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Officiers et employés laïcs de second ordre
attachés à des services extérieurs.

Ces officiers et employés sont les sergents, les gardes des foires, les prévôts, les celleriers, les gruyers et les forestiers.

SERGENTS.

Hatton de Broyes, sergent de Blanche de Navarre en 1206 (660) et en 1214 (786), paraît avoir appartenu à une famille de serfs possédée par la puissante maison de Broyes, et qui n'obtint d'Hugues, seigneur de Broyes, son affranchissement qu'au commencement du xe siècle (660). Sa femme était serve de l'abbaye de Faremoutiers, qui n'abandonna ses prétentions sur elle qu'en 1219 (1226). Hatton avait une maison à Sézanne (2003), deux arpents de vigne à Vindey (4530), et probablement il jouissait d'une certaine aisance, car il donna 5 livres de rente à l'Hôtel-Dieu de Provins (786, 1674). En 1219 il vivait encore; il acheta du vin de la comtesse Blanche, et un déficit s'étant trouvé au moment de la livraison, cette princesse lui paya une indemnité de 6 livres (a). En avril 1223 il était mort (1530), et il paraît alors avoir été traité en serf main-mortable, car Blanche et Thibaut IV s'emparèrent de sa succession (1530, 2003).

Jacques de Hongrie, sergent de Blanche de 1212 à 1219 (813, 1244), était sans doute, comme son nom l'indique, un étranger que le droit d'aubaine

(a) Fragments de comptes du XIIIe siècle, publiés par Bourquelot dans la Bibliothèque de l'Ecole des chartes, 5e serie, IV,

engageait dans les liens du servage. Sa venue en Champagne avait peut-être pour cause les relations momentanément établies entre notre province et la Hongrie par le mariage de Marguerite, sœur de la comtesse Marie, avec Béla III, roi de Hongrie (a). Nous ne le connaissons que par une libéralité de Blanche en sa faveur et par son testament, qui date de 1219.

Gilebert de Chaumont était, comme Hatton de Broyes, d'une naissance peu relevée, car sa mère et son frère, qui demeuraient à Saint-Thiébault, payaient au comte de Bar-le-Duc, leur seigneur, les mêmes redevances que les autres habitants roturiers de cette localité (1304). On doit ce semble le compter au nombre de ces bourgeois enrichis si nombreux à la cour de Champagne, où leur aisance contrastait avec la pénurie de plus d'un grand seigneur. Rainard II, seigneur de Choiseul, et Hugues II, seigneur de la Fauche, furent tous deux obligés de lui emprunter de l'argent; et Gilebert, à qui ne suffisait pas l'honneur de les obliger, exigea d'eux comme garantie de remboursement des gages importants : ce fut pour Rainard le village de Chauffour (1542); ce fut pour Hugues la moitié du village de Morteau (1847). Un autre haut personnage, Simon V, seigneur de Clefmont, lui vendit ses biens de Saulcy (854). Gilebert était sergent de Blanche de Navarre en 1213 (854) et en 1220 (1304), et obtint pour sa mère et son frère la protection de cette princesse.

(a) Voir plus haut, pages 61, 62, 74, et notamment la note b de cette dernière page.

Thibaut IV, dans les premiers temps qui suivirent sa majorité, eut pour lui la même bienveillance que Blanche. Le fils de Gilebert ayant été fait prisonnier en Franche-Comté par Guillaume et Richard de Chay, notre comte leur fit faire la guerre par Jean de Châlon, comte de Bourgogne (1644). Mais bientôt Gilebert perdit les bonnes grâces du prince champenois, qui le déclara convaincu de forfaiture, confisqua ses biens et le condamna au bannissement. Ceci eut lieu au plus tard en 1232 (2220, 2402).

Jean de Bernay, 1222, épousa Mathilde, demoiselle de Blanche de Navarre. Mathilde était née serve et fut affranchie par Blanche (1493).

Raoul Godart, libre, mais roturier, prit pour femme la fille d'un bourgeois de Coulommiers, et Thibaut IV lui accorda, en récompense de ses services, les priviléges qu'il donnait aux plus favorisés de cette condition, 1222 (1494).

Tiecelin Payen, 1222, reçut du comte les mêmes priviléges, d'où il suit que sa naissance était la même (1511).

