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1232 (a). Il était encore maire de Troyes en 1234 (b). Girard de Nivelle, chambellan en 1243 (2657) et en 1245 (2722), joignait à cette fonction la profession de changeur (2722, 2801), à laquelle la variété des monnaies en usage donnait une grande importance dans les foires de Champagne. Girard était un étranger, flamand sans doute, que l'espérance de s'enrichir avait attiré à Troyes (2722). Il tenait de Thibaut IV, avec Mauger d'Ervy, moyennant un cens considérable, deux maisons et une écurie à Barsur-Aube (2657). Il acquit 20 livres de rente sur les foires de Champagne (2722), et il acheta d'Henri, comte de Grandpré, des propriétés à Aubigny, Vaupoisson et Magnicourt (2801).

Mauger d'Ervy, chambellan en 1243 (2657) et en 1249 (2876), avait été précédemment prévôt d'Ervy, bailli de cette petite ville et de Troyes. C'était, comme les précédents, un roturier enrichi (c).

Robert d'Aulnay, chambellan en 1243 (2659, 2660) et en 1244 (2683, 2687), a déjà figuré dans la liste des receveurs (d).

Ses successeurs ne paraissent pas avoir eu de collègues. Ce sont :

Richard de Cadun, 1250 (2914);

Jean de Loya, 1259 (3149);

(a) Archives de l'Aube, 1er Cartul. de l'Hôtel-Dieu de Troyes, fo 22.

(b) Archives de l'Aube, Cartulaire de l'Hôtel-Dieu-le-Comte de Troyes, fo 33 ro. Inventaire de Montier-la-Celle, fos 58 vo59 1o.

(c) Voir plus haut, p. 480.

(d) Voir plus haut, p. 469-470.

Jean de Pampelune (?), qui était mort en 1268 (3462);

Treste, dit ailleurs Crestel, dont nous rencontrons le nom dans une charte donnée à Olite en octobre 1271 (a), et qui, suivant Guillaume Anelier, avait pris sur Henri III plus d'influence qu'il n'aurait dû (b);

Renier Acorre, sur lequel nous nous sommes étendu assez longuement dans le paragraphe relatif aux receveurs (c) et qui, de 1273 (3779) à 1277 (3840), joignit à ses fonctions financières celles de chambellan.

3 6. Maréchaux.

Nous avons, dans notre troisième volume, parlé de Guillaume le Roi, maréchal d'Henri Ier. Il paraît être mort en 1179 (d). Nous pensons qu'il eut pour successeur Milon ler de Provins, dit aussi le Breban, son fils, dont la veuve vivait encore en 1197 (444); mais dont l'anniversaire était, dès l'année 1186, fondé par Milon II de Provins, chambrier de Champagne (348). La mort de Milon 1er de Provins remontait probablement à l'année précédente, où nous le trouvons déjà remplacé par deux titulaires. En effet il y eut, depuis l'année 1185 jusque vers la fin du

(a) Los Annales de Navarra, III, p. 146.

(b) Histoire de la guerre de Navarre, vers 523-526, édit. Francisque Michel, p. 36, 38.

(c) Voir plus haut, p. 466-468.

(d) Voir notre tome III, p. 129-130.

règne de Thibaut IV comme pendant une partie du règne d'Henri le Libéral, deux charges de maréchaux de Champagne, et en 1185 l'une appartenait à Erard d'Aulnay, et l'autre à Geofroi de Villehardouin.

C'est en 1175 (242) que nous rencontrons pour la première fois Erard d'Aulnay; il était maréchal de Champagne dès 1184, année où il paraît comme témoin avec le titre de maréchal dans une charte de la comtesse Marie (335). L'année suivante il mourut excommunié (342).

Eudes ou Odard d'Aulnay, probablement son fils, lui succéda. Nous avons la preuve qu'il remplit les fonctions de maréchal de Champagne depuis le mois de février 1206 au moins (a) jusqu'au mois de juillet 1227 (1770, 1771). A cette date, il résigna sa charge moyennant une rente viagère de 30 livres que Thibaut IV lui assura; mais cette résignation ne l'empêcha pas de conserver, au moins jusqu'en 1235, le titre honorifique de maréchal de Champagne (2166, 2256, 2325). En 1215, Blanche de Navarre obtint une bulle pour le distraire de la juridiction ecclésiastique devant laquelle il était poursuivi (901), et donna à un de ses fils des biens situés à Goncourt (913). En 1219 elle abandonna à Odard lui-même le village de Maffrécourt, confisqué par elle sur Gilles de Saint-Jean (1184). Odard concourut à l'ordonnance de 1212 sur les successions et sur les duels (815).

