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pice où tant de soldats, allant rejoindre leurs drapeaux, ont trouvé un accueil si bienveillant; une autre partie de l'armée s'engage dans les détours du Simplon; elle franchit la montagne qui conduit au pont du Gondo (voy. pl. 96) (*); elle en

(*) La planche 96 représente la partie de la route du Simplon, appelée le pont du Gondo. Cette nouvelle route sur le Simplon est un des plus gigantesques monuments de la politique de Napoléon. Jetée avec tant d'art et de magnificence sur les gouffres des Alpes, elle joint en quelque sorte, par les liens les plus solides, l'Italie et la Suisse. Commencée en 1801, et achevée en 1807, aux frais des gouvernements de France et d'Italie, elle coûta 18 millions de francs: elle est large de 25 pieds, et n'a généralement de pente, dans beaucoup de ses parties, que deux pouces et demi par brasse. Du côté du nord, le travail a été exécuté par des ingénieurs français, et du côté du midi par des ingénieurs italiens. Ces derniers eurent à combattre les plus grandes difficultés, parce qu'il fallait presque toujours travailler dans les rochers les plus durs, tandis que le côté du nord est principalement composé d'une espèce de roche schisteuse; enfin cette voie avec ses ponts et ses nombreuses galeries creusées dans le granit (celle dont on voit ici l'entrée a 215 pieds de long), est un des ouvrages les plus étonnants qui aient été jamais exécutés, et abstraction faite de la nature extraordinaire du magnifique pays qu'elle parcourt, elle est digne d'exciter au plus haut degré la curiosité du voyageur.

Il se passa au Simplon un fait si extraordinaire, qu'il mérite d'être cité. Pendant la marche de l'armée de réserve, commandée par Bonaparte, premier consul, à travers le grand Saint-Bernard, mille hommes de troupes françaises et suisses furent envoyés par le Simplon, le 27 mai 1800, sous les ordres du général Béthencourt, pour s'assurer le passage d'Iselle et de Domo d'Ossola. Des chutes de neiges et des masses de rochers avaient brisé un pont, et la route, dans un espace de 72 pieds, était interrompue par un abime effroyable. Un soldat audacieux se proposa volontairement pour faire le périlleux essai que nous allons décrire. Plaçant ses pieds sur chacun des trous pratiqués dans le roc perpendiculaire, pour recevoir la charpente du pont, et s'avançant ainsi de trou en trou, ne se soutenant seulement que

tre dans la vaste galerie qui traverse des couches si épaisses de granit, forcées, par l'industrie des hommes, d'ouvrir un passage facile. Sur la route, les guerriers français saluent l'inscription suivante, ære Italo, qui prouve que la générosité italienne n'a pas laissé l'étranger seul opérer de tels miracles.

Nous avons honoré cette marche glorieuse; rentrons en Italie, où, quoi qu'on en dise, les fêtes se succédaient sur tous les points. Il avait été sans doute indiscret de prétendre dicter à cette ingénieuse contrée, de nouveaux modes d'administration: existait-il un pays où l'on se fût plus exercé à rechercher les meilleurs systèmes de gouvernement? toutes les formes avaient été essayées. Si on alu attentivement ce travail qui est arrivé à son terme, on a vu les efforts que tant de talents divers, tant de penseurs profonds avaient tentés pour connaî

sur quelques parties saillantes, il gagna heureusement le côté opposé. Une corde qu'il avait prise avec lui fut alors appliquée à hauteur d'homme contre le rocher, et l'on donna à cette corde une tension aussi solide qu'on put l'obtenir Le général Béthencourt fut le premier qui, tenant cette corde, se hasarda à suivre l'exemple du soldat, et traversa la brèche. Il fut suivi de tous ses hommes, embarrassés, comme ils l'étaient, de leurs sacs, auxquels ils avaient attaché leurs fusils. Le souvenir de cette héroïque entreprise, et les noms du soldat audacieux, du général, des officiers et des soldats qui y prirent part, sont gravés sur le roc.

