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au comte de Bossu. Les confédérés qui, de leur côté, avaient armé une flotte dans le Zuiderzée, se retirèrent, à l'approche de la flotte espagnole, auprès d'Enchuysen. Le duc pressa le comte, qui voguait dans ce golfe, de livrer le combat. Le comte, qui sentait cependant toute la supériorité des forces ennemies, fut obligé de céder aux volontés du duc. La bataille, qui se donna le 11 d'octobre, fut très-sanglante, et les confédérés triomphèrent. Cependant le vaisseau amiral, monté par le comte de Bossu, continua de soutenir le combat. Ce vaisseau, qui portait le nom d'Inquisition, que lui donnérent, selon Grotius, les Espagnols par orgueil, ou, selon Strada, les Hollandais par dérision, était, suivant l'expression de Bentivoglio, comme une forteresse mouvante au milieu de la mer. Le brave comte de Bossu, abandonné du reste de Strada, ibid. la flotte, résista pendant vingt-huit heures aux efforts des navires hollandais. Ce vaste bâtiment, redoutable par son étendue, son artillerie, ses agrès et son équipage, était monté de trois cents hommes, dont deux cent vingt furent tués, et le reste blessé, à l'exception de quinze. Le comte, réduit à la dernière extrémité, entraîné par le flux sur un banc de sable, où il échoua, fut forcé de se rendre avec le petit nombre de soldats échappés aux coups de l'ennemi il fut conduit à Horn, et retenu prisonnier pendant quatre ans.

Cet avantage (qui cependant fut affaibli par un échec dans lequel le comte de Sainte- Aldegonde avait été fait prisonnier ), ayant accru la puissance et l'audace des confédérés, détermina le duc d'Albe à presser vivement le roi de le délivrer d'une au

Tome VI.

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ibid.

306 HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA BELGIQUE.

torité funeste aux provinces et pesante à lui-même. Il voyait d'ailleurs, que son nom était devenu si odieux au peuple, que la haine publique dont il était chargé, le mettait dans l'impuissance de seconder efficacement les volontés de son maître dans ces provinces. Il redoubla donc ses plus pressantes instances pour obtenir son rappel, que le roi lui accorda. Quel fruit a-t-il donc retiré, ce farouche espagnol, et de ses spéculations oppressives, et de ses fanatiques fureurs? Il a été déconcerté dans tous ses projets; et la force qu'il a déployée, et le sang qu'il a répandu, et les victimes qu'il a amoncelées....., à quoi ont abouti tant d'horreurs? A énerver l'autorité du trône qu'il voulait affermir, et à étendre le feu de la rebellion qu'il voulait étouffer.

FIN DU QUATRIÈME VOLUME.

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