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émanée de Conrad, évêque de Metz et de Spire et chancelier de l'empire, qui réunit ces trois fonctions de 1212 à 1224 (a). Enfin en 1218, Frédéric II donnait le titre de fidèles, fideles nostros, c'est-à-dire de vassaux, à Blanche de Navarre et à Thibaut IV (1118). La dernière mention que nous ayons rencontrée de cette vassalité date du 1er août 1253; en ce jour, Marguerite de Bourbon, depuis peu veuve de Thibaut IV, et faisant alliance avec Alphonse, fils aîné et héritier présomptif de Jayme I, roi d'Aragon, s'engage à lui venir en aide contre toutes personnes, sauf les suzerains du comté de Champagne, notamment l'empereur d'Allemagne (b). Conrad IV, fils de Frédéric II, et Guillaume, comte de Hollande, se disputaient alors la couronne impériale; nous ne savons pas duquel des deux il est question dans la pièce que nous venons de citer. Conrad mourut en 1254, Guillaume en 1256; le grand interrègue commença et cette longue anarchie de l'empire germanique paraît avoir été le terme de la suzeraineté allemande en Champagne.

Le principal suzerain de nos comtes était le roi de France, c'était de lui qu'ils tenaient la plus grande partie de leurs états; mais en quoi consistait cette partie, c'est ce que nous ne saurions décider. Thibaut III, en 1198, fit au roi Philippe-Auguste hommage de toute la terre qu'Henri I" avait tenue

(a) Voir notre t. II, p. xvii, art. 233, 233 bis; cf. HuillardBréholles, Historia diplomatica Friderici secundi, Introduction, p. cxx. Sur Girard Eventé, voir plus haut, p. 567.

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(b) Los annales de Navarra, III, 67-68.

de Louis VII, et Henri II du même Philippe-Auguste (453-454); mais aucun acte ne nous dit en quoi consistait cette terre. L'hommage de Blanche de Navarre au même prince, en 1201, ne nous en apprend pas davantage (552). Plus tard la formule change, Thibaut IV (869, 870) et Henri III (3677) déclarent qu'ils tenaient du roi de France le comté. de Champagne et de Brie, mais nous ne savons pas précisément ce qu'ils entendaient par cette expression.

En effet, si nous en croyons une charte de l'année 1143, nos comtes auraient tenu des ducs de Bourgogne la garde de l'abbaye de Saint-Germain d'Auxerre (a), la mouvance du château de Maligny, les châteaux d'Ervy et de Saint-Florentin, le comté de Troyes tout entier et la ville même de Troyes (b); mais nous ne savons pas quelle importance nous devons donner à ce document dont l'original n'est pas représenté, et qui, fût-il authentique, pourrait avoir exagéré les droits du duc de Bourgogne, car, à sa date, Thibaut II, comte de Champagne, dont cette pièce émane, était en guerre avec le roi de France (c). Les actes postérieurs sont beaucoup moins explicites Thibaut III fit à Eudes III hommage de la terre qu'Henri le Libéral avait tenu du duc Hugues (539); Eudes III donna à Thibaut IV l'investiture de tout le fief que ce jeune prince devait, disait-il,

(a) A ce sujet voir plus haut, p. 169 et 618; cf. t. I, p. 383384, et t. II, p. 35.

(b) Perard, Recueil de plusieurs pièces curieuses servant à l'histoire de Bourgogne, p. 227.

(c) Voir notre t. II, p. 344-383. ¡

tenir de nous, comme ses prédécesseurs l'ont tenu de nous et de nos ancêtres (871), et lugues IV reçut l'hommage de Marguerite de Bourbon pour le fief que le roi de Navarre, comte de Champagne, avait tenu de lui (3060).

Sur la mouvance des archevêques de Reims, nous avons des indications beaucoup plus claires; les comtes de Champagne tenaient, de ces puissants prélats, Vitry, Vertus, Châtillon sur-Marne, Epernay, Fismes, et la mouvance de Rethel, Roucy, Braisnes et Château-Porcien; cette énumération nous est donnée par une bulle du pape Innocent III (615): les actes qui nous conservent le souvenir des hommages faits par nos comtes aux archevêques de Reims ne sont pas plus explicites que la plupart des documents analogues déjà cités (a).

