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Ce fut en latin que Gui, abbé de Clairvaux, écrivit l'histoire des hommes illustres de ce monastère (a); Thomas de Reuil, moine d'Igny, la vie de Pierre Monocule, autre abbé de Clairvaux (b). Ce fut en latin que le dominicain Pierre de Sézanne rendit compte de la mission envoyée en Orient par le pape en 1233 pour négocier la réunion de l'Eglise grecque à l'Eglise romaine (c). Godefroid, moine de Clairvaux, rédigea en latin la relation des recherches que, pendant un voyage en Italie comme visiteur de son ordre, il avait exécutées pour s'assurer de la provenance de quatre corps saints conservés dans son abbaye (d). Pierre, chanoine de Saint-Martin-ès-Aires de Troyes, chapelain de Garnier de Traînel, évêque de cette ville, écrivit en latin une notice sur un fragment du chef de Saint-Victor, venu de Constantinople, et dont il avait été quelque temps possesseur (e).

Tandis que notre comtesse Marie de France faisait entreprendre une traduction de l'Ancien Testament en vers français qui n'a pas été terminée, le chanoine rémois, Pierre Riga, écrivait en 15,000 vers latins une paraphrase complète des deux Testaments qui, revue et corrigée par Gilles de Paris, eut un

(a) Hist. litt., XVII, 177.

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(b) Bibliothèque de Troyes, ms. 1133. Nous ne pouvons nous trop féliciter d'avoir eu à notre disposition l'excellent Catalogue dressé par le savant bibliothécaire M. Harmand.

(c) Hist. litt., XVIII, 299-305.

(d) Bibliothèque de Troyes, ms. 401.

(e) Hist. litt., XXI, 788.

immense succès, car peu de livres ont été copiés plus souvent (a).

Nous ne pouvons pas faire une énumération complète de tous les écrits théologiques composés en latin par des ecclésiastiques champenois du x11° siècle; mais nous citerons les sermons des deux Gérard de Reims (b); ceux de Garnier, abbé de Clairvaux, puis évêque de Langres, qui se démit de ses fonctions vers 1498, et qui vivait encore en 1222 (1488) (c); ceux de Pierre de Bar-sur-Aube (d); ceux dụ dominicain Pierre de Reims (e); les commentaires faits sur la Bible ou sur certaines parties de la Bible, par Pierre de Corbeil, archevêque de Sens (f), par Gui, abbé de Clairvaux (g), par Jean de Limoges, moine de ce monastère (h); le dictionnaire mystique de la Bible, auquel Garnier, évêque de Langres, déjà cité, donna le nom d'Angelus (i); la Somme de Théologie, de l'archevêque Pierre de Corbeil (j).

L'étude des anciens auteurs, même profanes, de l'antiquité, était pratiquée jusque dans les monas

(a) Hist. litt., XVII, 26-34.

(b) Hist. litt., XXI, 311-313.

(c) Tissier, Bibl. patr. cist., III, 75.

(d) Hist. litt., XXI, 310.

(e) Bibliothèque de Troyes, mss. 249, 303, 973.

(f) Hist. litt., XVII, 223-228.

(g) Hist. litt., XVII, 178.

(h) Bibliothèque de Troyes, mss. 556, 1534, 1624, 1714, 1857.

(i) Bibliothèque de Troyes, mss. 32, 392, 1697, 1704

(j) Voir plus haut, la note f.

tères qui, par le but exclusivement ascétique de leur : institution, semblaient répugner le plus à ce genre d'occupation la preuve nous en est conservée dans les recueils d'extraits composés par les moines de Clairvaux Guillaume de Montaigu et Jean, où l'on voit Cicéron, Virgile, Lucain, Sénèque, coudoyer saint Augustin, saint Ambroise, saint Jérôme (a)...... Guillaume de Montaigu devint plus tard abbé de Cîteaux.

Vers la fin du siècle, un autre abbé du même ordre, Humbert de Prully, auteur d'un Ars Prædicandi (b) et d'un commentaire sur les sentences de Pierre Lombard, devait laisser aussi un commentaire sur deux ouvrages d'Aristote, la Métaphysique et le Traité de l'âme (c). En effet, la philosophie n'était pas bannie des cloîtres cisterciens vers la même époque, un moine de Clairvaux, dont nous avons déjà parlé, Jean de Limoges, écrivait un traité du syllogisme (d). Tous ces ouvrages, bons ou mauvais, la plupart médiocres, composés en un latin barbare, témoignent cependant de la vie énergique conservée dans la société ecclésiastique et savante par une forme littéraire qui, en dehors de ce monde spécial, avait perdu toute popularité, mais qui avait pour elle une tradition séculaire et qui n'était point encore ce qu'elle devint souvent plus tard, une œuvre d'artifice et une langue de convention.

(a) Bibliothèque de Troyes, mss. 186, 1916. (b) Bibliothèque de Troyes, ms. 1922.

(c) Hist. litt., XXI, 86-90.

(d) Bibliothèque de Troyes, ms. 893.

CHAPITRE V..

Guerre.

L'organisation militaire de la Champagne fut, sous les successeurs d'Henri le Libéral, la même qu'au temps de ce prince (a). Nous ne savons pas quel nombre d'hommes nos comtes pouvaient mettre sous les armes, nous pouvons seulement dire que 2,030 chevaliers devaient le service de guerre à Henri Ier (b), et que sous Henri II le chiffre s'éleva à 2,200 (732 bis).

Ceux qui ayant été convoqués pour une expédition ne s'y rendaient pas, étaient condamnés à l'amende; telle fut la peine infligée à Gui de Villiers qui, sommé de se réunir au corps de troupes conduit par Thibaut IV au siége de Metz en 1224 (c), n'avait pas répondu à cet appel (d).

Nous avons donné dans notre tome III, pages 209240, une liste de vassaux nobles qui, au temps d'Henri le Libéral, devaient tous les ans, pendant un nombre de jours ou de mois déterminé, tenir

(a) Voir notre tome III, p. 209-214; cf. Boutaric, Institutions militaires de la France.

(b) Voir notre tome II, p. XI.

(c) Voir plus haut, p. 195.

(d) Voir notre tome II, p. xxxII, art. 409.

garnison dans certains châteaux de nos comtes. Cette obligation resta une des bases de l'organisation militaire sous les successeurs de ce prince (a).

D'autre part, nos comtes avaient le droit d'envoyer, en cas de guerre, une garnison dans un grand nombre de forteresses, châteaux ou maisonsfortes appartenant à leurs vassaux.

Voici la liste de ces forteresses au XIIIe siècle :
Ageville (1572).

Allibaudières (2300, 2525).
Bar-sur-Seine (F 173, 258) (b).

Bernay (F 175, 187).

Bernon (F 200).

Blaise-sous-Arzillières (968).

Bligny (F 196).

Bourlémont (Vosges) (F 180).

Champlost (F 168).

Chapelaine (F 171).

Château-Porcien (F 172, 297, 347).

Clefmont (2697, 3016).

Courpalay (F 185, 245).

Coursan (F 412).

Crécy (1224, 1621, F 179, 283).

Crèvecœur (1224, 1624).

Dampierre (Aube) (1577, F 198).
Dampierre-le-Château (F 293).

(a) Voir notre tome II, p. xv, xvIII, XLVIII, LI; art. 213, 238, 572, 600, et Catalogue nos 637, 2157, 2462, 3225, 38083818.

(b) Les numéros précédés de la lettre F renvoient aux articles des extraits du Feoda Campanie, publiés dans notre tome II,

P. I-LV.

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