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éprouvé un cruel embarras, s'il eût trouvé Bam-suite, à cause de l'éloignement des troupes de Klé

berg occupé par 20,000 Autrichiens; chose fort possible, car la tête de leur colonne se trouvait déjà à Nuremberg le 24. Mais, puisque dans cette première occasion on l'avait débordé de trop loin, sans l'inquiéter assez fortement en queue, Hotze était encore à même de gagner Schweinfurt avant lui, puisqu'il l'avait déjà prévenu sur la grande route de Wurtzbourg.

Le prince de Lichtenstein avait jeté, le 28 août, un parti sur Bamberg qui eût enlevé le quartier général de l'armée française, si l'un des aides de camp de Bernadotte n'était arrivé fort à propos avec un escadron pour délivrer le général Ernouf et les équipages.

ber, retardées par leur détour sur Pegnitz, et sur tout faute de ponts solides sur la Regnitz. Bernadotte n'ayant pu franchir celui de Seussling, vint passer cette rivière à Bamberg pour se porter de front à Burg-Eberach. Il y rencontra, le 29 août, le corps de Hotze qu'il repoussa d'abord de ses premières positions: ce général ayant attiré à lui le prince de Lichtenstein qui était déjà vers Eltmann, où il avait passé le Mein et enlevé un convoi, rendit inutiles tous les efforts de Bernadotte, qui se retira après un combat très-vif, dans les bois de Durkig (2).

Le général en chef assure qu'il avait l'intention de renouveler l'attaque, le 30 au matin, avec les divisions Bernadotte et Championnet, mais qu'il y renonça après avoir reconnu, au point du jour, que la majeure partie de l'armée ennemie était présente. On voit qu'il se trompa dans cette reconnaissance, car il n'y avait sur ce point que les corps de Hotze et de Lichtenstein: Starray, campé à Hochstadt, ne se réunit à eux que dans la matinée. Au reste, cette tentative n'eût amené aucun résul tat favorable, et Jourdan gagna beaucoup plus en se dirigeant sur Schweinfurt par la rive droite du Mein, puisqu'il ne fut pas inquiété.

Cet événement augmenta les inquiétudes de Jourdan; convaincu qu'il n'avait pas seulement affaire à des partisans, il résolut, le 28, de porter une partie de ses forces sur la rive gauche de la Regnitz par Seussling et Hirschaid sur la Reich- | Eberach, vers Pommersfeld; afin de combattre avec son aile droite le corps autrichien qui était entre Burg-Eberach et Hochstadt; tandis que Kléber, avec deux autres, contiendrait l'archiduc sur la rive gauche de la Regnitz vers Forcheim. Cette manœuvre, assez bien combinée, aurait pu forcer Starray à la retraite, mais non l'empêcher de la diriger sur Langenfeld et Wurtzbourg, où il serait encore arrivé avant l'armée française (1), et cût attendu une nouvelle coopération de l'archiduc pour une attaque générale. D'ailleurs, ce projet avait l'inconvénient de laisser Kléber exposé aux coups de l'armée impériale; car si le prince avait fait le moindre mouvement offensif, ce général se serait trouvé engagé dans une lutte dangereuse. Jourdan eût mieux fait, à ce qu'il paraît, de viser à atteindre Schweinfurt avant les Autrichiens, et de n'engager d'action qu'avec toutes ses forces, après s'être assuré d'une retraite sur Hamelbourg. Au reste, l'opération projetée n'eût point de hommes à Eberach, et autant à Bamberg, et certes

(1) Nous avons dit plus haut que c'était à Bamberg, et non à Wurtzbourg, qu'était le point décisif. Mais, pnisqu'on avait négligé le premier, et laissé aux Français la liberté d'y arriver, l'autre joignait alors à son importance stratégique, tous les avantages d'un bon poste militaire.

L'armée autrichienne, par trop de circonspection, faisait un pont d'or à l'ennemi, dont elle pouvait achever la défaite. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à jeter un coup d'œil sur la position du 29 août. Grenier s'en allait sur Eltmann et Schweinfurt avec les parcs; Bernadotte était repoussé à Eberach; Championnet marchait de Reuth par Bamberg sur Aurach ; la cavalerie se dirigeait vers Seussling sur la chaussée de Forcheim; tandis que Kléber, avec la gauche, cheminait d'Ebermanstadt à Strullendorf. Toutes les troupes ainsi disséminécs eussent été accablées, si l'archiduc avait marché vivement contre elles. En effet, dès le 28, rien ne s'opposait à ce qu'il réunît une trentaine de 1,000

(2) Les résultats de ce combat, quoique perdu, furent très-avantageux anx Français, puisqu'il détermina Hotze à retirer le prince de Lichtenstein d'Eltmann. Ce corps aurait fait un grand mal dans la marche de Jourdan, de Bamberg sur Schweinfurt. Ce fut une faute; il aurait mieux valu que Hotze fût joint par Starray.

