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canonial serait chaque jour terminé par une de ces antiennes, que le Salve Regina serait chanté solennellement et à haute voix dans la nef tous les samedis à la même heure, et qu'une somme de 10 sous serait alors répartie entre les chanoines et clercs présents (3283). En 1270, tandis qu'à Aix en Provence il attendait le moment de s'embarquer, il fit une fondation analogue à Saint-Quiriace de Provins, où ce pieux usage existait peut-être déjà (3657).

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D'autres actes de libérale piété que nos comtes multiplièrent furent des fondations d'anniversaires. Nous n'avons pas la prétention de faire une énumération complète; mais nous citerons ceux qu'établirent Henri II à la cathédrale de Sens (378 bis); Marie de France à la cathédrale de Meaux (420); Thibaut III à Saint-Quiriace de Provins (446), à la cathédrale de Meaux (449) et au prieuré de Foicy (450); Blanche de Navarre à Hautvilliers (561), à Ligueux (562), à Boulancourt (569) et à la cathédrale de Soissons (1396, 1397); Thibaut IV à Fontevrault (1985); Thibaut V à la Chapelle-aux-Planches (3110), à l'hôpital de Notre-Dame de Reims (3199), à la cathédrale de cette ville (3203, 3231), à Saint-Paul de Sens (3273), à Saint-Etienne de Troyes (3359, 3409, 3498, 3499), dans tous les prieurés de l'ordre du Val-des-Choux (3361), à la cathédrale de Châlons-sur-Marne (3404), à SaintQuiriace de Provins (3408, 3657), à S'-Symphorien de Reims (3446), à la Grâce-Dieu (3539), à N.-Dameaux-Nonnains (3638), et aux Antonins de Troyes (3664); Henri III à S'-Jean-des-Vignes de Soissons (3746), aux Sœurs-Mineures de Provins (3766), à

N.-Dame-des-Prés (3769) et à Saint-Jean-de-Vertus (3777). Quand une fondation de ce genre était instituée par nos comtes dans un couvent, ordinairement une certaine somme était donnée par eux pour être employée à l'achat d'une pitance, c'est-à-dire d'un plat de supplément pour les religieux ou les religieuses le jour de la célébration. Lorsque le fondateur était le prince pour le repos de l'âme duquel on devait prier, l'acte stipulait habituellement qu'en attendant sa mort il serait dit tous les ans pour lui une messe du Saint-Esprit. Les fondations de chapellenies peuvent donner lieu à une observation analogue.

Les libéralités de nos comtes n'eurent pas toujours pour but des créations nouvelles, un grand nombre furent destinées seulement à améliorer la situation financière d'établissements et d'institutions ecclésiastiques précédemment existants. Des donations de ce genre furent reçues, des successeurs d'Henri le Libéral, par l'évêché de Langres (1696), par le chapitre de la cathédrale de Langres (326); par les collégiales de la chapelle du château de Provins (3557) et de Saint-Etienne de Troyes (540, 624); par la chapelle de Saint-Médard, près de Beaulieu, non loin de Sainte-Menehould (1595); par les abbayes bénédictines d'hommes de Chezy (749), de Moiremont (1612, 1932), de Montiéramey (471, 627, 3525), d'Orbais (3626), de Saint-Faron de Meaux (3512, 3596), de Saint-Germain d'Auxerre (407), de Saint-Michel de Tonnerre (524), de SaintRemy de Reims (529); par les prieurés bénédictins d'hommes de Coincy (3480) et de Saint-Jean-enChâtel de Troyes (389); par les abbayes bénédictines

