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fæcularibus etiamfi fpeciali & individua mentione indigeant, ut quatenus prædictus libellus vel in fuo origi nario, in quocumque idiomate impreffus, vel etiam manufcriptus, ad eorum manus devenerit ftatim deferre illum teneantur ordinariis locorum fub eifdem fufpenfionis a divinis comminatis pœnis, ac respective excommunicationis.

Ut autem eædem præfentes litteræ ad omnium notitiam facilius perducantur, nec quifquam illarum ignorantiam prætexere poffit, volumus & mandamus, illas ad valvas Bafilicæ principis apoftolorum, & cancellariæ apoftolicæ, necnon curiæ generalis in Monte Citatorio, & in acie Campi Floræ de urbe per aliquem ex Curforibus noftris, ut moris eft, publicari, illarumque exempla ibi affixa relinqui. Sic vero publicataş perinde afficere omnes & fingulos, quos concernunt, ac fi unicuique illorum perfonaliter notificatæ & intimatæ fuiffent. Ipfarum autem litterarum præsentium tranfumptis, feu exemplis etiam impreffis, manu alicujus notarii publici fubfcriptis, & figillo perfonæ in ecclefiaftica dignitate conftitutæ munitis, eandem fidem tam in judicio, quam extra illud ubique locorum haberi, quæ iifdem præfentibus haberetur, fi forent exhibitæ & oftenfæ. Datum Romæ apud fanctum Petrum fub annulo pifcatoris die 28 Novembris 1786. Pontificatus noftri anno duodecimo.

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B. MARISCOTTUS, pro-fecretarius. Anno a nativitate D. N. JESU-CHRISTI millefimo feptingentefimo octuagefimo fexto, indictione quarta, die vero prima decembris pontificatus autem SSmi. in Chrifto Patris & D. N. Ď. PIL divina Providentia PAPE SEXTI anno duodecimo, fupradicta littera, affixa, & publicata fuerunt ad valvas Bafilica principis apoftolorum cancellaria apoftolica, locis folitis, & confuetis urbis per me Petrum de Ligne apoftolicum curforem curia generalis in Monte Citatorio, & in Acie Campi Flora, ac in aliis.

Nicolaus Marini, Magifter Cursor.

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PIE VI, PAPE.

Pour fervir de document à la postérité.

C'EST

"EST un dogme de la foi catholique, enfeigné par la bouche de J. C., tranfmis de fiecle en fiecle, & défendu par la doctrine des Saints Peres, foigneu fement confervé dans tous les tems par l'Eglife univerfelle, fouvent confirmé contre les erreurs des novateurs par les décrets des Souverains Pontifes & des Conciles; que J. C. a fondé fon Eglife fur un rocher inébranlable, & que par une faveur fpéciale il a choifi Pierre entre tous les autres, pour lui donner la primauté dans le corps apoftolique, en qualité de Vicaire de fon divin maître, lui confiant le foin fuprême de paître tout le troupeau des fideles, de confirmer fes freres dans la foi, de lier & de délier dans l'univers entier, & de tranfmettre fon autorité à tous fes Succeffeurs jufqu'à la confommation des fiecles. C'eft par cette primauté de la chaire apoftolique que J. C. a voulu confolider & refferrer le noeud de l'unité, au moyen de laquelle l'Eglife, qui devoit fe propager par toute la terre, ne formât qu'un feul corps, dont les Membres, quoique difperfés dans toutes les plages du monde, fuffent étroitement unis par leur affociation fous un feul chef; afin que le pouvoir fuprême renforçât non-feulement la dignité du premier Siége, mais fur-tout Pintégrité & la con-fiftance de tout le corps. Il n'eft donc point du tout furprenant que dans tous les fiecles, tous ceux que l'ancien ennemi du genre humain a animés de fa haine jurée contre l'Eglife, fe foient particuliérement appliqués à attaquer ce Siége où réfide toute la force de l'union, dans le deffein de ruiner, s'il étoit poffible, le fondement, & de rompre la liaifon des Eglises avec le Chef ( liaison dans laquelle confifle prin

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cipalement leur appui, leur vigueur & leur fplendeur), pour affoiblir par ce moyen l'Eglife entiere pour la ravager & la détruire, pour la dépouiller de la liberté, qu'elle tient de Jefus-Chrift, & la ravaler, à une indigne fervitude «.

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» D'entre ces ennemis de l'Eglife, il s'eft élevé dans ces dernieres années un homme audacieux, le trop fameux Eybel, depuis long-tems connu par des Ouvrages profcrits (1), qui a donné une nouvelle preuve de fa haine contre nous & le fiege apoftolique, lorfqu'ayant appris le deffein d'un voyage que nous avons entrepris pour le bien-être de la religion, il fe hâta de faire gliffer dans les mains de fes compa-. triotes un libelle, fous le titre indécent: Qu'est-ce que le Pape? fe flattant d'étouffer par-là les fenti-. mens religieux, auxquels l'attente de notre arrivée avoit donné lieu, & de faire regarder d'un mauvais ceil le luftre de la dignité pontificale par l'ordre facerdotal, & le faire méprifer par le peuple ). But que le Dieu des miféricordes ne lui a pas permis d'atteindre; car nous avons eu la fatisfaction d'être

(1) Eybel a également écrit contre la confeffion facramentale & autres articles de la croyance catholique; fon hétérodoxie eft notoire & conftatée par tous les titres qui conftituent l'apoftafie. Son libelle contre le Pape, l'avoit fait chaffer. de Vienne, par ordre exprès de S. M. I.; mais comme les intrigans, les ames bafles & viles ne manquent pas de moyens de gagner quelque protecteur digne d'eux, fa punition ne fut que paffagere, & ne le rendit que plus audacieux en le déhontant.

