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Provins, Sézanne, Troyes et Vitry. Mais tandis que Chaumont (a), Sézanne (b) et Vitry (c) avaient chacun leur bailli, les bailliages de Meaux, Provins et Troyes furent, dans les derniers temps de l'autonomie champenoise, réunis habituellement sur la même tête (d), en sorte que le nombre des baillis était réduit à quatre. En effet, une sentence du 1er février 1276 énumérant les juges dont était com

(a) Pour la suite des baillis de Chaumont, voir Jolibois, Histoire de Chaumont, p. 447. Nous ajouterons que Viennet de Nogent, un des baillis mentionnés par M. Jolibois, figure dans notre Calalogue en mars 1263 (3298), et en mai 1265 (3360). Son sceau et celui d'un de ses successeurs sont décrits par M. Jolibois, Hist. de Chaumont, p. 41-42.

(b) En mars 1278, Guillaume du Châtelet était bailli de Sézanne. (Archives de l'Aube, fonds du Paraclet); il avait été bailli de Meaux en 1276, comme nous l'apprend M. Lefèvre, loco citato, et il devint bailli de Chaumont en 1282. Le nom de Guillaume du Châtelet se trouve quatre fois cité dans Li drois et li coustumes de Champaingne et de Brie; voir les listes de juges des grands jours contenues dans les § V, VII, XX et XXXVI. Sur le bailliage de Sézanne à la fin du XIIIe siècle, voir notre tome II, p. LXI-LXII, art. 41-47.

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(c) En 1273, Pierre de la Malmaison, bailli de Vitry, constate une donation à l'abbaye de la Charmoye (Archives de la Marne, fonds de la Charmoye). Pierre de la Malmaison est mentionné trois fois dans les listes de juges des grands jours, données par Li drois et coustumes de Champaingne et de Brie, voir § XIX, XXII, XXIII. Ses successeurs à Vitry furent, en 1283 Hugues de Chaumont, en 1284 Jean de Villeblovain, en 1285 Hugues de Chaumont pour la seconde fois D. Bouquet, XXII, 768.

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(d) Lefèvre, dans la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 5 série, I, 186-188, donne la liste des baillis de Meaux, Provins et Troyes, pendant les dernières années du XIIe siècle.

posé à cette époque le tribunal suprême du comté, ne mentionne que quatre baillis (3830) (a). Le nombre des baillis de Champagne fut le même sous le gouvernement des rois de France pendant une longue période, et alors la jurisprudence des bailliages royaux donna naissance à quatre coutumes qui se substituèrent à la coutume unique du temps des comtes, et qui, fixées par une rédaction officielle, furent du xvi° siècle au code Napoléon la base de notre législation provinciale. Mais les quatre bailliages dont le territoire forma la circonscription géographique de chacune de ces coutumes n'avaient pas le même ressort que les quatre baillis de la fin du XIIIe siècle. Ces bailliages étaient ceux de Chaumont, de Meaux, de Troyes et de Vitry (b). Ainsi le bailliage de Troyes reprit sous l'administration royale une existence séparée, et le bailliage de Sézanne fut, ainsi que celui de Provins, englobé dans celui de Meaux, tandis que, sauf quelques changements de circonscription (c), ceux de Chaumont et de Vitry subsistaient comme par le passé.

(a) Ces quatre baillis étaient Pierre de la Malmaison, bailli de Vitry en 1273; Guillaume Alexandre, alors bailli de Troyes et de Provins; Guillaume de Loia et Guillaume Rémond.

(b) Cette division se trouve déjà indiquée dans un mandement adressé par Louis X, roi de France, aux quatre baillis de Champagne, le 5 mai 1315, et qui se trouve imprimé à la suite de la Coutume de Troyes dans la plupart des éditions.

(e) Voir à ce sujet Lefèvre, Les Finances de la Champagne, p. 11-18 du tirage à part.

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La charge de sénéchal donnée par Henri Ier à Geofroi III de Joinville (a) devint dès lors héréditaire les autres grands officiers des comtes ne possédaient leurs charges qu'à titre viager. Geofroi III survécut à Henri Ier et ne mourut que vers 1184 (b).

Geofroi IV dit Vallet, son fils et son successeur, un des croisés qui en 1190 précédèrent Henri II sous les murs d'Acre, ne paraît dans aucun des actes que nous avons relevés (c).

