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de Thourotte, semblent n'avoir eu que des attributions financières.

Au début du règne de Thibaut V, nous trouvons deux gouverneurs administrant conjointement la Champagne Robert de Cocherel et Gilles de Brion. Tout ce que nous pouvons dire du premier, c'est qu'il était en fonctions en décembre 1260 (3213) et en juin 1261 (3230).

aux

Gilles de Brion, gouverneur de Champagne mêmes dates (3213, 3230), dut sans doute son élévation à Simon, son frère, ministre de saint Louis, promu au cardinalat en 1261, et qui, vingt ans plus tard, devint pape sous le nom de Martin IV (a). Il ne conserva pas longtemps le gouvernement de la Champagne; mais nous ne sommes pas dépourvus de renseignements sur le reste de sa vie. En 1268 nous le trouvons désigné comme suppléant d'Eustache de Conflans, connétable de Champagne, dans le tribunal arbitral qui devait juger le procès relatif à l'inféodation de Ligny (b). La même année, Simon de Brion, son fils, partant pour l'université de Bologne, dont il voulait fréquenter les cours, lui donnait procuration pour résigner sa prébende à SaintEtienne de Troyes (3502). En 1284, Gilles comparaît dans l'enquête ouverte par Philippe le Hardi pour établir l'âge auquel les femmes sont majeures en Champagne (3856). En 1285, il est un des conseillers chargés par Philippe le Bel de tenir les grands jours de Troyes; il y passa huit jours et reçut treize

(a) Tillemont, Vie de saint Louis, IV, 242-243. (b) Voir plus haut, page 405.

livres pour sa peine (a). Le 24 novembre 1287 il était mort (b).

En 1263 Robert de Cocherel et Gilles de Brion avaient un successeur : c'était Anseau de Traînel, d'abord maréchal de Champagne, qui venait d'être élevé aux fonctions de connétable. Thibaut, partant pour la Navarre, en octobre 1263, lui laissa le gouvernement de la Champagne (3324) qu'Anseau garda au plus six mois.

Dès le mois d'avril 1264 il était remplacé par Eustache III, seigneur de Conflans (3302, 3337) (c), d'abord maréchal, puis connétable de Champagne, que nous trouvons encore en fonctions, comme gouverneur de cette province, en 1269 (3555, 3556). Eustache appartenait à une des premières maisons de Champagne, s'il est vrai que sa famille fut, comme on le prétend, une branche de la maison de Brienne. Fils d'une sœur de Jean III de Thourotte (d), il était par elle proche parent du comte Thibaut V alors régnant.

(a) Voir notre tome II, p. LXXIV, art. 170.

(b) Ce fait résulte d'une charte publiée par F. Du Chesne, Histoire des cardinaux français, II, preuves, page 219; il est aussi question de Gilles dans une charte du 12 octobre 1280, qui se trouve dans le même ouvrage, ibid., p. 218.

(c) La charte numérotée 3302 a été, par erreur, datée par nous du 6 avril 1263, elle est du 25 avril 1264, et devrait être placée entre les numéros 3338 et 3339.

(d) Helvide de Thourotte avait épousé Eustache II, seigneur de Conflans et de Mareuil, dont les fils, Hugues et Eustache héritèrent de ses seigneuries. Anselme, Histoire généalogique, II,

151.

Nous le voyons paraître pour la première fois en 1249, où, pour la somme de 600 livres, il fait à Thibaut IV hommage de la moitié de Congy et d'Etoges (2883, 2891), et où il est caution de l'exécution du contrat de mariage de Marguerite de Navarre, duchesse de Lorraine (2889). L'année suivante, il cède par échange au même Thibaut la moitié de Gondrecourt, que Jeanne de Plancy, sa femme, lui avait apportée en mariage (2923, 2924, 2925, 2935). Il possédait aussi, du chef de Jeanne, une partie de la vicomté de Troyes, qu'en 1264 il donna au chapitre de Saint-Etienne de Troyes, en échange de Vert-la-Gravelle (3328, 3329). En 1268, il fụt arbitre dans le grand procès du comte de Bar avec les comtes de Champagne et de Luxembourg, et avec Regnauld de Bar (a). Nous ignorons pourquoi il perdit les pouvoirs de gouverneur en 1270. Peut-être était-il croisé et combattait-il alors les Musulmans sur les côtes de l'Afrique.

