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rement représentés tous deux, quoiqu'il n'y eût ni proportion établie ni règle absolue à ce sujet. Parmi les douze actes que nous venons de citer, il n'y en a qu'un dans lequel le baronnage champenois ne figure pas en la personne soit de plusieurs, soit au moins d'un de ses membres; c'est le premier. Si l'on rejette le sénéchal et le maréchal, quoique barons, dans la catégorie des employés à gages, si l'on soutient que c'est à ce titre et non à titre de barons qu'ils ont siégé, on pourra encore soutenir qu'aucun baron ne paraît, à proprement parler, dans le jugement de l'année 1276, que nous avons placé le neuvième. Mais ces absences accidentelles s'expliquent par le fait que certaines affaires étaient sans intérêt pour le baronnage. Et, en effet, le premier des actes que nous avons cités concernant un procès entre une abbaye et un maire roturier, le neuvième étant relatif aux droits de l'hôpital de Provins sur la chapelle du palais de cette ville, aucun baron n'y était partie. Ce défaut d'intérêt n'existait jamais pour les conseillers salariés, et voilà pourquoi on constate toujours la présence de quelqu'un d'eux, bien que la vulgarité du nom de la plupart d'entre eux dût médiocrement attirer l'attention des scribes.

Lorsque l'autonomie de la Champagne cessa, cette association ou ce mélange des barons et des conseillers salariés disparut, et l'on vit la justice rendue concurremment par deux tribunaux : l'un composé exclusivement de conseillers salariés, l'autre exclusivement de barons (a). Le premier, qui est connu sous

(a) Arrêt des grands jours de la mi-carême 1288, dans Brussel,

le nom de grands jours de Troyes, paraît avoir fonctionné pour la première fois en 1284 ou en 1285 (a). Philippe le Bel venait d'épouser la comtesse Jeanne; par conséquent, l'indépendance de la Champagne était à son terme. Les conseillers que le nouveau comte envoya tenir les grands jours de Troyes étaient pour la plupart étrangers à la province; ils venaient des pays antérieurement formés au régime de l'unité capétienne. Par conséquent l'institution des grands jours, œuvre de création monarchique et presque de conquête, n'appartient pas à l'histoire de nos comtes; au contraire, elle marque le début de la période nouvelle que la réunion au domaine royal devait inaugurer.

Passons aux documents purement administratifs.

Les mentions de témoins qui terminent la plupart des chartes de Marie de France et d'Henri II permettent de dresser la liste suivante des conseillers de cette comtesse et de ce comte. Nous la diviserons en deux catégories : 1° les anciens conseillers d'Henri ler; 2° les nouveaux venus; chacune sera partagée en deux classes: les barons et ceux qui ne l'étaient point.

p. 249-250. Il ne nous paraît pas démontré que cette séparation soit aussi ancienne que le pense le savant M. Beugnot, Olim, II, x.

(a) Voir notre tome II, p. LXXII-LXXIV, art. 161-170, et Li drois et li coustumes de Champaingne et de Brie, § XIII. Le registre des grands jours, cité par Brussel, p. 237 et suivantes, commençait en 1284, mais rien ne prouve que les premiers arrêts contenus dans ce registre aient été rendus par un tribunal exclusivement composé de conseillers à gages, comme le furent certainement ceux des années 1285 et suivantes.

1o. Anciens conseillers d'Henri Ier. Les barons étaient Anseau de Traînel, témoin une fois (a); Garnier de Traînel (b), Hugues de Plancy (c), Robert de Milly (d), chacun deux fois; Guillaume, archevêque de Reims, frère d'Henri Ier, quatre fois (e). Voici les noms des autres: Artaud, chambrier, témoin douze fois (f); Girard Eventé, neuf fois (g), et Geofroi Eventé, son frère, autant (h); Guillaume, aumônier (i), et Milon Ier de Provins (j), chacun sept fois; Mathieu Muceri (k) et Névelon d'Aunay (1), chacun trois fois; Milon de Bray ou de Ternantis (m) et Manassès de Clauso (n), chacun deux fois; Adam Bridène (o) et Névelon de Ramerupt (p), chacun une fois.

