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gent dans une charte qui nous apprend que Thibaut IV lui avait fait donner, par l'hôpital de Nogentsur-Seine, l'usufruit d'une maison à Auve (2088). En 1236 il était mort (2385).

Nous connaissons encore deux autres baillis de Blanche de Navarre l'un est Simon de Courpalay, qui paraît avoir eu sous ses ordres le prévôt de Montereau; nous ne trouvons son nom qu'une fois, et cela dans une charte sans date, mais cette charte est antérieure à la majorité de Thibaut IV et à la fin de la régence de Blanche (1418) (a).

Le dernier bailli de cette princesse que nous ayons rencontré est Payen Oger, en latin Paganus Ogeri, dont nous avons une charte datée d'octobre 1228 (b).

On remarquera que les quatre baillis dont nous venons de parler n'ajoutent à leurs titres aucun nom de lieu dans les chartes que nous connaissons; il peut sembler logique d'en conclure qu'ils n'avaient pas de ressort, et que leur autorité s'étendait à tous les Etats de Blanche, c'est-à-dire au comté de Champagne tout entier jusqu'à la majorité de Thibaut IV, et depuis aux sept prévôtés qui constituaient le douaire de sa mère (c).

Après l'avènement de Thibaut IV, les baillis ont la plupart du temps un ressort déterminé, et si

(a) En effet, Montereau, dont le prévôt était subordonné à Simon de Courpalay, bailli de Blanche de Navarre, cessa d'être soumis à l'autorité de Blanche quand Thibaut IV devint majeur.

(b) Archives de l'Aube Inventaire de Montier-la-Celle, fo 58 vo; cf. Grosley, Mémoires historiques et critiques pour l'histoire de Troyes, I, 460.

(c) Voir plus haut, pages 89-90.

quelquefois certains d'entre eux prennent le titre de bailli absolument, c'est par exception, et d'autres actes nous font connaître quelle ville était le cheflieu du territoire placé sous leur juridiction.

Deux personnages seulement restent en dehors de cette règle, ce sont Lambert Bouchu et Jean de Thourotte.

Lambert Bouchu de Bar-sur-Aube, dit aussi Lambert de Bar, fut chambrier de Champagne de 1200 à 1225 au moins (a). C'est en 1195 que nous le voyons pour la première fois à la cour de Champagne; il est cette année témoin de deux actes de la comtesse Marie (433, 435). On le retrouve comme témoin dans une charte de la même comtesse en 1197 (444). Depuis il semble avoir été un des membres les plus actifs du conseil de Blanche de Navarre et de Thibaut IV. Le nombre des actes où il figure comme rapporteur, expert ou arbitre de 1213 à 1231, dans notre Catalogue des actes des comtes de Champagne, est de dix-sept (b). Il cautionne une fois un débiteur de la comtesse (1248), deux fois le comte lui-même

(a) Lambert Bouchu porte le titre de chambrier dans des actes qui ont les dates suivantes : avril 1200 (510), août 1205 (628), mai 1210 (Cartulaire de Saint-Maclou de Bar-sur-Aube, appartenant à M. Aubertin), juillet 1217 (Archives de la Haute-Marne, Cartulaire de Longuay), juin 1219 (1213), mai 1225 (Archives de l'Aube, Inventaire de Montier - la - Celle, fo 58 ro). Au mois de février 1226, il reçoit de l'argent pour Thibaut IV (1693), et le 29 octobre 1228 il remet à un créancier du comte un bon de 300 livres (1864); ces deux actes peuvent se rapporter à ses fonctions de chambrier, bien qu'il n'y porte pas ce titre.

(b) Voir nos 807, 1190, 1345, 1356, 1389, 1391, 1410, 1463, 1626, 1636, 1910, 1935, 1936, 1949, 1981, 1990, 2119.

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(1857, 1858). En 1245 il est un des trois émissaires qui, envoyés par Blanche de Navarre pour retenir à Gênes Erard de Brienne, parviennent à l'y faire emprisonner (a). En 1218, Thibaut l'envoye en ambassade près de Philippe-Auguste (b). Il fait cette année deux voyages à Paris pour les affaires du comte et de la comtesse de Champagne (c). En 1219 diverses sommes lui sont allouées pour l'indemniser de la dépense que lui ont causée de nouveaux voyages du même genre (d). Son sergent Guionet (e), son palefroi qui en 1219 fit un séjour à Provins aux frais de Blanche de Navarre (f), figurent aussi dans la comptabilité de cette princesse. Lambert Bouchu était frère de Pierre Goin (g), comme lui chambrier, et dont nous parlerons plus tard dans le paragraphe consacré aux chambriers. Les deux frères avaient en commun une maison à Bar-sur-Aube (2657), et une maison à Troyes (3340). Il n'est plus question de Lambert comme vivant à partir d'avril 1234, et il est certain qu'en décembre 1244 il était mort (2686).