Pendant la croisade de l'année 1270, Thibaut V confia le gouvernement de la Champagne à Jean, seigneur de Thil-Châtel (b), qui, en septembre 1265, lui avait fait hommage d'un alleu situé à Gemeaux (Côte-d'Or), et valant 1,100 livres tournois (3377).

Béraud de Mercœur ou de Marqueil, comme on prononçait alors souvent, fut le gouverneur de

(a) Voir plus haut, page 405, et Catalogue, nos 3514, 3516. (b) Le 9 septembre 1270, agissant en vertu des pouvoirs que lui avait donnés « mi sires li rois de Navarre », il accorda au prieuré de Saint-Pierre de Bar-sur-Aube une charte d'amortissement (Archives de l'Aube, fonds de Saint-Pierre de Bar).

Champagne choisi par Henri III. Avant l'avènement de ce prince, il avait été administrateur de ses domaines en Champagne (a). Il était présent quand Henri fit hommage à Philippe le Hardi (3677). Nous le voyons en fonctions en 1271 (3702) et en 1274 (3798). Nous croyons devoir reconnaître en lui Béraud IX de Mercœur, fils de Béraud VIII dit le Grand, seigneur de Mercœur, et de Béatrix de Bourbon. Béatrix, sa mère, était sœur de Marguerite de Bourbon, mère d'Henri III (b). Il était par conséquent cousin germain de ce prince. Il avait épousé en 1268 Blanche de Châlon, fille de Jean de Châlon, comte de Bourgogne et seigneur de Salins, alors veuve de Guichard V, seigneur de Beaujeu (c). Il était mort en 1290, car à cette date Béraud VIII de Mercœur, son père, figure seul dans le contrat de mariage de Béraud X, et il n'est pas question dans cet acte de Béraud IX, père de l'époux (d). Il est même probable que dès 1285 Béraud IX n'existait plus, car dans un compte de la terre de Champagne pour cette année, nous voyons que la dame de Mercœur, c'est-à-dire Blanche de Châlon, venait d'acheter une terre à Courtenot, et dans l'article qui la con

(a) En juin 1270, il avait, avec Jacques de Doucigniaco, acheté pour lui le château de Beaufort (Bibl. Imp. Lat. 5993 A, fo 446 vo ro447 vo; cf. Catalogue, no 3665, et voir plus haut, page 432.) (b) Art de vérifier les dates, II, 413.

(c) Art de vérifier les dates, II, 476, 536.

(d) Cette pièce a été publiée par Baluze, Histoire généalogique de la maison d'Auvergne, p. 334-335. Sur la maison de Mercœur, voir aussi Moréri, édit. 1759, VII, p. 469, et Justel, Histoire généalogique de la maison d'Auvergne, p. 329.

Nous le voyons paraître pour la première fois en 1249, où, pour la somme de 600 livres, il fait à Thibaut IV hommage de la moitié de Congy et d'Etoges (2883, 2891), et où il est caution de l'exécution du contrat de mariage de Marguerite de Navarre, duchesse de Lorraine (2889). L'année suivante, il cède par échange au même Thibaut la moitié de Gondrecourt, que Jeanne de Plancy, sa femme, lui avait apportée en mariage (2923, 2924, 2925, 2935). Il possédait aussi, du chef de Jeanne, une partie de la vicomté de Troyes, qu'en 1264 il donna au chapitre de Saint-Etienne de Troyes, en échange de Vert-la-Gravelle (3328, 3329). En 1268, il fut arbitre dans le grand procès du comte de Bar avec les comtes de Champagne et de Luxembourg, et avec Regnauld de Bar (a). Nous ignorons pourquoi il perdit les pouvoirs de gouverneur en 1270. Peut-être était-il croisé et combattait-il alors les Musulmans sur les côtes de l'Afrique.

Pendant la croisade de l'année 1270, Thibaut V confia le gouvernement de la Champagne à Jean, seigneur de Thil-Châtel (b), qui, en septembre 1265, lui avait fait hommage d'un alleu situé à Gemeaux (Côte-d'Or), et valant 1,400 livres tournois (3377).

Béraud de Mercœur ou de Marqueil, comme on prononçait alors souvent, fut le gouverneur de

(a) Voir plus haut, page 405, et Catalogue, nos 3514, 3516. (b) Le 9 septembre 1270, agissant en vertu des pouvoirs que lui avait donnés « mi sires li rois de Navarre », il accorda au prieuré de Saint-Pierre de Bar-sur-Aube une charte d'amortissement (Archives de l'Aube, fonds de Saint-Pierre de Bar).

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