Il y avait cinq chiens avec le bataillon. Quand le dernier homme eut traversé le passage, tous ces animaux restaient sur le bord, les oreilles dressées, la tête en avant. Les soldats s'engageaient dans les sinuosités de la montagne; il n'en restait plus qu'un petit nombre. Un d'eux ayant étendu la main, comme en signe de douleur et d'adieu, les fidèles animaux prirent ce mouvement pour un appel, et plongèrent à la fois dans l'abîme. Trois d'entre eux furent immédiatement entrainés tout sanglants par l'impétuosité de la cataracte; mais les deux autres furent assez vigoureux pour lutter contre le torrent, et pour gravir le rocher de l'autre côté, où, haletants et épuisés, ils parvinrent à se traîner aux pieds de leurs maîtres.

tre si le pouvoir devait appartenir à une classe de la société, plus qu'à une autre; si plusieurs classes pouvaient être appelées à le partager; si sous la main d'un seul, les rênes de l'état n'étaient pas tenues avec plus de fermeté; s'il n'y avait pas de graves inconvénients à n'obéir qu'à des autorités temporaires recevant de loin et de par-delà les mers, une direction et une volonté; si, enfin (je vais classer ici les opinions suivant la tendance qu'elles suivent toujours), si enfin il convenait de s'attacher à un gouvernement démocratique, ou bourgeois, ou aristocratique, ou vice-royal, ou monarchique. Personne n'avait pensé à l'autorité du bas peuple seul, car cette classe d'hommes ne sait pas gouverner plus de quelques jours. Les Siennois ayant essayé de confier leurs destinées à des bourgeois, ces bourgeois ne tardèrent pas à devenir des aristocrates sans le prestige de la naissance. De là des divisions que l'autorité monarchique avait réduites au silence. Les Florentins, épuisant tous les modes de calculs, comme dans une partie d'échecs, s'étaient ingéniés pour demander des chefs au hasard, en ordonnant que tous les citoyens seraient imborsati (voy. pag. 169); ils avaient demandé des maîtres au roi Robert (voy. pag. 116), à des princes français, à des papes, à des familles puissantes le gonfalonier Capponi, dans un sentiment exagéré d'enthousiasme guelfe, faisait proclamer JésusChrist roi perpétuel (voy. pag. 251); mais même du temps de l'imborsamento, il restait toujours dans un coin des borse un sédiment monarchique qui finit par consolider les Médicis.

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On ne peut nier que dans le bon état (voy. pag. 125) il n'y ait eu quelque intention d'une organisation fédérale pareille à celle qui régit aujourd'hui les Etats-Unis. Les républiques elles-mêmes avaient cherché à s'agrandir aux dépens des autres républiques, pour parvenir à connaître si l'extension devenait une force nouvelle.

Pise, rivale de Gênes, et dominatrice dans le Levant, avait dû céder aux

armes et à l'or de Florence, qui, de ses plaines sous Fiesole, pensait constamment à cette conquête, pour avoir, d'un seul coup, une dangereuse rivale de moins et une marine puissante de plus. On sait les tentatives que Gênes faisait sur elle-même à tout prix. Elle se donnait, se révoltait, retournait au premier joug, appelait un autre tyran, le changeait, le reprenait, abandonnait à une de ses factions la moitié de la ville, acceptait, par intervalles, l'autorité du peuple, celle des corporations, s'humiliaít devant un doge, le chassait, applaudissait à un valet d'auberge: n'a-t-on pas appelé Gênes une république de mauvaise vie? Au tribunal de l'humanité, de la délicatesse, de l'honneur, il y a là certainement de graves délits; mais à travers cette mauvaise vie, Gênes cherchait la liberté et le bonheur, bien malheureuse de n'en pas trouver le chemin. Le sage Piémont, depuis qu'il appartenait à la maison de Savoie, ne dévíait pas de la doctrine monarchique, la seule qui, là, fut toujours franche, chaste et hautement avouée. Milan et Naples, passés de l'autorité ducale et royale à l'autorité d'un prince espagnol, roi de trop de provinces lointaines, mal instruit, mal représenté, mal servi, avaient cherché à défendre les intérêts des peuples; car ce qu'on avait tenté quelquefois à Milan, ce que Masaniello voulait, un roi respectant des priviléges bien définis, et à cette condition respecté lui-même, n'était pas une conception si dépourvue de raison. Quant à Venise, on a vu ses essais, ses tourments, sa ténacité, ses Dix, ses Trois, ses Correcteurs, ses supplices calculés, le parti qu'elle tirait de la sottise de quelques traîtres, ou de ces généraux qu'elle étranglait de ses propres mains, seulement pour l'exemple; on a vu son patriotisme inquiet, ses fautes, ses revers, ses mille actes de grandeur romaine, et sa chute. Venise ne remarqua pas qu'en acceptant l'espèce de liberté que lui offraient les Français, liberté d'ailleurs restreinte, qu'ils ne lui donnèrent d'abord que pour la reprendre, la république de

