit, être rompu avant le 1er prairial (20 mai 1797) ou même le 1er messidor (19 juin) : après l'expiration de ce terme, l'armistice ne devra être annulé que dans le cas de la cessation des négociations qui auront lieu pour la paix, et à la charge pour celle des parties qui voudra recommencer les hostilités laquelle reprise d'hostilités ne pourra avoir lieu que dix ou quinze jours, ou même un mois après qu'elle aura été signifiée.

Quant aux autres conditions de cet armistice, elles devront se borner à assurer le statu quo dans lequel se trouvent les choses au moment actuel; et le désir du Directoire est, qu'aucune cession d'avantages remportés par la valeur républicaine, soit en Allemagne, soit en Italie, ne puisse avoir lieu. Vous êtes, en conséquence, autorisé, citoyen général, à résister le plus longtemps possible à toute proposition qui pourrait vous être faite, tendant à obtenir une cession de cette espèce. Vous refuserez absolument toutes conditions qui pourraient consentir l'évacuation des têtes de pont de Dusseldorf et de Kehl; et vous ne stipulerez celle des tètes de pont de Neuwied et de Huningue, que dans le cas d'une absolue nécessité, et en obtenant que les troupes autrichiennes ne pourront point sortir de Mayence; il faudrait exiger aussi l'évacuation de la tête de pont de Manheim sur la rive gauche du Rhin.

Si la place de Mantoue n'était pas tombée en notre pouvoir avant votre arrivée à Vienne, son

choses, à cet égard, au statu quo demandé. Il vous autorise, en conséquence, à stipuler que l'Empereur pourra faire approvisionner de subsistances, jour par jour, les hommes composant la garnison de Mantoue et les habitants de cette ville, au moyen des quantités de vivres qui seront déterminées et proportionnées au nombre et à l'âge des individus. que cette place renferme ; et, à cet effet, il devra être préposé deux commisssaires français, l'un au dedans, l'autre au dehors de la place, pour constater le nombre des hommes à nourrir et la quantité de provisions restantes mais il ne pourra sortir de la place, ni y entrer aucun individu ni effets quelconques; et les commissaires français devront avoir le droit de surveiller l'exécution de cette disposition. Il pourra être conclu entre vous et les chargés de pouvoirs de l'Empereur un arrangement particulier, concernant ce qui est relatif à Mantoue; mais la stipulation principale da maintien des choses, pour ce qui a rapport à cette place, dans l'état où elles se trouveront au moment de la conclusion de l'armistice, devra faire partie des conditions de cet armistice.

Les circonstances, ainsi que la conduite de la négociation, pouvant faire admettre quelques modifications à ce qui vient d'être dit au sujet de la garnison de Mantoue, nous vous donnons pouvoir de les discuter, de les arrêter définitivement, en les faisant concourir, autant que possible, avec les bases que le Directoire a établies plus haut, et avec les renseignements que vous aura fournis le général en chef de l'armée républicaine en Italie. Nous vous invitons à vous concerter avec lui, tant pour ce qui pourra être spécifié de relatif à la place de Mantoue, que pour la détermination des limites à établir entre les armées française et autrichienne en Italie. Ce général en chef sera tenu de vous remettre des notes qui feront en quelque sorte partie de vos instructions; et le Directoire vous engage à les consulter; il fixera le moment de votre départ de l'Italie pour Vienne, d'après la situation politique et militaire des choses dans le pays où il commande.

Dans le cas où la cour de Vienne voudrait inblocus et la situation actuelle de la garnison pour-tervenir pour garantir le pape contre les efforts raient élever quelques obstacles que le Directoire que notre situation à son égard pourrait nous

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mettre en état de tenter contre lui, le Directoire
vous autorise, citoyen général, à assurer l'Empe-
reur les conditions de l'armistice conclu avec
que
le pape seront observées de notre part, aussi long-
temps qu'elles le seront par le pape lui-même.
Cette assurance pourra même, si l'Empereur le
désire, fournir le texte de l'un des articles de l'ar-
mistice général que vous êtes appelé à arrêter avec
la cour de Vienne.