Nous n'avons aucun renseignement sur l'origine et la condition des sergents Barthélemi de Troyes, 1225; Gilles de Montieri, 1229; Guerri de Berneuil, 1230; Gui de Vossemin, 1232, et Godemer, 1232, qui nous sont connus par les libéralités de Thibaut IV envers eux (a). Nous ne savons guère mieux quelle était la naissance des baillis Raoul des Ponts, Jean d'Epernay et Girard de la Noue, des chambriers Garnier de Lagny, Séier de Fontaines,

(a) Catalogue, nos 1672, 1966, 2178, 2213.

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et Geofroi de Marquenbie, du chambellan Robert d'Aulnay, du pannetier Salet de Jully et du valet Jean Morel, qui portent dans certains actes le titre de sergents (a); mais il est probable que ni les uns ni les autres n'étaient de naissance noble. Cependant, tandis qu'en général une grande partie des sergents était d'origine servile ou au moins roturière, comme Beaumanoir le fait remarquer (b), quelques autres étaient de condition plus élevée. Nous avons déjà signalé un cas où le titre de sergent est donné aux fils d'un chevalier, grand-officier d'un de nos comtes (c). C'était au x11° siècle. Au x11° siècle, le titre de sergent est porté par le bailli de Chaumont, Viennet, châtelain de Nogent (3298, 3360) (d).

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GARDES DES foires. Cette fonction existait déjà au XIIe siècle (e). Nous connaissons le nom de quelques-uns des officiers qui en furent investis au XII; ce sont : Girard Mélétaire, dont il a été question dans le paragraphe consacré aux chambellans, et qui en 1231 cumula les charges de maire de Troyes et de garde des foires (f); Laurent de Donnement,

(a) Catalogue, nos 464, 545, 1478, 2065, 2069, 2088, 2829, 2905, 2963. Voir plus haut, p. 469, 471, 481, 501.

(b) Chapitre XXIX, 3, édit. Beugnot, I, 395.

(c) T. III, p. 131-132.

(d) Les châtelains avaient dans le monde féodal une situation analogue à celle des vicomtes, voir notre tome II, p. 432; Du Cange, au mot Castellanus, 4, édit. Henschel, II, 222; Brussel, p. 712-717.

(e) Voir notre tome III, p. 235-236. (f) Voir plus haut, p. 509-510.

1252 (a); Thibaut d'Assenay et Etienne Le Bourgeois, 1267 (b); Jean de Montigny et Guillaume d'Allement, 1278 (c); Guillaume de Villercel et Jean de Brienne, 1285 (d). Thibaut d'Assenay avait été un des procureurs délégués par le pape Urbain IV pour la fondation de l'église Saint-Urbain de Troyes (3340). Jean de Montigny, avant de devenir garde des foires, avait exercé pendant un an la charge de bailli de Provins, 1270-1271 (e). Guillaume d'Allement réunit à sa personne les trois bailliages de Troyes, Meaux et Provins, depuis le mois de février 1284 (v. st.?) jusqu'au mois de juillet 1286 (ƒ). Guillaume de Villercel avait fait partie du tribunal suprême de la Champagne, réuni à Troyes le 1er février 1276 (3830). Jean de Brienne avait été bailli de Troyes en 1264 (3339).

PRÉVÔTS. Nous n'entreprenons pas de donner la nomenclature de ces fonctionnaires, et quant à la liste des prévôtés, nous renvoyons au chapitre qui traitera de la géographie de notre comté depuis la mort d'Henri Ier jusqu'à Philippe le Bel.

CELLERIERS.

Thibaut IV avait à Sézanne, en

(a) Archives de l'Aube, Cartulaire du Temple, fo 2 ro.
(b) Archives de l'Aube, Cartulaire du Temple, fo 359 vo.
(c) Olim, édit. Beugnot, II, 100-101, xi.

(d) Voir notre tome II, p. LXXII, art. 145, p. Lxxv, art. 189, p. LXXVI, art. 197.

(e) Lefèvre, dans la Bibliothèque de l'Ecole des chartes, 5o série, I, 186.

(f) Lefèvre, dans la Bibliothèque de l'Ecole des charles, 5° série, I, 187; voir aussi notre tome II, p. LXVII, art. 65, et p. LXXV, art. 184.

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