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de Villehardouin le jeune, sénéchal de Romanie, prince d'Achaïe et neveu du chroniqueur, soit fils de Jean de Villehardouin, comme on l'admet généralement.

On voit par les pièces citées que Geofroi de Villehardouin, maréchal de Champagne, avait des possessions éparses sur une foule de points : dans l'Aube, à Chaserey, Jasseines, Magnant, Villehardouin, Villyle-Maréchal (a); dans la Haute Marne, à Longeville. On doit peut-être expliquer sa présence à Lézinnes (Yonne) en 1202, par ce fait qu'il aurait déjà possédé la seigneurie de ce lieu, dont ses successeurs portèrent souvent le nom. Une moitié de maison sise. à Troyes, et qu'en 1215 Ascelin de Merrey, son gendre, et Marie, sa fille, tenaient en fief d'Erard, son fils, venait probablement de lui (b). Peut-être la terre de Saint-Utin (Marne), qui appartenait à Erard en juin 1217, avait-elle la même origine (c). Geofroi devait une partie de ces biens à la libéralité des comtes de Champagne.

On conserve aux archives de l'Aube quelques chartes originales et deux sceaux mutilés de Geofroi; les terrassements de son château subsistent encore à Villehardouin (d).

(a) Villy-le-Maréchal est ainsi nommé parce qu'il a eu pour seigneurs, Geofroi, maréchal de Champagne, son fils et son petitfils, qui exercèrent comme lui cette fonction.

(b) Revue des Sociétés savantes, 3° série, I, 373, VIII.

(c) Arch. de l'Aube, fonds de l'Hôtel-Dieu-le-Comte de Troyes, layette 1, no 7.

(d) Bulletin de la Société des antiquaires de France, année 1860, p. 50.

Erard de Villehardouin, dit aussi de Villy, fils aîné du célèbre chroniqueur, lui succéda dans la charge de maréchal; toutefois il ne paraît pas en avoir été investi avant l'année 1222. C'est au mois de mai de cette année qu'il en prend le titre pour la première fois (1428). Il ne le portait ni en 1218, quand il fonda l'anniversaire de son père, de sa mère, le sien et celui de sa femme à Notre-Dame-aux-Nonnains de Troyes (a), et quand il fit à l'abbaye de Larivour une donation (b) que Blanche de Navarre approuva (1176); ni en 1219, quand il céda par échange à Blanche ses biens de Villemaur (1198), et quand il donna à l'abbaye de Molesme une partie des dîmes de Lézinnes (c); ni en 1220, quand il cautionna Gérard de Durnay (1247), et quand il céda à l'abbaye de Molesme ses droits sur les dîmes de Chailly (d); ni au commencement de l'année 1222, quand, de concert avec deux autres arbitres, il détermina par un jugement les obligations d'Erard de Chassenay envers Blanche de Navarre et Thibaut IV (1389, 1391). De ces faits, Du Cange conclut qu'Erard ne serait devenu maréchal de Champagne qu'après la retraite d'Odard d'Aulnay; mais c'est une erreur, puisqu'Odard ne donna sa démission qu'en 1227 (e), et qu'Erard était maréchal de Champagne dès 1222,

(a) Buchon, p. 28, vII, lisez vIII; nous avons déjà dit que cet auteur s'est trompé en datant de 1219 cette charte qui est de 1218. (b) Original, Archives de l'Aube, fonds de Larivour.

(c) Buchon, p. 28, ix.

(d) Buchon, p. 28-29, X, XI, XII et XIII.

(e) Voir plus haut, p. 512.

comme nous venons de le dire. En février 1223 (vieux style), il approuva les acquisitions faites jusque-là par l'abbaye de Larivour à Bouranton (a). En décembre 1229 il fit de nouvelles donations à l'abbaye de Molesme (b). Il ne paraît pas avoir survécu longtemps à ce dernier acte. On lit son nom dans la liste des chevaliers bannerets de Champagne sous Philippe-Auguste (c).