Tels sont les renseignements que nous avons pu recueillir sur Lambert Bouchu. Or, quand en juil

(a) Voir plus haut, page 117.

(b) Voir plus haut, page 201.

(c) Bourquelot, Fragments de comptes du XIIIe siècle, dans la Bibliothèque de l'Ecole des chartes, 5 série, IV, 58.

(d) Ibid., p. 62, 67.

(e) Ibid., p. 61. (f) Ibid., p. 67.

(g) Charte de l'année 1223, Arch. de l'Aube, fonds de SaintEtienne.

let 1224 nous le voyons se qualifier de « bailli » d'homme illustre le comte de Champagne (a), » nous ne croyons pas qu'on doive entendre par là qu'il fût momentanément devenu, comme les baillis dont nous allons parler, un vulgaire officier d'administration et de justice, supérieur seulement aux prévôts et subordonné au conseil du comte. Nous pensons qu'en juillet 1224 Lambert Bouchu était le chef de l'administration de la Champagne en l'absence de Thibaut IV, qui alors faisait partie de l'expédition de Louis VIII contre les Anglais (b).

C'est dans le même sens qu'en 1249, Jean de Thourotte, gouverneur de Champagne, reçoit accidentellement dans une bulle le titre de bailli (2887).

Sous le règne de Thibaut IV, les bailliages furent au nombre de dix au moins, savoir: Bar-sur-Aube, Château-Thierry, Chaumont-en-Bassigny, Epernay, Ervy, Montereau, Provins, Sézanne, Troyes et Vitry.

Nous connaissons deux baillis de Bar-sur-Aube : Humbert, qui était en fonctions en décembre 1222, qui n'avait plus d'emploi en 1226 et qui était mort en 1239 (c), et Etienne de La Malmaison, qui prend le titre de bailli de Bar-sur-Aube en mai 1241 (d).

(a) Archives de l'Aube, Inventaire de Montier-la-Celle, fo 57 vo; Grosley, Mém. hist., I, 459; Lefèvre, dans la Bibl. de l'Ecole des chartes, 5 série, t. I, p. 185.

(b) Voir plus haut, p. 199.

(c) Cartulaire de Saint-Maclou, cité dans notre Histoire de Bar-sur-Aube sous les comtes de Champagne, page 9.

(d) Ms. de la Bibl. Imp. 500de Colbert, 58, fos 236 vo-240 ro, cité dans notre Histoire de Bar-sur-Aube, p. 10. Etienne prend

Etienne était encore bailli en 1251, mais sans que nous sachions quel était alors son ressort (a). On le trouve aussi, à la date de 1249, dans la liste des baillis de Chaumont, dressée par M. Jolibois (b).

Nous avons une lettre du 8 décembre 1222, adressée par Thibaut IV à trois fonctionnaires de Château-Thierry, en tête desquels ce prince met le bailli (1457). En 1235, Jacques d'Aulnay réunissait les fonctions de bailli de Château-Thierry à celles de bailli de Provins (c).

Le premier bailli de Chaumont que nous connaissions est Etienne de Chaumont, 1227 (d). Viennent ensuite Guillaume de Hausay, 1235 (e), et Pierre de Courpalay, 1248 (f). Ce dernier, châtelain de SainteMenehould dès le mois de décembre 1243 (2661), porte le titre de bailli sans indication de ressort dans une charte de l'année 1250 (2943); il était bailli de Vitry en novembre 1252 (g), et il faisait encore partie du conseil de Thibaut V en 1259 (3167). En 1248 il n'est pas le seul bailli de Chaumont que nous rencontrions, nous voyons aussi en mai et juin Etienne

aussi la qualité de bailli de Bar-sur-Aube dans une charte sans date, cataloguée sous le n° 2600.

(a) Archives de l'Empire, J 201, no 31.

(b) Histoire de la ville de Chaumont, p. 447.

(c) Archives de l'Empire, K 192, liasse 10, citée par Lefèvre, Bibliothèque de l'Ecole des chartes, 5e série, I, 186.

(d) Jolibois, Histoire de la ville de Chaumont, p. 41, 447.

(e) Jolibois, ibid., et Catalogue, no 2402.

(f) Jolibois, ibid., p. 447.

(g) Archives de l'Empire, J 197, no 77.

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