venait une sorte de conquête, et qu'elle sortait de la série des souverains, pour devenir portion d'un autre pays, et se trouver éventuellement, s'il survenait des désastres pour ce pays, une contrée conquise sans droits actuels, et à qui on pourrait dire avec raison de Inarcher en ligne avec les provinces héréditaires. Il y a des Vénitiens qui assurent que, si l'aristocratie se fût défendue même peu de temps à Venise, elle eût repris sa puissance après le cours de la tempête, et qu'elle l'aurait encore aujourd'hui. L'historien qui peut concevoir pourquoi Gênes a péri, ne conçoit pas si facilement la catastrophe de Venise. Enfin, nous rappellerons les commencements de l'indépendance du saint-siége, ses bienfaits envers Venise, Naples, et on peut dire presque toute l'Italie je ne parlerai pas de ce qu'on a appelé la fuite peu honorable à Avignon; car on a pu se convaincre que le séjour en Provence fut le résultat d'une combinaison imprévue, et du fatal compromis convenu entre les partisans du cardinal Gaétani, Guelfes, et les partisans de Napoléon Orsini, Gibelins. Si le bassin d'argent rempli de figues fleurs (voy. pag. 113) effraya des pontifes, et leur fit oublier les devoirs du papal ammanto, ce fut un pape français, Clément V, qui, le premier, commit la faute et manqua de courage (heureusement ce fut un autre pape français, Urbain V, qui la répara). Les pontifes, établis à Rome, ne troublèrent aucune des puissances de l'Italie qui cherchaient à perfectionner leur gouvernement. Les légations et surtout Bologne ne surent qu'il fallait payer des impôts considérables que lorsqu'elles firent partie de la Cisalpine. Ainsi, aucune nation plus que la nation italienne n'avait étudié l'art du gouvernement; était-ce à cette nation qu'il fallait apprendre ce qui lui convenait? Le rêve d'une autorité une et absolue dut s'évanouir. Peut-être un tel événement ne pourrait-il se consolider que pour mieux assujétir la Péninsule à une autorité tout allemande ou toute française; et n'en déplaise à mes compatriotes que j'aime, et à nos braves rivaux, que je