il n'en fallait pas davantage pour une attaque générale, ou pour devancer Jourdan par Geroldshofen à Schweinfurt, au cas qu'il se retirât par la rive droite du Mein.

de sa faible garnison. Ces considérations réunies décidèrent le vainqueur de Fleurus à tenter la fortune dans une affaire décisive. Tout en appréciant ces motifs, il faut convenir que le champ de baHotze s'empara du pont de Kitzingen, le 1er taille n'était pas heureusement choisi: puisque, septembre, y passa le Mein et se dirigea sur Wurtz- dans l'incertitude de percer par la route de Wurtzbourg. Son avant-garde, favorisée par les habi- bourg, on n'y dirigea qu'une partie des forces, et tants, pénétra dans la ville, et força la faible gar- | qu'il fallut laisser la division Lefebvre à dix lieues nison à se jeter dans la citadelle; la place fut de là, pour couvrir la seule communication directe occupée par deux bataillons; le général Kienmayer de l'armée avec sa base. Quoi qu'il en soit, la droite passa sur la rive gauche du Mein pour bloquer et le centre se dirigèrent sur Wurtzbourg; la dile fort. Le reste du corps de Hotze prit position vision Bernadotte tirailla, durant toute la marche, au Galgenberg. Celui de Starray campa à Rep- avec le corps de Hotze. On traversa de nuit le déperndorf; Litchtenstein avec les troupes légères filé de Kornach, et l'on vint occuper les positions à Bibergau et Euerfeld. L'archiduc, de son côté, suivantes. (Voyez Pl. XVI.) marcha, le 1o, à Oberschwarzach; Kray à Geroldshofen, les généraux Staader et Elsnitz observèrent Schweinfurt. L'armée autrichienne était organisée conformément au tableau ci-joint. Elle séjourna dans ces positions, ignorant encore que Jourdan eût marché de Schweinfurt sur Wurtzbourg; c'était une faute grave, car il importait de gagner cette ville ou Gmunden le plus tôt possible, quel que fût le parti pris par les Français.

La droite, dont Bernadotte remit le commandement au général Simon, s'établit entre Lengfeld et le ravin qui couvrait son front; la division Championnet sur les hauteurs en avant de Kornach; Grenier aux environs d'Unter-Bleichsfeld ; la réserve de cavalerie près de Meinbrunn; la division Collaud fut dissoute et répartie dans les autres; celle du général Lefebvre resta, comme nous venons de le dire, vers Schweinfurt.

Cette position n'était pas tenable, dès que l'ennemi occupait en forces Wurtzbourg; il devenait

Jourdan ayant atteint Schweinfurt, le 31 août, il eût été impossible de lui couper la retraite sur la Lahn par Hamelbourg, s'il n'en avait fourni lui-même dangereux d'y recevoir bataille avec le même l'occasion, en descendant de Schweinfurt sur Wurtzbourg, au lieu de prendre la route directe par Gmunden sur Hanau : mouvement d'autant plus téméraire, que le général français s'attendait à rencontrer le corps qui l'avait devancé depuis plusieurs jours à Eberach. Mais Jourdan fut guidé en cette occasion par de trop nobles motifs pour ne pas être excusable. Le Directoire et le général Moreau, se trompant également sur les suites de la manœuvre de l'archiduc, l'encouragerent à livrer bataille : le premier, en lui ordonnant de se maintenir sur la Regnitz, et l'autre, en lui promettant de le dégager par une invasion en Bavière. La retraite de l'armée de Sambre-et-Meuse, nécessitée jusqu'ici par une suite de combinaisons stratégiques, n'avait donné lieu qu'à de faibles engagements; on eût cru compromettre sa gloire en la repliant jusque sur la Lahn, et en abandonnant Ce prince ayant eu avis du mouvement des FranMoreau à ses propres forces. D'ailleurs, il était çais dans la soirée du 27 septembre, fit partir sur possible que Wurtzbourg fût encore au pouvoir | le-champ Kray pour Stadtschwarzach, où l'on jetait

ravin de Kornach à dos. D'ailleurs la ligne française, trop étendue, était sans réserve, et le placement de Lefebvre à Schweinfurt, un malheur irremédiable. Comment espérer désormais de se faire jour, et si l'on y parvenait, contre toute probabilité, que deviendrait la division Lefebvre, sacrifiée dès lors sans motif? La prudence exigeait qu'on cherchât un champ de bataille où l'on pût rallier toutes les divisions, et combattre réuni, avec des communications sûres. Mais la crainte de démoraliser l'armée par une marche rétrograde dont elle n'eût pas démêlé les véritables motifs, l'emporta dans l'esprit du général en chef. Il crut de son devoir de tout risquer pour répondre aux vues du gouvernement et à l'attente de Moreau; et y fut d'autant plus autorisé, qu'il espérait de vaincre avant l'arrivée de l'archiduc.