Les chartes qui conştatent la suzeraineté des archevêques de Sens ne nous donnent pas plus de lumière (878, 3868).

Une partie des actes relatifs à la suzeraineté des évêques de Langres ont plus de précision (b); l'un d'eux nous apprend qu'en 1213 nos comtes tenaient de ces prélats, Chaumont-en-Bassigny (809); en 1239, Thibaut IV avoue que les évêques de Langres sont suzerains, non-seulement de Chaumont, mais aussi de Bar-sur-Aube, de Bar-sur-Seine, de la Fertésur-Aube, de Nogent-le-Roi, de Montigny-le-Roi, et qu'il leur doit hommage de la garde de Molesme

(a) Voir notre Catalogue, nos 873, 1204, 1810, 3866. (b) Catalogue, nos 809, 866, 2246, 2533, 2961, 2971, 30743076, 3432, 3689, 3805, 3831, 3857, 3863, 3864.

(2533); Thibaut V et Henri III ajoutèrent à cette liste Coiffy (3432, 3689), seigneurie dont Thibaut IV avait acquis la moitié par un acte de pariage conclu avec le prieuré de Varennes et l'abbaye de Molesme (a).

Nous ignorons quels étaient les fiefs dont Thibaut IV et Henri III faisaient hommage aux évêques de Châlons-sur-Marne (874, 875, 3763).

Quant aux évêques d'Auxerre dont la suzeraineté est constatée par des chartes des années 1214 (877) et 1281 (3853), on peut supposer que nos comtes leur devaient hommage pour la mouvance de Mailly et de Bitry (882).

Les évêques d'Autun auxquels Thibaut IV fit hommage deux fois (895, 2904) étaient sans doute seigneurs suzerains de Châtel-Censoir, de PierrePerthuis et d'Uchon, que le comte de Nevers tenait immédiatement du comte de Champagne (912).

Nos comtes étaient vassaux des abbés de SaintDenis pour la terre de Nogent-sur-Seine (3859) (b).

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Nous n'entreprendrons point la nomenclature de toutes les villes et de tous les villages dont nos comtes étaient seigneurs immédiats; nous nous bornerons à donner la liste des châtellenies qui leur appartenaient, en ajoutant, sous le nom de chacune

(a) Catalogue, nos 2543, 2934, 3083-3086.

(b) Voir dans notre Catalogue, nos 1366, 3806, deux autres actes d'hommage.

d'elles, quelques indications historiques, notamment sur l'époque et le mode de l'acquisition.

Les châtellenies appartenant à nos comtes avaient leurs chefs lieux situés dans les départements de l'Aisne, de l'Aube, de la Marne, de la Haute-Marne, de Seine-et-Marne, des Vosges et de l'Yonne. Nous suivrons l'ordre alphabétique de ces départements.

AISNE.

1° Château-Thierry était un des domaines les plus anciens de nos comtes (a). Chef-lieu de prévôté sous Thibaut II (b), Château-Thierry conserva cette dignité sous les successeurs de ce prince (c); il posséda même quelque temps un bailli (d). Nos comtes y résidèrent quelquefois (e). On trouve encore des ruines de leur château sur la montagne qui domine cette petite ville.

2° Neuilly-Saint-Front, après avoir passé de la maison de Donzy dans celle de Traînel vers 1153, fut vendu par Anseau de Trainel à Henri le Libéral vers 1168 (f) Hervé de Donzy, comte de Nevers, abandonna ses prétentions sur Neuilly à Blanche

(u) Voir notre tome I, p. 186; tome II, p. 30, 278. (b) Voir notre tome II, p, 422.

(c) Voir notre tome II, p. v, art. 42: x1, art. 130; xxvIII, art. 368; XLVIII, art. 575; LIII, art. 635; LV, art. 682; LXI, art. 29; LXVIII, art. 77; LXXXIII, art. 332; voir aussi notre Catalogue, nos 2014, 2537.

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