Il eut pour successeur Guillaume de Villy, dit aussi de Lézinnes, issu de son mariage avec Mabile. Guillaume se donne le titre de maréchal de Champagne dans deux actes de l'année 1231 : dans l'un il se qualifie de seigneur de Lézinnes, sans prendre le nom de Villy (d), dans l'autre il se dit simplement Guillaume de Villy (e). Ni dans l'un ni dans l'autre de ces actes il ne porte ce nom de Villehardouin que son aïeul a rendu si célèbre. Nous retrouvons Guillaume avec le surnom de Lézinnes au mois de septembre 1232, où il garantit par sa caution l'exécution du contrat de mariage de Marguerite de Bourbon et de Thibaut IV (2208). Il reparaît sous le nom de Guillaume de Villy en décembre 1236, où il notifie un jugement de la cour de Champagne (2432),

(a) Original, Archives de l'Aube, fonds de Larivour.

(b) Buchon, p. 30, xvII.

(c) Duchesne, Scriptores, V, 267, col. 1 C.

(d) Archives de l'Aube, premier Cartulaire de l'Hôtel-Dieule-Comte de Troyes, fo 103 ro.

(e) Buchon, p. 30, xviii.

en juin 1240 (a), en septembre 1245 (b). Dans tous ces actes il prend le titre de maréchal de Champagne. Il mourut le 8 juin 1246 et fut enterré dans la salle du chapitre de Larivour (c). Marguerite de Mello, sa femme, lui survécut. Nous avons encore d'elle une charte datée du mois d'août 1249, où elle prend le titre de dame de Lézinnes et de maréchale, marescallissa de Champagne (d); elle mourut le 23 février 1254 et fut, comme son mari, enterrée à Larivour (e). Les fils de Guillaume ne lui succédèrent pas dans sa charge de maréchal de Champagne.

Cette charge alors unique, puisque celle de la maison d'Aulnay avait été supprimée, fut donnée à Anseau de Traînel, depuis connétable, qui en jouissait en 1252 (3015). Nous avons parlé d'Anseau dans le paragraphe consacré aux connétables (f).

Eustache III de Conflans prit sa place en 1258; mais Thibaut V ne lui confia cette fonction qu'en se réservant le droit de le révoquer à volonté (y). Eustache l'exerçait encore au commencement de l'année 1264 (3337). Il la cumula avec celle de gouverneur et il l'échangea contre celle de connétable.

(a) Archives de l'Aube, Inventaire de Montier-la-Celle, fo 94 ro. (b) Archives de l'Aube, premier Cartulaire de l'Hôtel-Dieu-leComte de Troyes, fos 102-103.

(c) Voir son épitaphe dans Camuzat, Promptuarium, fo 320 vo. (d) Original, Archives de l'Aube, fonds de Larivour.

(e) Voir son épitaphe dans Camuzat, Promptuarium, fos 320 vo321 ro.

(f) Voir plus haut, p. 494. (g) T. II, p. L, art. 592.

Nous avons donné quelques détails sur lui dans le paragraphe consacré aux gouverneurs (a).

Hugues II de Conflans, son frère, le remplaça dans la charge de maréchal, dont il fut investi en 1270 au plus tard (3581). Nous le trouvons près de Thibaut V à Montiéramey et à Paris au mois de février de cette même année (3586, 3593). Il fit partie de la croisade de 1270 (b). Au commencement de décembre Thibaut V, sur le point d'expirer, lui donna 200 livres de rente (3674) qu'Henri III racheta plus tard moyennant 2,500 livres payées comptant (3684). Hugues était présent quand ce dernier fit hommage à Philippe le Hardi (3677) et à l'évêque de Langres, 1271 (3689). La même année il prit part à l'expédition contre le comte de Foix (c). Il eut pour successeurs Hugues III et Hugues IV, ses fils, dont le premier mourut en 1285 (d), et dont le second conserva ses fonctions jusqu'en 1301 (e).

Les maréchaux comme le sénéchal touchaient des appointements (f).

(a) Voir plus haut, p. 460; cf. 494. (b) D. Bouquet, XX, 307, col. 2.

(c) D. Bouquet, XX, 541 D.

(d) Cerato Petri de Condeto tabulæ, ap. D. Bouquet, XXII, 481 F. I périt sans doute dans l'expédition d'Aragon dont il faisait. partie, d'après le compte de Jean d'Ays, ibid., 682-683.

(e) Hugues de Conflans, encore maréchal de Champagne le 8 octobre 1301 (Tabulæ ceratœ Johannis de S. Justo, dans D. Bouquet, XXII, 520 L), était remplacé par Gui de Nesle le 17 décembre de la même année (Tabulæ, etc., dans D. Bouquet, XXII, 526 L).

(f) Voir un passage de l'Extenta terre comitatus Campanie et

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