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réchal, est à cette date témoin dans deux chartes de Marie, comtesse de Champagne (340, 342); nous trouvons encore le nom de Geofroi, maréchal, dans deux chartes de la même comtesse en 1186 (344, 347); deux ans après, Manassés, évêque de Troyes, achetant une partie du village de Vannes (Aube), a pour vendeur Geofroi de Villehardouin, chevalier (a); et en 1189 il surgit une pièce qui ne laisse pas de doute sur l'identité de ce dernier avec Geofroi, maréchal : c'est une donation faite à l'abbaye de Notre-Dame-aux-Nonnains de Troyes par «< Geo« froi de Villehardouin, maréchal du comte Hen«ri (b). » En 1191, Barthélemy, évêque de Troyes, rappelant l'acquisition faite à Vannes par son prédécesseur Manassès, donne aussi à Geofroi de Villehardouin le titre de maréchal du comte Henri (c). C'est en 1197 que Geofroi prend pour la première fois celui de maréchal de Champagne (d), et dès lors il ne le quitte plus; ce titre a cela de remarquable que le comte alors régnant ne se qualifiait pas de comte de Champagne, mais bien de comte de Troyes. Dans la charte de 1197 que nous venons de citer, Geofroi cautionne Clarembaud de Chappes, débiteur de 40 livres envers l'abbaye de Montiéramey. L'année suivante, il donne à l'abbaye de Montiéramey

(a) Camuzat, Promptuarium, fo 179 ro vo. Cette pièce est la plus ancienne qu'ait connue Du Cange.

(b) Revue des Sociétés savantes, e série, I, 369, 1.

(c) Camuzat, Promptuarium, fo 183 ro.

(d) Bibl. Imp., Lat. 5432 (Cartul. de Montiéramey), fos 78 vo79 ro.

ses droits sur le village de Magnant (Aube) (a); il constate une transaction entre ce monastère et les fourniers de Magnant (b); il garantit par serment la fidélité de Thibaut III, comte de Champagne, à Philippe-Auguste (454). Il rend, avec l'archevêque de Sens, un jugement arbitral entre Thibaut et le chapitre de Saint-Pierre de Troyes (469). En 1199 il est témoin de la constitution du douaire de Blanche de Navarre, comtesse de Champagne, faite à Chartres par Thibaut (485). Dans les trois années qui suivent, les actes émanés de lui se multiplient. En octobre 1200 il déclare que son maire de Villiacum, aujourd'hui Villy-le-Maréchal (Aube), tiendra, à charge de cens et à titre viager, de la léproserie de Troyes, une serve, le fils de cette serve, un prẻ à Villy, une oche à Roncenay (Aube) (c). La même année il donne, au chapelain de Saint-Nicolas de Brandonvilliers (Marne), une partie de la dîme de Longeville (Haute-Marne), qu'il tenait en fief d'Henri d'Arzillières (Marne) (d). En 1201 il donne à l'HôtelDieu-le-Comte de Troyes la dîme d'une rente de 5 muids d'avoine payable à Jasseines (Aube), et que Thibaut III lui avait accordée en rémunération de ses services (e). En février 1202, il constate que Godefroi et Dreux de Villemaur, ses neveux, ont

(a) Bibl. Imp., Lat. 5432, fo 44 vo.

(b) Revue des Sociétés savantes, 3° série, I, 370, I. (c) Mém. de la Soc. d'agric. de l'Aube, 2a série, T. I, 542.

(d) Buchon, ouvrage déjà cité, p. 26, 11.

(e) Revue des Sociétés savantes, 3a série, I, 371, iv.

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abandonné à Eudes, chanoine de Troyes, leurs droits sur les dîmes de Paisy-Cosdon (Aube) (a). En 1202 il confirme une donation faite à l'abbaye de Larivour (Aube) par Gui la Gryve, son frère; cette donation avait pour objet une rente d'un demi-muid de blé tenu en fief de Geofroi, et payable à Villevoque (Aube) (b). La même année, se trouvant à Lézinnes (Yonne), et partant pour la croisade, il donne à l'abbaye de Quincy une terre sise à Chaserey (Aube) (c).

Alors commence cette expédition célèbre qui fit tomber Constantinople entre les mains des guerriers armés pour délivrer le saint sépulcre, et dont le récit a immortalisé le nom du maréchal de Champagne.