2o. Nouveaux conseillers. Les barons étaient :

(a) T. III, p. 125.

(b) T. III, p. 142.

(c) T. III, p. 144-145.

(d) Catalogue, nos 324, 435; cf. tome III, p. 148.

(e) T. III, p. 143-144.

(f) T. III, p. 126-128.

(9) Aux numéros du Catalogue mentionnés tome III, p. 143, ajouter les nos 329, 334, 444.

(h) T. III, p. 142.

(i) T. III, p. 139-140.

(j) Voir plus haut, p. 511, et tome III, p. 131.

(k) T. III, p. 130-131, ajouter le no 444.

(1) T. III, p. 146.

(m) T. III, p. 146.

(n) T. III, p. 145; cf. no 435.

(0) T. III, p. 140-141.

(p) T. III, p. 146,

Ferri de Vienne, témoin quatre fois (a); Gui de Dampierre (b) et Ansould du Plessis (c), trois fois; Barthélemi de Jouy, deux fois (d); Oger de Saint-Cheron (342); Erard, comte de Brienne (328), André, son frère (328), Josbert de Lignol (328), Milon de Nogent-sur-Seine (342), Jean d'Arcis (342), chacun une fois. Voici les noms des autres: Gilles des Tournelles, témoin dix fois (e); Milon II de Provins cinq fois (f); Geofroi, maréchal (g), et André, chapelain, quatre fois (h); Macaire de Châlons (i) et Lambert Bouchu de Bar (j), trois fois. Nous passons sous silence ceux que nous avons rencontré moins

souvent.

Le conseil qui, sous Thibaut le Chansonnier, administra la Champagne en 1234 (2314) se composait en partie de membres appartenant au baronnage : Archembaud de Bourbon, Robert de Thourotte, évêque de Langres, et Dreux de Mello. Mais le chambellan Raoul Comtesse (k), le pannetier Pierre de

(a) Catalogue, nos 345, 346, 358, 365; voir plus haut, p. 48,

note ď.

(b) Catalogue, nos 331, 342, 345.

(c) Catalogue, nos 345, 433, 434; cf. tome II, p. xi, art. 177. (d) Catalogue, nos 434, 435.

(e) Voir plus haut, p. 560, note c.

(f) Catalogue, nos 344, 345, 346, 358, 363.

(9) Voir plus haut, p. 515.

(h) Voir plus haut, p. 544.

(i) Catalogue, nos 345, 346, 434.

(j) Voir plus haut, p. 476.

(k) Voir plus haut, p. 508.

Jaucourt (a), Henri des Bordes (b), associés aux précédents, étaient tous gens de petit état; et, bien qu'Itier de la Brosse, leur collègue, ou son fils, ait épousé une fille de Gautier de Chappes et par ce mariage ait acquis un tiers de la vicomté de Troyes (c), nous avons peine à reconnaître en lui un homme de grande naissance : il fut cependant momentanément élevé aux fonctions de gouverneur, concurremment avec Jean de Thourotte (d).

Pendant le règne de Thibaut V, une charte nous donne les noms de trois membres du conseil de Champagne en 1262. Ils sont tous étrangers aux baronnage; ce sont : l'abbé de Valsecret et deux laïcs obscurs, Eudes de Vulaines et Guillaume Du Buisson (3287).

Par contre, le 8 octobre 1271, Henri III n'avait près de lui, sauf l'abbé d'Hautvilliers, que des hommes appartenant aux plus hautes familles de Champagne Erard de Vallery, Hugues de Conflans et deux fils du bouteiller Jean de Thourotte, c'est-àdire Gaucher de Thourotte (3689), seigneur d'Allibaudière, et Raoul de Thourotte; mais de ces quatre hauts personnages, trois étaient au service d'Henri : Erard comme connétable, Hugues comme maréchal, Raoul comme clerc (e); Gaucher seul avait conservé son indépendance.

(a) Voir plus haut, p. 545.

(b) Voir plus haut, p, 562.

(c) Voir notre tome II, p. XLIV, art. 544; cf. Brussel, p. 689. (d) Voir plus haut, p. 288-291. 458.

(e) Voir plus haut, p. 494-498, 524, 542-543.

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