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N° 5.

Paris, le 18 nivôse, an v (7 janvier 1796.)

Le Directoire exécutif au général Clarke.

Nous avons reçu, citoyen général, vos dépêches des 7 et 8 nivôse.

Le parti qu'a pris la cour de Vienne, d'établir loin de cette capitale le lieu des négociations, indique peut-être que l'on a craint de vous donner accès près de l'Empereur, et que le parti de la guerre prévaut encore dans son cabinet. Nous attendons néanmoins les lumières qui doivent rejaillir de vos premières entrevues avec son envoyé, pour nous fixer une opinion que nous n'admettrions qu'à regret si la maison d'Autriche joignait en ce moment aux vues ambitieuses qui l'ont toujours caractérisée, une connaissance exacte de la tendance générale de l'Europe vers des innovations politiques plus ou moins analogues à celles que la France a éprouvées, elle sentirait que son système de prépondérance, fondé actuellement sur la constitution germanique, demande un autre appui. Cet appui lui est offert dans le plan de pacification que nous proposons; et les circonstances ne peuvent être jamais plus favorables pour le faire goûter aux peuples et à leurs gouvernements, et assurer la durée de ses effets. Nous n'avons, au reste, rien à ajouter, à cet égard, à vos instructions, jusqu'à la réception de vos dépêches de Vicence.

Le Directoire exécutif a déjà manifesté de la manière la plus authentique le désir de contribuer, par tous les moyens qui sont en son pouvoir, à amener une paix générale, qui fixe d'une manière invariable les intérêts politiques de l'Europe, et assure sa tranquillité et son bonheur futurs, en rétablissant entre les puissances un équilibre convenable et salutaire. La voix de l'humanité s'est fait entendre; partout, elle réclame fortement que l'on s'occupe de ce grand objet : c'est pour y parvenir plus sûrement que le Directoire exécutif s'est déterminé à demander l'armistice entre l'Autriche et la république française: mais comme il lui importe de seconder efficacement le vœu général pour la paix, et de donner les preuves les plus convaincantes de la loyauté et de la réalité de ses intentions; il vous charge de demander, en son nom, à S. M. l'Empereur, roi de Hongrie et de Bohême, qu'il soit envoyé sur-le-champ, soit à Bâle, soit à Paris, de la part de l'Empereur, un ou deux plénipotentiaires, pour traiter de la paix définitive. De son côté, la république française nommera également des plénipotentiaires pour le même objet et si S. M., mue par les mêmes sentiments, consentait à cette mesure, il conviendrait d'arrêter, avec les personnes qu'elle nommera pour négocier avec vous à ce sujet, que les alliés respectifs seront invités à envoyer aussi leurs plénipotentiaires à Bâle, ou à charger de leurs lettres de créance ceux des plénipotentiaires appelés à cette réunion, aux-tuation fâcheuse, et à la veille de nous être enlevé; quels ils jugeront à propos de remettre le soin de leurs intérêts.

Telles sont, général, les instructions que le Directoire vous donne, en vous confiant une mission honorable dont le résultat sera sans doute profitable aux intérêts généraux de l'Europe, et à ceux de la république en particulier.

BARRAS, président.

Quant à l'armistice, nous pensons toujours que, s'il ne pouvait être que de courte durée, il nous serait désavantageux, sans la possession de Mantoue. La détresse où doit se trouver enfin cette place, et la crainte que témoigne le général Alvinzy de ne pouvoir la secourir, nous offrent des chances favorables pour attendre la reddition.

Il est vrai que le fort de Kehl est dans une si

mais le prince Charles ayant refusé d'accepter un armistice sur le Rhin, basé sur le statu quo, il est à croire qu'il poursuivra son siége avec opiniâtreté. Toutes ces considérations ajoutent un nouveau poids à l'opinion du général en chef contre une suspension d'armes, qui ne nous serait d'aucun avantage sur le Rhin, puisque le sort de Kehl sera décidé vraisemblablement avant qu'on y puisse

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