Depuis cette époque nous n'avons plus que deux chartes émanées de lui : l'une de mars 1207 (d), l'autre sans date (732 bis). Il prend dans ces deux actes le titre de maréchal de Romanie, c'est-à-dire de grandofficier du nouvel empire; dans la première il joint à ce titre celui de maréchal de Champagne, que son absence prolongée ne lui avait pas enlevé. Il vivait encore en 1212, comme l'a remarqué Du Cange; il était mort en 1218, où son anniversaire fut fondé à Notre-Dame-aux-Nonnains de Troyes, par Erard de

(a) Revue des Sociétés savantes, 3e série, 1, 371, v. (b) Revue des Sociétés savantes, 3° série, 1, 372-373, vII. (c) Revue des Sociétés savantes, 3e série, I, 372, vi, 1, 2. (d) Elle a été signalée par Du Cange, et publiée par Buchon, ouvrage déjà cité, p. 27, v. Elle se trouve en original aux Archives de l'Aube.

Villehardouin, son fils (a). Geofroi de Villehardouin était marié dès 1189. Sa femme s'appelait Chane (b) ou Kanne (c), et non Jeanne comme l'a écrit Du Cange; elle était morte comme lui en 1218 (d). Ses enfants furent au nombre de cinq: deux fils, Erard de Villy dit aussi de Villehardouin, maréchal de Champagne, et Geofroi (e); trois filles : Marie, qui épousa Ascelin de Merrey (Aube), et non de Méry comme dit Du Cange, et qui, en juillet 1215, concourut à une vente faite par son époux à l'abbaye de Notre-Dame-aux-Nonnains de Troyes (f); Alix, religieuse à Notre-Dame-aux-Nonnains de Troyes (g), et Dameron, religieuse au prieuré de Foicy, près de Troyes (h).

(a) La charte a été publiée par Buchon, p. 28, vII, lisez VIII, mais il l'a, par erreur, datée de 1219; l'original existe aux Archives de l'Aube. Il est aussi question de l'anniversaire de Geofroi dans une charte de mai 1219, en faveur de l'abbaye de Larivour, Archives de l'Aube, Cartul. de Larivour, DE SEDE ABBATIE,

XXIII.

(b) Charte de 1189, Revue des Sociétés savantes, 3o série, I, 369, I.

(c) Charte de 1202, Revue des Sociétés savantes, 3e série, I, 372, vi, 1.

(d) Charte de cette année, mais datée par erreur de 1219: Buchon, p. 28, VII, lisez VIII.

(e) Charte de 1202, Revue des Sociétés savantes, 3e série, I, 372, vi, 1.

(f) Revue des Sociétés savantes, 3e série, I, 373, vшI

(g) Buchon, charte de 1207, p. 27, v; et charte de 1218, p. 28, vii, lisez VIII.

(h) Charte de 1207, citée dans la note précédente, et charte de 1220, dans Buchon, p. 29, xi.

Geofroi avait deux sœurs nommées Emeline et Haie, toutes deux religieuses (a), et trois frères : Gautier, chevalier (b), Gui la Gryve, chevalier (c), et Jean de Villehardouin. Le dernier est celui dont il est le plus souvent question dans les documents contemporains. En 1189, Gui II de Dampierre, partant pour la croisade, le charge de veiller à l'exécution d'une donation qu'il vient de faire (d). En 1193, Jean apparaît comme témoin dans une charte avec le titre de chevalier (e). En 1200 il est témoin dans la charte de son frère pour la chapelle de Brandonvilliers (f). Vers 1201 il figure au livre des fiefs de Champagne (g). L'ordonnance de 1212, sur les successions et les duels, est publiée avec son concourt (815). En 1213 il donne à l'hôpital du Chêne une rente de grains sur son terrage de Villehardouin (h). L'année suivante, il fait une donation à l'abbaye de Saint-Loup de Troyes (i). Sa parenté avec Geofroi est prouvée par la charte de 1213, déjà citée, où Erard, fils de Geofroi, l'appelle son oncle. Nous ne savons pas s'il est rigoureusement établi Geofroi

que

(a) Chartes de 1207, dans Buchon, 27, v, et de 1220, ibid., 29, XI.

(b) Revue des Sociétés savantes, 3e série, I, 369, 1.

(c) Revue des Sociétés savantes, 3° série, 1, 372-373, vii.

(d) Revue des Sociétés savantes, I, 366-370, II, 1, 2.

(e) Cartul. de Saint-Loup de Troyes, fo 54.

(f) Buchon, p. 26, 11.

(g) Voir notre tome II, p. xvi, art. 222.

(h) Voir la charte dans Buchon, p. 27, vi, où la date est mal copiée.

(i) Cartul. de Saint-Loup, f 52.

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