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DE GAND VILAIN VAN DEN STEEN, de la Vaux Renard, de Thier de Scouvre, de Plainevaux-Grimonstère DE TRAPPÉ DE LOZANGE-BONDORFF, de Clerx de Waroux, de Monflin Bondorff, de Trappé de Lozange DE GRUMZEL D'EMAL, de Tornaco, de le Zaack de Polleur, de Goer de Herve

DE GOER DE HERVE, de Henebroecht de Geul, de Gilmen Meersenhoven, de Bethonville.

« Nous certifions qu'indépendamment de ces diverses dignités par « lesquelles cette famille a continué à s'illustrer, la mémoire de sa « munificence s'est conservée jusqu'aujourd'hui par des fondations « et des dotations pieuses, par des legs et bénéfices considérables <«< faits par plusieurs de ses membres, à des hôpitaux, couvents, ab« bayes, chapitres et collégiales, particulièrement à l'ancienne cathé«drale de Saint-Lambert à Liége, aux cathédrales d'Aix la Chapelle « et de Cologne, ainsi qu'à l'Ordre Teutonique. Nous attestons aussi, << que de plus cette famille de tout temps a possédé des terrès titrées, « et que le titre de baron s'étend à tous les membres de la famille « sans distinction de sexe, ni de primogéniture. Que les titres et « preuves de la famille de Gand Vilain, dite van den Steen, ont été « faits une quantité de fois et notamment aux 16me, 17me et 18me «< siècles et surtout par devant la célèbre et souveraine haute cour « des échevins de la ci devant principauté de Liége, que sans parler << de divers ouvrages qui traitent de cette famille et pour ne rapporter « qu'une époque où sa généalogie fut reconnue, il suffit de rappeler « l'Armorial fait par les héraults d'armes de l'empereur Charles a Quint, où il est prouvé que la famille van den Steen, antérieurement «< à l'an 1406, comptait plusieurs chevaliers de son nom et armes. En « foi de quoi, et comme il est juste et raisonnable, de donner témoi« gnage à la vérité et afin que ces présentes soient monument ferme, « stable et irréfragable, nous les avons scellées de nos sceaux, pour « s'en servir et valoir au besoin, etc., etc..... >>

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La même attestation a été admise et revêtue des sceaux des ordres de Saint Jean de Jérusalem, le 1er mai 1844, et de Saint Étienne de Toscane (ordine di S. Stefano papa a martire) le 20 novembre 1848. Dès l'an 1770, les preuves de noblesse de la famille van der Steen de Jehay, avaient été faites à l'ordre de Malte, lors des réceptions dans cet ordre des vicomtes de Plaines, de Terbruggen et de Poligny.

Le 11 décembre 1839, le roi Léopold fit délivrer au baron van den Steen des lettres patentes de reconnaissance du titre de baron, transmissible, de temps immémorial, à tous les membres de sa famille, sans distinction de sexe ni de prémogéniture.

En 1828 et 1829, le baron van den Steen fut un des premiers membres de la noblesse belge qui réclamèrent des modifications à la Constitution du royaume des Pays Bas et qui voulurent le redressement des griefs dont se plaignait la nation. Toutefois, pour obtenir justice, il repoussait la violence et les voies illégales. Aussi, fut il conséquent avec lui même et avec ses principes en ne prenant aucune part aux premiers actes de la révolution de 1830.

Cependant, après l'avènement au trône du roi Léopold, le baron van den Steen de Jehay, fut élu à l'unanimité, sénateur pour l'arrondissement de Waremme, lors des premières élections. Il s'acquitta de son mandat avec conscience, honneur et talent; plusieurs discours et diverses circonstances révélèrent ses capacités et ses talents d'administrateur. Le roi en fut frappé et l'appela, en 1832, à la tête de l'important gouvernement de la province de Liége. Il accepta, et pour se consacrer tout entier, dans ces temps difficiles, aux devoirs de sa nouvelle charge, il donna sa démission de membre du sénat.

Sous son administration éclairée, paternelle et sage, malgré des difficultés et des obstacles sans nombre, entravant ses efforts pour opérer la fusion des partis qui agitaient et divisaient la province de Liége, il sut en peu de temps raffermir l'autorité et le pouvoir, maintenir l'ordre et la sécurité, organiser plusieurs branches importantes de l'administration et même rallier les esprits au nouveau gouvernement.

Éclairé, intègre, tolérant, protégeant avec une persévérante impartialité les arts, les sciences, l'industrie, il acquit bientôt dans le pays de ses ancêtres, qui avait toute son affection, une immense popularité.

Aussi les habitants manifestèrent-ils les plus vifs regrets, lorsque le roi, faisant un nouvel appel au dévouement du baron van den Steen, le pria, en 1844, d'accéder à son désir et à ceux de la cour de Rome, en acceptant les fonctions d'envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de la Belgique, près du Saint Siége et du gouvernement grand ducal de Toscane.

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Après de longues hésitations, M. van den Steen céda, mais ce fut à regret. Il songeait, à l'âge de soixante trois ans, à prendre sa retraite. Il croyait qu'après avoir consacré sa vie tout entière au service de son pays, il pouvait livrer au repos, au milieu d'une famille qui l'adorait, dont il faisait le charme et le bonheur, les dernières années d'une existence si bien remplie. Mais le devoir parlait, le roi lui demandait un nouveau témoignage de dévouement à sa patrie. Exempt d'ambition personnelle, il avait celle d'être utile à son pays, ne cherchant d'autre récompense que le témoignage de sa conscience et la satisfaction de l'avoir servi. Il partit et à Rome comme à Florence, il ne tarda pas à se faire remarquer par son aménité, sa douceur, son zèle à remplir une mission dont le seul but était l'intérêt de la religion, de son pays et du roi.

