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menti aux envieux qui ont parlé des bontés de sa maîtresse pour lui (a).

Jean, comte de Roucy, fut du nombre des grands vassaux de Champagne qui restèrent fidèles à Thibaut IV pendant la terrible coalition de l'année 1230 (b). Deux manuscrits lui attribuent une chanson d'amour (c). Disons toutefois que des manuscrits plus nombreux la donnent à Moniot d'Arras (d).

Nous avons déjà parlé de la part prise par Philippe de Nanteuil à la croisade entreprise en 1239 sous le commandement de Thibaut IV, son suzerain (e). Le lecteur n'a pas oublié les vers par lesquels, prisonnier, il s'efforçait d'intéresser à sa délivrance des compagnons d'armes plus heureux (f), ni les vers que Thibaut lui adressa plus tard (g).

On se rappelle aussi les relations de Thibaut IV avec Raoul de Soissons (h), qui l'accompagna en Terre-Sainte en 1239, et qui devint plus tard son vassal (2720). Raoul paraît être auteur de treize chansons (i).

(a) Paulin Paris, dans l'Histoire littéraire, XXIII, 554. (b) Voir plus haut, p. 233, et p. 236, note b.

(c) Tarbé, les Chansonniers de Champagne aux XII et XIII• siècles, p. L-LII, 108-109.

(d) Paulin Paris, les Manuscrits français de la Bibliothèque du Roi, VI, 89.

(e) Voir plus haut, p. 313, 320.

(f) Voir plus haut, p. 322.

(g) Voir plus haut, p. 336.

(h) Voir plus haut, p. 334-335, 340.

(i) Paulin Paris, dans l'Histoire littéraire, XXIII, 698-705.

Bouchard de Montmorency-Marly, vassal de Thibaut V jusqu'en 1238 (2486), a laissé une chanson contre la froideur de sa maîtresse; Guillaume de Champlitte, deux couplets amoureux (a).

La duchesse de Lorraine à laquelle on attribue deux chansons est, suivant les uns, Gertrude de Dabo, première femme de Thibaut IV; suivant d'autres, Marguerite de Navarre, sa fille (b). Une duchesse, probablement de Lorraine, figure parmi les protecteurs du chansonnier Colin Muset; mais on suppose que ce serait Agnès de Bar, femme de Ferri II et belle-mère de Gertrude de Dabo, qui avait, en premières noces, épousé le duc Thiébaut Ir (c). Quelles que fussent la duchesse ou les duchesses de Lorraine dont il est question ici, qu'elles tinssent à Thibaut IV de plus ou moins près, nous ne pouvons le savoir d'une manière certaine; mais, dans tous les cas, elles étaient ses vassales.

Geofroi II de Châtillon appartenait à la branche cadette de la maison de Châtillon-sur-Marne, qui tenait la seigneurie de Château-Porcien en fief du comte de Grandpré. Déjà, dans ce volume, il a été question de Geofroi Ier de Balham, son bisaïeul, contemporain d'Henri II (d). Raoul de Balham, son aïeul, tenait Château-Porcien de Blanche de Na

(a) Paulin Paris, dans l'Histoire littéraire, XXIII, 534, 696. (b) Paulin Paris, dans l'Histoire littéraire, XXIII, 558-559; Tarbé, les Chansonniers de Champagne aux XIIe et XIIIe siècles, p. XXIII-XXIV, 25-28.

(c) Paulin Paris, dans l'Histoire littéraire, XXIII, 547-548. (d) Voir plus haut, p. 18.

varre (a). Raoul mourut en 1218, laissant deux fils mineurs; et Agnès, sa femme, épousa en secondes noces Erard d'Aulnay, qui jouit de Château-Porcien jusqu'à la majorité de ses beaux-fils (1492, 1593). Nicolas, l'un d'eux, fut père de Geofroi II (b). On à de Geofroi II un salut d'amour agréablement versifié (c).

