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A la première nouvelle de ces événements, le Directoire fédéral a convoqué de nouveau la Diète et mis sur pied un corps considérable de troupes fédérales. Espérons que les députés réunis des cantons seront tous animés du même sentiment, celui de rendre à la patrie agitée le repos dont elle a besoin, et qui peut seul assurer son bonheur. Le moyen le plus efficace pour atteindre ce but est, à nos yeux, l'accomplissement loyal et sincère des obligations que le Pacte commun impose à chaque canton, et une résolution ferme et bien prononcée de s'opposer à tout mouvement anarchique, à tout recours à la force en dehors des pouvoirs constitutionnellement établis.

Chers concitoyens ! Dans les circonstances critiques où s'est trouvée depuis quelque temps la patrie, nous avions cru devoir prendre des mesures de précaution et de sûreté pour notre canton. Nous nous livrons à l'espoir qu'elles ne seront bientôt plus nécessaires, et nous les ferons cesser dès que le calme, que nous appelons de tous nos vœux, se trouvera rétabli.

C'est avec une vive satisfaction que nous avons vu l'empressement que les milices de ce canton ont mis à se rendre à l'appel qui leur a été fait, et le dévouement avec lequel la population fribourgeoise tout entière s'est organisée pour garantir le canton de toute attaque.

Votre Gouvernement vous remercie, chers concitoyens, du zèle dont vous avez fait preuve, et si jamais l'indépendance du canton devait être sérieu

sement menacée, il est assuré que vous saurez la défendre avec toute l'énergie que doit inspirer une cause aussi sacrée.

Que la divine Providence, en veillant sur notre patrie, daigne y ramener la paix et la préserver des nouveaux dangers auxquels elle serait exposée, si elle devait rester plus lontgemps en proie aux malheureuses dissensions qui la divisent.

Donné à Fribourg, le 5 Avril 1845, pour être publié et affiché dans tout le canton.

Le Conseiller, Vice-Président,

R. WECK.

Le Chancelier,

R. WERRO.

ARRÊTÉ

du 9 Avril 1845,

concernant les toitures soit terrasses en asphalte.

LE CONSEIL D'ETAT

DU CANTON DE FRIBOURG,

Vu l'art. 24 du règlement du 16 Juin 1838 concernant les mesures de précaution contre les incendies;

Considérant que cet article prescrit, que dans les villes tous les nouveaux bâtiments devront être couverts en tuiles ou en ardoise, et exclut par conséquent tout autre genre de toiture et spécialement les plates-formes soit terrasses couvertes en asphalte;

Considérant que ce genre de construction qui s'est introduit dans d'autres pays, peut l'être aussi dans ce canton, moyennant les précautions que les expériences faites à ce sujet ont montrées suffisantes pour que l'emploi de ce bitume n'offre pas de danger;

Voulant en conséquence procurer aux constructeurs de bâtiments les facilités compatibles avec ce que réclame la sûreté publique ;

En adjonction aux art. 23 et 24 du susdit règlement, et sur la proposition de la Commission d'assurance contre l'incendie,

ARRÊTE:

1. Les terrasses soit toitures plates, asphaltées, sont en général autorisées aux conditions suivantes : a) L'asphalte ne sera jamais posé sur un fond

de bois (planchers, lattis), mais il en sera toujours isolé par une couche d'un pouce d'épaisseur, de mortier, plâtre, gypse, ou préférablement de terre glaise mélangée et liée avec du tan ou de la paille hâchée. b) Si la couverture en asphalte d'un bâtiment doit présenter un plan incliné, l'inclinaison ne pourra excéder le 16 p. %, afin qu'elle permette de marcher sans danger sur la couverture.

c) La surface des terrasses soit plates-formes asphaltées doit être enduite d'une légère couche de blanc de chaux mélangé d'ocre comme préservatif momentané contre les flammèches volantes, ainsi que pour garantir l'asphalte de l'action du soleil et prévenir des fissures; la Commission du feu surveillera cette opération et en ordonnera le renouvellement chaque fois qu'elle le jugera nécessaire, après s'en être assurée lors de ses visites.

2. Les contraventions aux dispositions énoncées sous les lettres a, b et c de l'article précédent seront punies en conformité des art. 98 N° 1 et 101 du règlement du 16 Juin 1838.

3. Tout propriétaire qui voudra faire emploi d'asphalte pour couverture, se conformera d'ailleurs aux prescriptions de l'art. 6 du règlement de police contre les incendies.

Si le Préfet trouve que l'emploi de l'asphalte serait dangereux dans le cas dont il s'agira, il en réfèrera à la Commission d'assurance contre l'incendie, laquelle pourra défendre cet emploi, toutefois sous bénéfice de recours au Conseil d'Etat.

4. Le présent arrêté, exécutoire dès sa promulgation, sera imprimé dans les deux langues et publié par dépôt d'un exemplaire à la secrétairerie de chaque

commune.

Donné à Fribourg, le 30 Avril 1845.

L'Avoyer, Président, FOURNIER.

Le Chancelier, R. WERRO

PROCLAMATION ET DÉCRET

du 21 Mai 1845,

relatifs à la célébration d'une fête d'actions de grâces.

LE GRAND CONSEIL

DU CANTON DE FRIBOURG

au peuple fribourgeois.

Chers concitoyens !

La Suisse, aujourd'hui de nouveau calme et tranquille, a été naguère en proie à une agitation bien déplorable, et qui pouvait avoir les conséquences les plus funestes, si les projets criminels de quelques hommes audacieux s'étaient réalisés.

Des réunions nombreuses proclamaient hautement la révolte et une guerre ouverte aux institutions religieuses; des bandes armées se formaient sur divers points de la Confédération dans des vues de désordre et de bouleversement, et de toutes parts on remarquait avec effroi les symptômes de l'anarchie la plus complète.

Le maintien du Pacte commun, l'indépendance et la souveraineté des cantons, le respect pour les droits confessionnels, tout était ainsi menacé, et le lien fédéral se trouvait à la veille d'être violemment rompu.

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