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breu. Les deux points qui suivent l'obèle, en fixent l'étendue. Cette marque est appelée virgula censoria par S. Jérôme. Aristarque marqua d'un obèle les vers qui passaient sous le nom d'Homère, et qui n'étaient pas de lui. Ceux qui n'en étaient pas dignes, quoiqu'ils on fussent, furent aussi notés de la sorte. Quand il croyait qu'un vers n'était pas à șa place, il le marquait ainsi Ausone dit des mau

vais poëtes:

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Pone obelos igitur spuriorum stigmata vatum.

L'obèle avec le point marque un doute si l'on doit ôter ou laisser le vers. Précédée de la diple —, elle sépare les périodes dans les comédies et les tragédies. Suivie de la diple, elle marque que la strophe est suivie d'une antistrophe. (Nouvelle Diplom. )

OPISTOGRAPHIE. Ce mot signifie écriture de deux côtés. Les anciens n'écrivaient que d'un seul cóté, et le revers de la page était blanc. C'était tellement usage de politesse, que saint Augustin, qui s'en écarte quelquefois, en fait des excuses. Jules-César semble être le premier qui, chez les romains, ait introduit l'opistographie, en écrivant aux généraux et aux gouverneurs. Les anciens imprimaient, dans leurs lettres, leur sceau au bas de la page écrite. La lettre ne se fermait, ni ne se pliait; l'usage de clore les lettres et de les cacheter remonte pour le moins au de siècle, et devint plus fréquent depuis le règne de saint Louis. Les chartes opistographes sont plus communes en Angleterre qu'en France.

OPORIN (Jean). Imprimeur de Bâle au 16e siècle. Né en 1507 de parens pauvres, Oporin eùt à lutter, pendant la majeure partie de sa vie, contre la misère et le malheur. Il fut tour-à-tour, après avoir étudié le latin et la

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grec, maître d'école, précepteur, médecin et copiste de Jean Froben. Il eut successivement quatre femmes, dont la première était une furie; la seconde une prodigue; mais les deux dernières ne lui donnèrent aucun désagrément. Il eut pour amis, André Vesal, Erasme, Sixte Bétuleius Joachim Camérarius et Conrad Gesner, qui a donné un catalogue des livres sortis de ses presses. Il avait essayé de la médecine sous Théophraste Paracelse, et s'en était dégoûté. On lui avait conseillé de s'adonner à la jurisprudence; il préféra l'art typographique, qui lui parut plus conforme à son goût pour les lettres; et en conséquence il se livra à l'étude et à l'imprimerie avec une ardeur inconcevable. Il s'associa pour l'imprimerie avec Robert Winter, son allié (1), et ils imprimèrent un grand nombre de bons livres, Oporin ramassa toutes les notes des savans qu'il put trouver sur les ouvrages des anciens, et les donna au public; enfin, il rendit son nom si célèbre, que les meilleurs écrivains de son temps voulaient qu'il imprimât leurs ouvrages; de ce nombre furent André Vesal et Erasme. Il avait pour devise un arion porté par un dauphin au milieu des flots, avec ces mots : Inviæ virtuti nulla est via. Lorsque ses affaires furent dérangées par sa trop grande générosité, il mit ces mots en place des premiers: Fata viam invenient, Il surpassa tous les imprimeurs allemands par la beauté de ses caractères grecs et par une exactitude scrupuleuse à donner des livres de la dernière correction, revoyant luimême les épreuves, et enrichissant ses éditions de tables

(1) Oporin s'appelait Herbst, qui, en allemand, signifie automne ; il changea ce nom de Herbst en celui d'Oporin, qui, dérivé du grec, signifie aussi automne. Winter signifie, en allemand, hiver, et Robert changea son nom de Winter en Chimerinus, qui, dérivé du gręc, signifie également hiver. Ainsi nous devons à la réunion d'automne et d'hiver de très - bonnes éditions.

très-amples. On a d'Oporin de savantes Scholies sur différens ouvrages de Ciceron; des Notes pleines d'érudition sur quelques endroits de Démosthènes; une édition de trente-huit Poëtes bucoliques, etc. Ce savant imprimeur est mort le 6 juillet 1568, à 61 ans. Il fut inhumé dans la cathédrale de Bâle, au milieu des tombeaux d'Erasme, de Grinæus, d'Ecolampade et de Sébastien Munster. Il a laissé un fils.

