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Champagne choisi par Henri III. Avant l'avènement de ce prince, il avait été administrateur de ses domaines en Champagne (a). Il était présent quand Henri fit hommage à Philippe le Hardi (3677), Nous le voyons en fonctions en 1271 (3702) et en 1274 (3798). Nous croyons devoir reconnaître en lui Béraud IX de Mercœur, fils de Béraud VIII dit le Grand, seigneur de Mercœur, et de Béatrix de Bourbon. Béatrix, sa mère, était sœur de Marguerite de Bourbon, mère d'Henri III (b). Il était par conséquent cousin germain de ce prince. Il avait épousé en 1268 Blanche de Châlon, fille de Jean de Châlon, comte de Bourgogne et seigneur de Salins, alors veuve de Guichard V, seigneur de Beaujeu (c). Il était mort en 1290, car à cette date Béraud VIII de Mercœur, son père, figure seul dans le contrat de mariage de Béraud X, et il n'est pas question dans cet acte de Béraud IX, père de l'époux (d). Il est même probable que dès 1285 Béraud IX n'existait plus, car dans un compte de la terre de Champagne pour cette année, nous voyons que la dame de Mercœur, c'est-à-dire Blanche de Châlon, venait d'acheter une terre à Courtenot, et dans l'article qui la con

(a) En juin 1270, il avait, avec Jacques de Doucigniaco, acheté pour lui le château de Beaufort (Bibl. Imp. Lat. 5993 A, fo 446 vo ro447 vo; cf. Catalogue, no 3665, et voir plus haut, page 432.) (b) Art de vérifier les dates, II, 413.

(c) Art de vérifier les dates, II, 476, 536.

(d) Cette pièce a été publiée par Baluze, Histoire généalogique de la maison d'Auvergne, p. 334-335. Sur la maison de Mercœur, voir aussi Moréri, édit. 1759, VII, p. 469, et Justel, Histoire généalogique de la maison d'Auvergne, p. 329.

cerne il n'est pas question de son mari (a); cé fut elle aussi qui vendit Belleville à Blanche d'Artois, veuve du comte Henri III et d'Edmond de Lancastre (b); enfin, en 1304, elle fonda l'abbaye de Notre-Dame-de-la-Déserte à Lyon (c).

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Sous le règne d'Edmond, les fonctions de gouverneur de Champagne furent remplies par Jean d'Acre, bouteiller de France, fils de Jean de Brienne, roi de Jérusalem et empereur de Constantinople. Nous avons déjà parlé de Jean d'Acre plus haut (d).

I ne fut pas maintenu dans ce poste éminent par Philippe le Bel qui confia le gouvernement de la Champagne au fameux sénéchal Jean de Joinville et à Gautier de Chambly (3870, 3872). Le premier est assez connu pour que nous nous contentions de le nommer; quant à Gautier de Chambly, il est un des représentants de l'élément nouveau que la rẻunion à la France allait introduire dans l'administration champenoise. Chanoine de Senlis dès 1262 (é), archidiacre de Meaux en 1271 (f), archidiacre de

(a) Voir notre tome II, p. LXIV, art. 19. (b) Voir page 455.

(c) Gall. Christ. nova, IV, col. 289 E.

(d) Voir plus haut, page 449; cf. Catalogue, no 3849, 3850: la première de ces pièces est datée de 1278; la seconde ne porte pas de date. Ce fut en 1280 que Jean d'Acre châtia les rebelles de Provins. C'est lui encore, sans doute, que désigne sous le nom de lieutenant du comte de Champagne un arrêt du parlement de la Toussaint 1283 (Olim, éd. Beugnot, 11, 228, VI; Boutaric, Actes du Parlement de Paris, n° 2490).

(e) Olim, édit. Beugnot, I, 154, ix; cf. 192, xi. (f) Olim, I. 376, Iv; cf. 885, x.

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Coutances en 1285 (a), il joignait à ces dignités ecclésiastiques les fonctions de chapelain du roi de France (b), et de clerc du même souverain (c). Il avait fait partie du parlement sous saint Louis, et avait continué d'appartenir à ce corps sous Philippe le Hardi (d). Il devint évêque de Senlis. En lui se clôt la liste des gouverneurs de Champagne sous le règne des comtes.