Victime du climat de l'Italie, il succomba dans l'accomplissement de sa tâche éminente, deux ans après qu'il en fut investi. Le Nécrologe du XIXe siècle, tome IV, page 143, consacra à sa mémoire une notice biographique, reproduite par la plupart des journaux belges.

Sa Sainteté le pape Grégoire XVI avait, pour le baron van den Steen de Jehay une si haute estime, que peu de jours avant que la mort ne l'eût enlevé lui-même à l'affection des fidèles, il voulut se rendre en personne dans la demeure du défunt pour témoigner à sa famille la part qu'il prenait à sa douleur; mais, la veuve et les enfants se hâtèrent de prévenir la démarche du Saint Père et se rendirent à son audience, le *24 mai 1846. La réception de Sa Sainteté fut empreinte des

marques d'une bonté toute paternelle; il témoignait en termes touchants l'affliction que lui causait la perte d'un homme auquel il portait un véritable attachement et il ajouta ces paroles qu'on retrouve dans une dépêche ministérielle, adressée par son-Éminence le cardinal ministre secrétaire d'Etat au gouvernement belge :

« Nous regrettons profondément de n'avoir pu durant l'exis« tence de M. van den Steen, lui donner une marque publique << d'estime, de considération et de satisfaction pour les nombreux « services qu'il a constamment rendus à la religion durant sa « longue carrière politique et pour la manière distinguée dont il « s'est acquité de ses fonctions de ministre.plénipotentiaire de << Belgique auprès de notre personne et de la cour de Rome; <«< toutefois, c'est un devoir et une consolation pour nous d'ap« porter à la mémoire de feu le baron van den Steen un dernier tribut de douleur et de regrets, et de pouvoir à jamais perpétuer « dans sa famille le souvenir et l'époque de cette haute mission. «En conséquence, nous nous plaisons à conférer par privilége << extraordinaire à tous les descendants masculins et féminins de <«< feu le baron van den Steen de Jehay, le titre de comte ABSOLU, << ajoutant en outre aux armoiries de la famille des signes dis« tinctifs, honorifiques et particuliers. »

Le diplôme du Saint Père porte la date du 22 mai 1846. Par arrêté du 19 octobre 1846, Sa Majesté le roi Léopold accorda l'autorisation d'accepter et de porter en Belgique ce titre au port des armoiries figurées dans le diplôme papal.

Ce diplôme renfermé dans un double écrin de maroquin et de velours cramoisi est enrichi de broderies et d'embellissements précieux retraçant les armoiries du pape Grégoire XVI et du Saint Siége. La teneur de ce bref étant des plus honorables et exceptionnellement flatteuse, nous le reproduisons ici ;

GRÉGOIRE P. P. XVI.

POUR EN PERPÉTUER LA MÉMOIRE A TOUS JAMAIS

SALUT ET BÉNÉDICTION AFOSTOLIQUE.

<< Il est convenable et justement équitable que le Souverain Pontife « décerne et octroye les titres les plus remarquables et spécialement « les plus honorifiques et illustres aux hommes remarquablement émi« nents, non-seulement par l'ancienneté et le lustre de leur extraction « de noblesse et illustration; mais aussi pour un dévouement prouvé >> multiplement par un inaltérable attachement envers le successeur de « Saint Pierre, comme réunissant tous ces avantages et qualités, il « nous a été remonté par N. N. T. T. CH. CH. F. F. que le baron van << den Steen de Jehay (Amand) époux de notre fille en J.-C., la ba<«<ronne Carlotta (Carolina) van den Steen de Jehay, en son vivant en«voyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire du roi des Belges, « près de notre Siége Apostolique, nous a laissé dans tout le cours de « sa vie et surtout dans l'exercice de ses fonctions administratives des « exemples et des gages insignes et irréfragables de sa grande piété, de << son dévouement respectueux envers la religion Catholique Aposto<«<lique Romaine et notre personne Pontificale, nous avons jugé à propos « de ne pouvoir reconnaître plus amplement et avec plus de splendeur << et donner plus manifestement un gage de l'entière satisfaction, de la << bienveillante confiance, et affection toute spéciale que nous portions << au dit baron défunt, que de reconnaître tant et de si remarquables « exemples, d'un Père si dévoué, si mémorable, en élevant par privi<«<léges extraordinaires et spéciaux, par ce titre ses chers enfants et « les nôtres en J.-C. A savoir: Amand, Aloys, Léopold, Édouard, << Xavier, Victor, Carlotta (Carolina) Éléonore, van den Steen de Jehay. >>

« Afin qu'ils s'étudient et se stimulent à conserver et augmenter «<l'ancienneté et le lustre de leur Maison, en soutenant à l'exemple de « leurs aïeux l'honneur et l'exaltation de la Religion, par l'intégrité « de leurs mœurs, des vertus inaltérables, et qu'ils soient toujours « dévoués à notre Personne et à notre Saint Siége Apostolique, c'est « pourquoi nous avons résolu de distinguer par ce bref extraordinaire, «< des vertus aussi remarquables et mémorables, voulant tout spéciale

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