les chevaliers réunis dans la ville de Courtrai pour y défendre les droits du comte de Flandre. Willaume de Straten signa, le 10 juillet 1330, les patentes de Louis de Nevers, bannissant du Franc de Bruges les chevaliers hostiles à la cause du comte et supprimant les libertés octroyées par Philippe d'Alsace, ainsi que l'hérédité des fonctions échevinales, établie successivement au profit d'un certain nombre de familles nobles. Mais les événements ne tardèrent pas à forcer le prince à rétablir l'ancienne organisation (1). En 1332, Willaume, sire de Straten, apparaît, avec d'autres seigneurs, dans la prise d'armes de Louis de Nevers contre Jean, duc de Brabant, à l'occasion des frontières du pays d Malines (2). Si la Flandre était silencieuse, elle n'était pas résignée : aux vengeances de Philippe de Valois et de Louis de Nevers, elle répondit en appelant Édouard III, roi d'Angleterre, et en se sou-levant à la voix du célèbre Jacques d'Artevelde. L'exécution de vingt-cinq bourgeois de la ville de Berghes fut le signal de la défection des plus dévoués défenseurs de Louis de Nevers. Willaume de Straten en donna l'exemple un des premiers; il passa sous la bannière du duc de Brabant, dans l'armée que ce prince conduisait à Édouard III et aux communes de Gand (3). On compta encore parmi les chevaliers flamands qui renoncèrent à suivre le parti de Louis de Nevers: Hector Vilain, un de ses plus zėlės partisans à une autre époque, Jean de Rodes, Wulfart de Ghistelles, Gossuin van der Moër, les sires de Gru Beau (1) Marius Voet, Chronologie des échevins du Franc de Bruges, p. 44. court de Noortvelt, tome Ier, p. 258. Kervyn de Lettenhove, Histoire de Flandre, tome III, p. 189. (2) Meyerus, livre XII, p. 139. (3) Kervyn de Lettenhove, Histoire de Flandre, 2 édition, tome III, p. 21! et 305. LA BELGIQUE HÉRALDIQUE, X. 18 de famille de l'an 1334 (1). Échevin du Franc de Bruges de 1337 jusqu'à sa mort, arrivée en 1361; il épousa Élisabeth de Herzelles, morte après l'année 1374, fille de messire Jean de Herzelles qui signa le traité de la Confédération de la Flandre en 1339. Lorsque Élisabeth de Herzelles fut veuve, elle intervint dans des lettres de 1361 et 1366. Après la mort de ses deux fils aînés, elle fit partage des biens de la succession avec ses autres enfants; mais, du chef de son douaire, elle eut des difficultés levées par le conseil de Flandre en 1374 (nouveau style). Richard de Straten eut de son mariage quatre enfants, trois fils et une fille, savoir (2): A. Willaume VAN STRATEN, seigneur de Straten en 1361, échevin du Franc de Bruges, par succession de son père, en 1361, fut le dernier seigneur de Straten et mourut sans postérité en 1365 (3). B. Richard VAN STRATEN, chevalier, échevin du Franc de Bruges, par investiture de Louis de Mâle, en 1365. Il fut le premier de sa famille qui surmonta l'écu de ses armes à trois épées d'argent sur champ de gueules, d'un cimier au lion de sable à la croix d'or (4). Il fut député avec Guy, bâtard de Flandre, le sire de Ghislelles, Philippe de Masmines et d'autres chevaliers, vers le roi d'Angleterre, Édouard III, pour prévenir la guerre qui était près d'éclater, entre ce prince et Louis de Mâle, comte de Flandre (5). Ils apaisèrent le roi d'Angleterre, et le nouveau traité de paix fut signé à Marcq, près de Calais, le 20 mars 1371. (1) Marius Voet, Chronologie des échevins du Franc, p. 38 à 40, 53, 58, 60, 69, 70. (2) Marius Voet, Chronologie des échevins du Franc. Archives du Conseil de Flandre, à Gand, registre des sentences de 1369 à 1374, folios 124 à 143; de 1389 à 1394, folio 272. Comptes du Franc de Bruges; Octave Delpiere, tome Ier, p. 25. (3) Marius Voet, Chronologie des échevins du Franc, p. 60 et 69. (4) Marius Voet, Chronologie des échevins du Franc, p. 70. André, boîte III, no 41. Charte de Saint (5) Froissart, tome Ier, 11e partie, p. 335, 338. — Rymer, tome III, p. 198. |