n'entends pas offenser, un tel événement ne servirait qu'à établir une succession de vice-rois, semblable à celle qu'entretenait l'Espagne à Milan et à Naples. Dans cette hypothèse, les arts languissent, les utiles concurrences de voisinage se brisent, la pureté du langage s'altère, les mots nouveaux affluent avec les lois nouvelles, et la nationalité tant désirée ne s'obtient pas, quoique l'on paraisse approcher du but. Je m'arrête à l'époque de 1815; chacun alors, excepté à Venise, à Lucques et à Gênes, chacun a repris sa place et son droit. Les circonstances qui se sont succédé depuis, n'ont rien de défini; elles ne peuvent pas s'adapter à un ordre où on les examine sous tous leurs rapports et dans leur ensemble. L'empereur François, qui régnait encore au commencement de cette année, était né en Italie; il connaissait le génie, les talents, les besoins des Italiens: partout les temps sont durs, voilà pourquoi ils le sont aussi quelque part en Italie. Espérons que le nouvel empereur, que nous connaissons humain, sensible et généreux, comme il en a manifesté le vœu, se fera chérir à Milan et à Venise. Ce qui est d'ailleurs certain, c'est que l'Italie a conservé avec joie et par la permission expresse des gouvernements rétablis, plusieurs réglements utiles fondés lors de l'occupation francaise; il est certain que le génie des sciences et des découvertes, qui caractérise la Péninsule, ne s'est pas ralenti. Son mouvement littéraire, comprimé, il faut l'avouer, sous les Français, a repris quelque essor, et je le dis à la louange des princes actuels. Malheureusement trop de bannis italiens courent l'Europe. Il serait peut-être plus prudent de les rappeler. L'exemple de ce sentiment de charité politique appartient particulièrement au saint-siége. Un bon esprit ne mérite pas un châtiment aussi cruel que l'exil; et il y a de bons esprits que la passion, l'injustice, l'impatience, ont punis par l'exil. Un mauvais esprit s'irrite et devient plus dangereux loin de la patrie. Chez un peuple étranger, le banni est mal con

solé; il est encouragé à la résistance, et quelquefois encore de plus en plus perverti; tandis que, de retour chez lui, après quelques années de peines, soumis à des lois qu'il connaît mieux, contraint par une sorte de point d'honneur, et par cette obligation qu'emporte avec soi tout acte de clémence et de pardon, ce même banni pourrait s'astreindre à une conduite plus modérée, revenir à des principes plus sains, et, fort de l'expérience qu'il aurait acquise en montant et en descendant l'escalier d'autrui, comme dit le Dante, se montrer instruit par l'amertume du pain étranger, et disposé à éclairer ceux de son parti qui n'auraient pas reçu les mêmes leçons.

Le réfugié rappelé reconnaîtrait après tout ce qu'il aurait vu, particuliè rement en Angleterre, en Allemagne et en France, que dans le développement actuel des arts et surtout des sciences, dans le progrès inouï qu'obtiennent la civilisation, le commerce et les méditations humaines plus créatrices et plus puissantes quejamais, il n'y a presque plus de probabilité nulle part pour de longues guerres, qu'on a, au contraire, des jouissances admirables à s'assurer aujourd'hui, loin des dissensions politiques et des vues de désordre; que partout le bien qui se fera, se fera sur place, et que C'est sur place qu'il faut le solliciter avec un courage respectueux.

D'ailleurs n'est-il pas prouvé que de cette foule immense qui inonde la voie publique pour renverser les lois, il ne sort qu'un très-petit nombre d'hommes audacieux qui savent saisir pour un temps et appliquer à leur usage exclusif les rares profits des révolutions!

Telles sont les vicissitudes qui ont agité l'Italie depuis le règne de Constantin jusqu'à nos jours. Souvent emprisonné dans l'espace restreint qui m'était réservé, j'ai laissé de côté beaucoup de détails, attendus sans doute, quelques noms, quelques faits, peut-être; mais j'ai tâché d'attribuer à chacun des seize siècles que j'ai parcourus, sa physionomie particulière. J'ai choisi des épisodes, pour les offrir aussi étendus

qu'il était possible, et revêtus de toutes les couleurs dramatiques qui pouvaient les caractériser: je n'ai admis d'ailleurs que la vérité, la vérité seule, ainsi que je m'y étais engagé. Enjugeant à regret, avec sévérité, un petit nombre de pontifes, je n'ai pas cessé d'honorer hautement notre religion. Si une nuance de prédilection pour les Italiens semble s'être glissée dans mon récit, on doit aussi reconnaître qu'elle ne blesse en rien l'amour de la patrie, ce sentiment si naturel et si juste dans un Français.