(a) Voir aux Archives de l'Aube, Cartulaire du Temple de Troyes, fo 85 ro, une charte de lui datée de février 1205 (vieux style), où il prend le titre de maréchal de Champagne.

Il fut une des cautions de Blanche et de Thibaut lors de la trève de quatre ans qu'en 1218 ces derniers conclurent avec Erard de Brienne (1136). Blanche le désigna plusieurs fois comme arbitre dans des contestations où elle était intéressée (784, 799, 1011). Thibaut eut en lui la même confiance (1626, 2256). Le nom d'Odard se trouve dans la liste des chevaliers qui portaient bannière en Champagne sous Philippe-Auguste (a).

Geofroi, seigneur de Louppy, lui succéda; ce dernier était maréchal de Champagne en l'année 1228, où il fut, en cette qualité, chargé par Thibaut IV de faire une expertise (1813). Geofroi, vassal du comte de Bar et du comte de Grandpré pour ses principaux fiefs, ne tenait du comte de Champagne que des fiefs secondaires, tels que le péage de Cuperly (1552, 1713, 2124) (b). Sa charge paraît s'être éteinte après son décès. Nous allons passer à celle que posséda, sous Henri II, sous Thibaut III et pendant la régence de Blanche de Navarre, le fameux chroniqueur Geofroi de Villehardouin.

Geofroi de Villehardouin n'a pas de généalogie. Le nom même de son père est inconnu. Du Cange (c),

(a) Duchesne, Scriptores, t. V, p. 267.

(b) Voir aussi sur lui notre tome II, p. xxx, art. 396, et p. XL, art. 482. M. Edouard de Barthélemy, Diocèse ancien de Châlons, II, 431, donne l'analyse d'une charte de l'année 1203, où Geofroi apparaît comme arbitre avec la qualité de maréchal de Champagne; l'exactitude de la date donnée à cette charte par notre savant confrère, d'après le Cartulaire de Montier-en-Argonne, ne nous paraît point parfaitement certaine; cf. plus haut p. 100, note c.

(c) Eloge de Geofroi de Villehardouin dans l'Histoire de l'Em

en effet, et après lui M. Daunou (a), se trompent quand ils supposent que Geofroi était fils de Guillaume le Roi, maréchal de Champagne sous le comte Henri le Libéral. Guillaume le Roi, nous l'avons déjà dit, fut la tige de la maison bien connue des Le Breban de Provins (b), et il n'y a aucun rapport de famille entre cette maison et Geofroi de Villehardouin (c).

Du Cange suppose aussi une relation de parenté entre Geofroi et un certain Roscelin de Villehardouin qui, en 1170, donna un moulin au prieuré de Saint-Quentin de Troyes (d). Il est possible qu'ici le savant auteur soit dans le vrai; mais jusqu'à présent aucun document connu n'érige son hypothèse en certitude. Roscelin ne portait pas seul le nom de Villehardouin, et en 1176 un certain Humbert de Villehardouin reçut du comte Henri Ier divers privilèges (260).

C'est en 1185 que nous rencontrons pour la première fois Geofroi de Villehardouin : Geofroi, ma

pire de Constantinople, p. 234-236. Cet éloge a été réimprimé par Buchon Recherches et matériaux pour servir à une histoire de la domination française dans les provinces démembrées de l'Empire grec, 2e partie, p. 17-25.

(a) Hist. litt., XVII, 151.

(b) Voir notre tome III, p. 129-132, et le présent volume, p. 502; cf. Bourquelot, Hist. de Provins, I, 152-155.

(c) Si l'hypothèse de Du Cange était exacte, Milon Le Bréban, un des compagnons de Geofroi dans la quatrième croisade, eût été neveu de Geofroi, ce qui est inadmissible.

(d) La charte qui constate cette donation a été publiée par Buchon, ouvrage déjà cité, p. 26, 1.

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