TOME III.

la nuit du 2 au 3, pour aller soutenir Starray. Ce dernier, informé de l'approche de l'armée française, s'était avancé sur Rottendorf afin de se lier avec Hotze. Le 3, au matin, l'archiduc se rendit de sa personne au pont de Schwarzach, lequel, à son grand étonnement, n'était pas encore achevé. Il y accéléra le passage des troupes du général Kray.

un pont que sa division devait franchir encore dans | périale se développer dans la plaine, il prit la résolution de ne faire partir que son infanterie légère, soutenu d'une demi-brigade de ligne et d'un régiment de dragons; mais Championnet ayant appuyé à droite sur ces entrefaites, et se trouvant déjà aux prises, ces troupes se trouvèrent de suite en première ligne, et bientôt obligées de combattre contre des forces supérieures. L'avant-garde, commandée par Ney, qui était encore en avant d'Oberbleichsfeld, fut serrée de très-près et sur le point d'être enveloppée plusieurs fois par la cavalerie de Kray qui avançait sur deux lignes : Grenier porta aussitôt quelques bataillons et un régi ment de dragons sur une hauteur à droite de ce village, pour donner aux troupes de Ney la facilité de se retirer. Ce fut dans cette position, qu'après avoir opéré leur réunion, elles combattirent avec la dernière opiniâtreté.

Jourdan ignorant que son adversaire eût franchi le Mein avec la majeure partie de son armée, et croyant n'avoir affaire qu'à l'avant garde qu'il avait combattue à Burg-Eberach, fit ses dispositions en conséquence: la division de cavalerie dut soutenir les troupes de la droite qui escarmouchèrent avec les escadrons du prince de Lichtenstein en avant du bois Championnet reçut l'ordre de s'emparer du bois d'Estenfeld qui couvrait l'aile droite de Starray: enfin, il fut prescrit au général Grenier de s'avancer sur Selingstadt pour chercher à couper l'ennemi de son point de communication avec le Mein. On ne tarda pas à s'apercevoir que ces dispositions, bonnes tout au plus si l'on n'avait eu affaire qu'à l'avant-garde autrichienne, devenaient très-dangereuses devant une armée supérieure en nombre.

Instruit de ce qui se passait sur ce point, le général en chef s'y porta de sa personne : il vit alors que le prince Charles, ayant passé le Mein, inondait la plaine de sa nombreuse cavalerie, qui déjà débordait entièrement l'aile gauche.

En effet, Wartensleben, arrivé à Erfeldorf avec les réserves de cette arme, les fit déployer; les 14 escadrons de troupes légères de Lichtenstein se formèrent à sa droite; on n'attendait plus que les grenadiers du général Werneck pour donner le signal de l'attaque.

Jourdan ordonna alors à Bonnaud de se porter avec la réserve de cavalerie en avant d'Oberbleichsfeld, où le général Klein avait déjà conduit les deux régiments de dragons de la division Championnet. Bonnaud prit le commandement de toutes les troupes à cheval réunies sur ce point; mais lorsqu'il déboucha dans la plaine par l'intervalle resserré qui existe entre deux petits bois, la cavalerie lélère française était déjà vivement repoussée sur la

Un brouillard épais avait empêché les deux partis de distinguer leurs mouvements. Jusqu'alors l'archiduc ne savait pas plus que son adversaire s'il était en présence d'une arrière-garde ou de toute l'armée. Ce ne fut que vers onze heures que ce brouillard se dissipant, on aperçut Jourdan manœuvrer avec le gros de ses forces, contre les flancs de Starray, qui disputait le terrain pied à pied. Le prince ordonna aussitôt au général Kray, formé en colonne dans le vallon en face de Dettelbach, de longer le Mein à la faveur des hauteurs, et de déboucher vivement sur Neusetz contre le flanc gauche des Français; tandis que l'intrépide War-gauche par les Autrichiens à l'instant même sa tensleben se jetait dans le Mein à la tête de ses escadrons, et suivi des grenadiers qui défilaient sur le pont, se déployait dans le vallon près d'Euerfeld, derrière le prince de Lichtenstein. Celui-ci se prolongea alors vers la droite pour gagner le flanc gauche des républicains.

Au même moment, le général Grenier marchait sur Selinsgtadt. Dès qu'il aperçut la cavalerie im

tête de colonne fut menacée par une masse de grosse cavalerie qui s'avançait fièrement en colonne par escadrons. La position de ce brave général était critique; il fallait ou fuir ou prendre avec audace l'initiative; il se décida à ce dernier parti la charge sonne; les deux troupes se choquent avec fureur; la droite des Français commençait à plier, lorsque la gauche, par un mouvement

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