Geofroi V dit Troullard, fils aîné et successeur de Geofroi IV, était présent quand, en juillet 1199, Thibaut III constitua le douaire de Blanche de Navarre (485). Nous avons une charte de la même date où il prend le titre de sénéchal de Champagne (486). Lors de la quatrième croisade, il fut du nombre des guerriers qui, laissant le gros de l'armée gagner

(a) Voir notre tome III, page 123.

(b) Art de vérifier les dates, II, 596. L'histoire de la maison de Joinville aurait besoin d'une étude nouvelle dont la nécessité ressort des contradictions qui existent entre le travail publié dans l'Art de vérifier les dates et les documents réunis par M. Champollion-Figeac, Documents historiques inédits tirés de la Bibliothèque royale, I, 615-645.

(c) Voir sur lui plus haut, p. 29; Art de vérifier les dates, II, 596; Albéric, ap. D. Bouquet, XVIII, 751 B.

Constantinople, se rendirent en Palestine. Mort vers 1205, il ne laissa pas de postérité (a).

Simon, son frère, lui succéda dans la seigneurie de Joinville et dans la charge de connétable. Il scella de son sceau les ordonnances de Blanche de Navarre et de Thibaut IV sur les successions en 1212 (814) et en 1224 (1652). Il fut une des cautions de Thibaut IV quand ce dernier fit hommage à PhilippeAuguste (1370). Nous avons raconté comment il prit et abandonna le parti d'Erard de Brienne (b), comment pendant la guerre de 1230 il s'occupa de la défense de Troyes (c). Blanche, après avoir contesté que la charge de sénéchal fût héréditaire dans la maison de Joinville (867), admit le fondement des prétentions de Simon (1124), et Thibaut IV, qui refusa d'abord d'approuver cette concession de sa mère (1630,1631), consentit ensuite à la confirmer (1720). Simon fit partie de la croisade de l'année 1218.

Après lui vient Jean, son fils, 1234-1319 (d), le célèbre historien de saint Louis. Nous avons raconté comment il négocia le mariage de Thibaut V (e). Nous avons dit qu'il fut gouverneur de Champagne

(a) Albéric, ap. D. Bouquet, XVIII, 764 B; Villehardouin, ibid., 433 A, 438 C; Art de vérifier les dates, II, 597. La fameuse épitaphe de Geofroi de Joinville, rédigée par Jean de Joinville, l'historien de saint Louis, donne sur Geofroi Troullard de curieux détails.

(b) Voir plus haut, pages 125, 126, 128, 159-161.

(c) Voir plus haut, pages 248, 249.

(d) Art de vérifier les dates, II, 598-602.

(e) Voir plus haut, p. 356-357.

au commencement du règne de Philippe le Bel (a). Sa vie est trop connue pour nous arrêter ici.

Les sénéchaux de Champagne recevaient des appointements. Nous avons encore une pièce datée du 22 mai 1223, et par laquelle Gui, frère de Simon de Joinville, reconnaît avoir touché 100 livres dues par Thibaut IV à Simon à titre de traitement (1534). Jean de Joinville reçut au même titre 164 livres, le 30 novembre 1268, et autant à pareil jour de l'année suivante (3493). En outre, lorsque le sénéchal servait le comte à table, ce qui avait lieu dans les diners d'apparat, la vaisselle qui avait paru sur la table devenait sa propriété (3269).

A partir de l'avènement de Thibaut IV au trône de Navarre, nos comtes eurent, outre leur sénéchal de Champagne, un sénéchal de Navarre; celui-ci amovible et faisant fonctions de gouverneur pendant l'absence du roi. Nous savons les noms de six sénéchaux de Navarre :

Ponce Dumei, 1235-1236 (b);

Sancho Fernandez de Montagudo, 1244-1254 (c); Geofroi, seigneur de Bourlemont, 1255-1257 (d); Clément Launay ou de Launay, 1263-1266 (e); Roldan Perez de Eransus, 1271 (/);

(a) Voir plus haut, p. 463.

(b) Voir plus haut, p. 291-292.

(c) Voir sur lui les pièces qui portert les dates suivantes : 23 novembre 1244 (2648), 22 novembre 1247 (Los Annales de Navarra, III, 55), 5 avril 1254 (Los Annales de Navarra, III, 75). (d) Voir plus haut, p. 373, note b.

(e) Voir plus haut, p. 373-374.
(f) Los Annales de Navarra, III, 145.

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