(2) Faut-il être furpris qu'un vil brochuraire faififfe une telle occafion pour infulter un homme refpectable? Le Pontife fe trouvoit dans des circonstances embarraffantes, il alloit s'aboucher avec le Chef de l'Empire pour les intérêts de l'Egli-fe, dont il étoit le Chef & le Pasteur. Eybel a cru que c'étoit l'hiftoire du lion malade, & qu'il y avoit un rôle à jouer : il rua de fon mieux; fi le Pape avoit fuccombé, c'étoit le cas du bis videar mori.

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reçus par fes concitoyens mêmes qu'il avoit voulu indifpofer contre nous, avec la plus grande folemnité, par un concours innombrable de tous les ordres de citoyens, au milieu des acclamations & félicitations, interpretes de leur refpect pour nous. Ce qui a rendu fenfible la bonté divine, qui veilloit à ce qu'il ne fût point dérogé à l'honneur dû à Pierre par l'indignité de fon fucceffeur, élevé par la Providence fur le Siége Pontifical fans aucun mérite perfonnel «.

» Nous avons cru devoir nous difpenfer de flétrir ce libelle par une condamnation dans le moment qu'il a paru, tant parce que nous n'avons pas voulu donner fujet à des gens trop foupçonneux, tels qu'il n'en manque jamais, de croire que cette conduite fût l'effet de notre fenfibilité plutôt que du fentiment du devoir; que parce que nous avons jugé que cette brochure en elle-même de peu de conféquence, pouvoit être dévouée à l'oubli, fans autre danger que de voir la licence de réchauffer les vieilles calomnies s'afficher avec plus de fuffifance. Mais nous avons appris derniérement, que la médiocrité même de l'ouvrage a donné lieu à des gens qui font toujours prêts à femer le mauvais grain, de le réimprimer non-feulement en langue du Pays, mais encore en d'autres langues,& même en Grec vulgaire, & de le faire malicieufement circuler au loin, dans l'efpoir que la hardieffe de cet écrit fatyrique lui gagneroit plus d'un Lecteur; & que les hommes inconfidérés, qui ne font pas en petit nombre, fe laifferoient féduire par le ton de fuffifance que prend l'auteur lorfqu'il avance des chofes quelconques, Ces confidérations nous ont fait comprendre qu'il étoit néceffaire d'aller autant qu'il feroit en nous, fans délai, au-devant des progrès rapides du mal, & d'employer les moyens les plus efficaces pour ramener fous les Loix de la bonne raifon des hommes pervers, qu'on peut, hélas! appeller des ennemis domeftiques, qui vivant, au moins en apparence, dans l'Eglife méine, s'efforcent d'en

troubler la paix & d'en rompre l'unité (r); ou du moins pour empêcher que la bonne foi des Fideles ne foit furprife, & qu'ils ne fe laiffent miférablement entraîner par la trompeufe iniquité, pour courir avec elle les fentiers tortueux des profanes nouveautés qui s'élevent de toutes parts ".

» Or, comme c'eft dans le fiege de l'unité que Dieu a place, felon l'expreffion de S. Auguftin, la doctrine de la vérité; le malheureux Ecrivain ne néglige aucun moyen pour affaillir & renverfer la chaire de Pierre, que les Peres ont unanimement reconnue être le fiege unique qui puiffe maintenir l'unité entre tous les Fideles; duquel découlent fur les autres fieges les droits de la Communion Sainte; & qui doit former le centre de toute l'Eglife, de tous les Fideles dans tous les lieux & dans tous les tems (2) Mais le Libellifte n'a point héfité à déclarer fanati que le Peuple affemblé en foule, qu'il prévoyoit de voir s'écrier à la vue du Pontife:» Voilà l'homme » à qui Dieu a daigné confier les clefs du Royaume des Cieux, avec le pouvoir de lier & de délier fur la terre; c'eft lui qu'aucun Evêque n'égale en

(1) Le Pontife défigne ainfi la fecte qui prend fon nom pour une injure, qui s'obstine à refter, ou plutôt à fe cacher dans le fein de l'Eglife, pour le déchirer d'une maniere plus fûre & plus cruelle. Des Evêques, des Prêtres, des Moines de plus d'une couleur, y font agrégés, & déploient toutes les reffources du menfonge & de l'hypocrifié, pour fafciner les Princes & tourner les vues des Gouvernemens contre la Mere commune des Chrétiens, contre fon antique doctrine, fon Pontife & fes véritables Pafteurs. Les plans imaginés pour confommer ce myftere d'iniquité, portent l'empreinte d'une méchanceté plus qu'humaine; on y reconnoît les porte inferi: mais celui qui les ouvre & les ferme, nous raffure par l'éternelle promeffe, non prævalebunt.

(2) On n'a point placé ici les citations des différens ouvrages cités dans la Bule, parce qu'elles fe trouvent cideffus avec l'original: la répétion en eût été imutile.

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