Jeterminerai par une citation géographique qui complète et résume quelquesunes des informations qu'il ne faut pas oublier. L'Italie a la forme d'une presqu'île ou d'une botte, et elle est située entre les 36°, 41' et 46° 40' de latitude Nord, et les 3o 17 et 16° 9' de longitude Est. Baignée au nord par l'Adriatique, au sud-est par la mer Ionienne, au sud-ouest par la mer thyrrénienne et la Méditerranée, ses limites sont, du côté de la France, le Var, les Alpes, le Rhône, le lac de Genève d'autres chaînes des Alpes la séparent de la Suisse et de l'empire d'Autriche. Sa superficie est de 15,440 lieues carrées, et sa population de 19,900,000 habitants. Ses côtes offrent un développement de 800 lieues. Les principaux fleuves sont le Pô, la Doire, la Sésia, le Tésin, l'Adda, l'Oglio, la Stura, le Taro, le Tanaro, le Réno, le Tagliamento, la Piave, l'Adige, le Métauro, le Tronto, l'Arno, l'Ombrone, le Tibre, le Garigliano, le Volturno. Cette belle contrée est actuellement divisée, ainsi que nous l'avons dit avec détails, en neuf souverainetés monarchiques et une république les états sardes, la principauté de Monaco, le duché de Lucques, le royaume Lombardo-Vénitien, le duché de Parme, le grand-duché de Toscane, les états de Modène et de Massa, l'état pontifical, le royaume de Naples et la république de Saint-Marin.

J'ai vu dans ma vie bien des Français et bien des étrangers qui ont visité l'Italie, je n'en ai vu aucun qui ne se rappelât avec la plus entière et la plus tendre satisfaction les charmes de ce noble pays.

FIN.

OU

HISTOIRE ET DESCRIPTION

DE TOUS LES PEUPLES,

DE LEURS RELIGIONS, MOEURS, COUTUMES, ETC.

PARMI

SICILE,

PAR M. DE LASALLE.

CORRESPONDANT DE L'INSTITUT (CLASSE DES BEAUX-ARTS).

ARMI les îles de la Méditerranée, aucune n'égale la Sicile en célébrité; aucune ne se décore de plus de souvenirs et de fictions poétiques; aucune ne joue un rôle plus brillant, soit dès l'aurore de la civilisation, soit aux plus nobles époques de l'histoire ancienne, ou des révolutions qui ont entouré le berceau des peuples modernes. Même aux jours d'obscurité qui ont succédé à tant d'éclat, de bruit et de gloire, son beau climat, son ciel si pur, sa fertilité, le charme de son atmosphère, la majesté de ses ruines, tout, jusqu'aux grandes catastrophes dont la nature l'accable si souvent, appelle sur elle un intérêt vif et puissant, exalte l'imagination du voyageur qui la parcourt, et présente à la science d'inépuisables trésors.

Les mythes et les poètes la couvrent d'abord de dieux, de prodiges, de demidieux, de nymphes, de héros; Homère, Virgile, Claudien, la choisissent pour le théâtre des grandes scènes de leurs poëmes. Les Titans rugissent sous son terrible volcan. Ses bosquets, ses val

1re Livraison. (SICILE.)

lons sont peuplés de faunes, de dryades, de bergers.

Son histoire commence avec celle de la Grèce; ses villes naissent, grandissent, rivalisent avec Tyr, Carthage, Athènes, Lacédémone; les arts, la littérature les ornent de leurs chefsd'œuvre; et quand Rome à son tour déroule ses annales, la Sicile devient le champ de bataille où Carthage dispute aux Romains le sceptre du monde et cède enfin à leur génie. Sous l'égide de la puissance romaine, la Sicile est le centre du commerce et de l'abondance; l'Italie l'appelle sa nourrice. Quelques siècles plus tard, l'un des plus illustres apôtres de Jésus-Christ vient révéler à ses peuples surpris la religion de la croix, et les martyrs l'arrosent de leur sang; long-temps elle évite les dévastations qui signalent la chute de l'empire romain d'occident, et les lois de Théodoric, pendant le règne des Goths en Italie, maintiennent en Sicile l'ordre et la prospérité. Les empereurs de Constantinople, après d'inutiles efforts, la

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