Nous ferons remarquer en terminant ce paragraphe une différence essentielle qui existe entre ces gouverneurs primitifs et leurs successeurs, gouverneurs de Champagne depuis la réunion à la monarchie. Du temps des comtes, les gouverneurs, lieutenants d'un prince dont les absences n'étaient jamais que momentanées, avaient par là même des fonctions essentiellement provisoires et passagères, car le retour du prince dans ses Etats de Champagne leur enlevait immédiatement toute autorité, et ils ne pouvaient reprendre leurs fonctions qu'après son départ. Depuis la réunion à la France les fonctions de gouverneur acquirent, par l'absence continue du souverain, une permanence inconnue jusque-là.

(a) Catalogue, no 3872; voir aussi notre tome II, p. LXXIII, art. 163.

(b) Olim, 1, 256, XII.

(e) Olim, I, 875, xxvii.

(d) Voir les passages des Olim auxquels renvoient les notes précédentes; voir aussi le tome II du même ouvrage, p. 75, xi, et 218, XLV.

cerne il n'est pas question de son mari (a); ce fut elle aussi qui vendit Belleville à Blanche d'Artois, veuve du comte Henri III et d'Edmond de Lancastre (b); enfin, en 1304, elle fonda l'abbaye de Notre-Dame-de-la-Déserte à Lyon (c).

Sous le règne d'Edmond, les fonctions de gouverneur de Champagne furent remplies par Jean d'Acre, bouteiller de France, fils de Jean de Brienne, roi de Jérusalem et empereur de Constantinople. Nous avons déjà parlé de Jean d'Acre plus haut (d).

Il ne fut pas maintenu dans ce poste éminent par Philippe le Bel qui confia le gouvernement de la Champagne au fameux sénéchal Jean de Joinville et à Gautier de Chambly (3870, 3872). Le premier est assez connu pour que nous nous contentions de le nommer; quant à Gautier de Chambly, il est un des représentants de l'élément nouveau que la réunion à la France allait introduire dans l'administration champenoise. Chanoine de Senlis dès 1262 (e), archidiacre de Meaux en 1271 (f), archidiacre de

(a) Voir notre tome II, p. LXIV, art. 19. (b) Voir page 455.

(c) Gall. Christ. nova, IV, col. 289 E.

(d) Voir plus haut, page 449; cf. Catalogue, no 3849, 3850: la première de ces pièces est datée de 1278; la seconde ne porte pas de date. Ce fut en 1280 que Jean d'Acre châtia les rebelles de Provins. C'est lui encore, sans doute, que désigne sous le nom de lieutenant du comte de Champagne un arrêt du parlement de la Toussaint 1283 (Olim, éd. Beugnot, II, 228, vi; Boutaric, Actes du Parlement de Paris, no 2490).

(e) Olim, édit. Beugnot, I, 154, IX; cf. 192, XI. (f) Olim, I. 376, IV; cf. 885, x.

Coutances en 1285 (a), il joignait à ces dignités ecclésiastiques les fonctions de chapelain du roi de France (b), et de clerc du même souverain (c). Il avait fait partie du parlement sous saint Louis, et avait continué d'appartenir à ce corps sous Philippe le Hardi (d). Il devint évêque de Senlis. En lui se clôt la liste des gouverneurs de Champagne sous le règne des comtes.

Nous ferons remarquer en terminant ce paragraphe une différence essentielle qui existe entre ces gouverneurs primitifs et leurs successeurs, gouverneurs de Champagne depuis la réunion à la monarchie. Du temps des comtes, les gouverneurs, lieutenants d'un prince dont les absences n'étaient jamais que momentanées, avaient par là même des fonctions essentiellement provisoires et passagères, car le retour du prince dans ses Etats de Champagne leur enlevait immédiatement toute autorité, et ils ne pouvaient reprendre leurs fonctions qu'après son départ. Depuis la réunion à la France les fonctions de gouverneur acquirent, par l'absence continue du souverain, une permanence inconnue jusque-là.

(a) Catalogue, no 3872; voir aussi notre tome II, p. LXXIII, art. 163.

(b) Olim, I, 256, xii.

(e) Olim, 1, 875, xxvii.

(d) Voir les passages des Olim auxquels renvoient les notes précédentes; voir aussi le tome II du même ouvrage, p. 75, x1, et 218, XLV.

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