Après ces grands seigneurs, nous placerons deux chevaliers champenois qui mar chèrent sur leurs traces. Jean de Louvois paraît avoir été originaire de Louvois (Marne), chef-lieu d'une prévôté qui appartenait à nos comtes (d). Il est probablement le même que messire Jean de Louvois qui tenait ligement de Thibaut V la maison de Duigni et ses dépendances (e). On a de lui une chanson élégante et bien rimée; il y vante le blanc visage et les cheveux blonds de sa dame. Ce n'est pas, dit-il, le printemps qui l'inspire, l'hiver ne lui impose pas silence, le froid ne l'empêche pas de chanter (f).

La localité dont Gilles de Vieux-Maisons porte le nom paraît être un village situé dans le département

(a) Voir notre tome II, p. xxvi, art. 347.

(b) Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon, p. 652. (c) Paulin Paris, dans l'Histoire littéraire, XXIII, 577-578; Tarbé, les Chansonniers de Champagne aux XII et XIII° siècles, p. xxv-xxvi, 33-34.

(d) Voir notre tome II, p. L, art. 587; p. LIV, art. 642, et p. LV, art. 689.

(e) Voir notre tome II, p. L, art. 589.

(f) Paulin Paris, dans l'Histoire littéraire, XXIII, 643; Tarbé, les Chansonniers de Champagne aux XII et XIII• siècles, p. XLII-XLIII, 72-73.

de Seine-et-Marne, à peu de distance de Provins. Il est l'auteur de six ou sept jolies chansons; mais la mieux réussie de celles qu'on lui attribue lui est contestée par Quènes de Béthune et par Robert de Memberolles (a).

A la suite de ces nobles poètes, nous placerons les barons champenois qui, à la même époque, sans être poètes eux-mêmes, ont encouragé et probablement soutenu par leurs libéralités des chansonniers moins favorisés de la fortune.

Jean de Dampierre, connétable de Champagne et seigneur de Saint-Dizier, a déjà eu sa notice dans ce volume (b). Gui de Dampierre, son frère aîné, était comte de Flandre et figure parmi les principaux protecteurs du chansonnier champenois Perrin d'Angecourt.

Perrin, dont nous avons encore vingt-neuf chansons, a fait des vers pour Charles d'Anjou, roi de Sicile, pour Henri III, duc de Brabant; mais il a dédié une de ses chansons à Gui:

Cançon à Gui le conte de Flandres di
K'amours netie et escure

Le cuer, k'ele a bien saisi :

Vaillant le fait et hardi

Et de courtoisie apresure.

Biens, sans li n'est fors painture (c).

Ainsi Jean de Dampierre, en protégeant les chan

(a) Paulin Paris, dans l'Histoire littéraire, XXIII, 587-589; Tarbé, les Chansonniers de Champagne aux XIIo et XIII° siècles, p. LII-LIV, 111-115.

(b) Voir plus haut, p. 493-494.

(c) Tarbé, les Chansonniers de Champagne aux XII et XIII•

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sonniers, suivait l'exemple de son frère aîné. L'Artésien Carasaus lui adressa la dédicace suivante :

Chançon va-t-en maintenant,
Di à Jehan de Dampierre
C'onques n'oi fors en sonjant,
Joie de ma dame chière (a).

Ailleurs, il lui donne un conseil auquel tout le monde ne peut qu'applaudir :

Jehan de Dampierre di

Qu'il ait de bien fère envie (b).

Colin Muset, auteur de onze pièces : deux lais, un descort, trois saluts d'amour et cinq chansonnettes, paraît avoir compté sur la protection du seigneur de Vignory et du comte de Vaudémont; il les cite tous deux dans ses vers:

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siècles, p. VIII-XIV; Paulin Paris, Histoire littéraire, XXIII, 664669. Les vers que nous reproduisons ici se trouvent dans le ms. de la Bibliothèque de l'Arsenal, 62 B L. Fr., où ils ont été copiés d'après le ms. du Vatican, 1490, fo 94.

(a) Tarbé, les Chansonniers de Champagne uux XII® et XIII® siècles, p. xxx; Paulin Paris, dans l'Histoire littéraire, XXIII, 536.

(b) Tarbé, les Chansonniers de Champagne aux XIIe et XIII• siècles, p. 40.

(c) Tarbé, les Chansonniers de Champagne aux XII et XIII•

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