de femmes d'Avenay (3605), de Champ-Benoît (447, 474, 568, 1662, 1842) et du Paraclet (425, 858, 3619); par les abbayes augustines d'hommes d'Essommes (374) et de Saint-Loup de Troyes (363), et par le prieuré d'hommes de Tréfols, dépendant du même ordre (452); par l'abbaye augustine de femmes de La Barre (3301, 3600); par le prieuré de Margerie, ordre de Cluny (1574, 1611); par le chapitre général de Cîteaux (973); par les abbayes cisterciennes d'hommes de Cheminon (405, 436), de Clairvaux (393, 678, 1064, 1482, 1635 bis, 1734, 1821, 1822, 2127, 2197), d'Igny (462), de Longpont (1609), de Mores (816, 1608), de Pontigny (406, 414), de Prully (751), de Quincy (652, 1598) et de Scellières (401); par les abbayes cisterciennes de femmes d'Argensolles (1427, 1960), du Charme (1580), de Notre-Dame-de-Jardin (2365), de NotreDame-des-Prés (3640), de Saint-Jacques de Vitry (2418, 3091), du Val-des-Vignes (3312); par les deux prieurés de femmes de Fontaines (333, 418, 472) et de Foicy (370, 390), ordre de Fontevrault; par le prieuré des bonshommes de Tourvoye (382), ordre de Grandmont; par les Antonins de Troyes (3536, 3643); par l'ordre de la Trinité pour la rédemption des captifs (2315); par le prieuré de Cerfroid, chef de cet ordre (3537), et par les ministreries du même ordre établies à Meaux (3623), à Troyes (3186, 3205, 3335) et à Vitry-en-Perthois (2554); par le prieuré d'hommes de Clairlieu, ordre du Val-des-Choux (1495); par le prieuré d'hommes, chef-lieu de l'ordre du Val-des-Ecoliers (3352), et par le prieuré d'hommes de Notre-Dame-en-l'Isle de Troyes, dépendant du même ordre (2401); par les

Franciscains ou Cordeliers de Provins (2565, 3343, 3615); par les Cordelières de la même ville (2950, 3039, 3160,3224 bis, 3265, 3318, 3389, 3390, 3434, 3518); par les Dominicains ou Frères Prêcheurs de Provins (3609); par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem (3378, 3526), et par les Templiers (1042, 1509).

De tous ces établissements, celui que nos comtes paraissent avoir traité le plus libéralement est le couvent des Cordelières de Provins, auquel Thibaut V assura d'abord, en 1261, quatre cents livres de rente (3224 bis), puis, en 1267, un supplément de deux cents livres de rente (3434). Nous ignorons quelles circonstances motivèrent ces actes de générosité exceptionnelle, mais nous savons que lorsque le même prince donna cent livres de rente à l'abbaye de La Barre, les religieuses de ce monastère étaient réduites à un tel dénuement que pour trouver moyen de vivre elles étaient contraintes à la mendicité (3301).

Les libéralités dont l'énumération précède étaient la plupart faites dans l'espérance d'obtenir pour les donateurs et pour leurs familles les prières des donataires, mais ordinairement les actes gardent le silence à ce sujet, ou ne donnent à cet égard rien de déterminé ni de précis. Nous avons recueilli cependant quelques documents qui font exception.

Au commencement de la régence de Blanche de Navarre, dame Guiborde de Montander se présenta, au nom de cette princesse, à l'abbaye de Ligueux (Dordogne); introduite dans la salle du chapitre où les religieuses étaient assemblées, elle se mit à genoux et les supplia d'admettre parmi leurs sœurs,

corporellement et spirituellement, la comtesse de Champagne et d'instituer des prières pour cette princesse, pour le fils et le mari de cette princesse. Nous avons déjà parlé de la chapellenie et de l'anniversaire fondés en conséquence; mais les religieuses de Ligueux ne se contentèrent pas de cette double institution; elles déclarèrent qu'elles recevaient Blanche de Navarre comme dame et sœur, qu'elles lui accordaient participation à tous les biens spirituels de leur abbaye et des prieurés conventuels qui en dépendaient, que tous les jours elles chanteraient pour Thibaut IV trois psaumes d'abord Deus noster refugium devant le grand autel, ensuite Miserere mei, Deus, au chapitre; quant au troisième psaume, qui était à leur choix, il devait être chanté par toute la communauté réunie au dortoir, à genoux devant l'autel. Elles ajoutèrent que, dans chacun des deux cents psautiers qu'elles récitaient par semaine, il y aurait un psaume et une oraison pour Thibaut IV. Les mêmes prières devaient être faites dans les soixante prieurés conventuels qui dépendaient de l'abbaye de Ligueux (562).

En 1205, Blanche de Navarre fut admise comme sœur dans l'ordre de Cluny, et les religieux de cette abbaye lui accordèrent participation à tous leurs mérites et à ceux des religieux de leurs prieurés ; ils lui promirent de célébrer pour elle, après sa mort, un service solennel et une messe par jour pendant trente jours, d'inscrire son nom dans le rouleau des morts qui, transporté successivement dans tous les prieurés de l'ordre, tenait alors lieu de lettres de faire part, et dans l'obituaire qui, rédigé en forme de calendrier, rappelait chaque jour aux moines réunis en

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