OKYGRAPHIE. Le citoyen Honoré Leblanc a publié sous ce nom un nouveau système d'écriture rapide. L'objet de l'okygraphie, selon l'auteur, est de fixer, par écrit, tous les sons de la parole avec autant de facilité et de promptitude que la bouche les exprime, en syncopant, au moyen de trois nouveaux caractères, les lettres de l'alphabet ordinaire et les syllabes qui résultent de leur combinaison. Ces caractères sont figurés par un trait perpendiculaire et des espèces de demi-cercles dont la valeur change suivant leur position sur quatre lignes parallèles, semblables à celles sur lesquelles on écrit la musique.

L'ordre de l'alphabet okygraphique, qui est composé de vingt-quatre lettres, dont trois diphtongues, n'est pas le même que celui de l'alphabet ordinaire. Il est ainsi établi : B, P, D, T, J, C, G, K, V, F, Z, S, L, R, M, N, A, E, I, O, U, EU, OI, OU (1). On voit que

(1) Les huit premières lettres sont représentées par la perpendiculaire; les huit suivantes par un demi-cercle, et les huit autres, voyelles ou diphtongues, par l'autre moitié du cercle. Ainsi le b s'exprime par une perpendiculaire au-dessus de la première ligne; le p coupe cette première ; le d se place entre celle-ci et la seconde; let coupe cette seconde, ainsi de suite jusqu'au K, qui est la dernière perpendiculaire, coupant la quatrième ligne ; le v est un demi-cercle placé au-dessus de la première ligne ; If un pareil demi-cercle qui coupe cette première ligne, ainsi de suite

les lettres Y, X, H et Q sont supprimées; l'y est remplacé par l'1; l'x par le G et le z, ou le K et l's, réunis; l'H, ne se prononçant jamais, y est regardée comme inutile ; le Q s'y représente par le K; le c n'y est compris que pour exprimer le CH; les sons durs du C sont rendus par le K, et ses sons doux par l's. Cette derniere lettre y exprime aussi les sons doux du T, comme dans faction, punition; mais elle n'y rend jamais le son du z, que celui-ci garde exclusivement. Le & conserve toujours le son dur, comme dans galon, guerre, gare, et il est rendu par le 3 dans les cas où il en a le son; enfin, l'r exprime le PH. D'après ces dispositions, voici la manière dont s'énonce l'alphabet okygraphique: B, BE, BÊ Ou BÉ, P, PE, PÊ ou pÉ; D, DE, DÊ OU DÉ; T, TE, TÊ OU TÉ; J, JE, JÊ ou JÉ ; C, CHE CHÊ oU CHÉ; G, GUE, GUỆ DU GUÉ;K,KE,KÊ OU KÉ, V, VE, VÊ ou vÉ; F, FE, FÊ ou FÉ; Z, ZE, ZÊ ou ZÉ; S, SSE, SSÊ Ou SSÉ; L, LE, LÊ ou LÉ; R, RE, RÊ ou RÉ; M, ME, MÊ ou MÉ; N, NE, NÊ ou NÉ; A, E, I, O, etc. Ces voyelles ou diphtongues conservent leur prononciation ordinaire, L'okygraphie rend, par un seul trait de plume, les lettres ci-dessus; elle rend également, par un seul trait les sons entiers qui suivent : an, in, on, un, eun, oun ; ian, ien, ion; abl apl, elb, epl, ibl, ipl, obl, opl, ubl upl, eubl eupl, oibl, oipl, oubl oupl; agn, egn, ign, øgn, etc.; aill, cill, ill (prononcez comme igl), oill, will, euill, etc.; aa, aï, ao, aïe, aïé, oïe, oić, uïe, uié; éa, éé, éi, éo, éu, éeu, etc.; ią, ié, ii, io, ui, uo, etc. ;

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jusqu'à l'e, qui est le dernier demi-cercle semblable, coupant la quatrièmę ligne; enfin, l'a est le demi-cercle opposé, placé au-dessus de la première ligne, etc.; et l'ou est exprimé par un dernier demi - cercle semblable qui coupe la quatrième ligne. Mais lorsque ces caractères sont liés, ils changent respectivement de position et de forme entre eux, ainsi que l'explique clairement la méthode de l'auteur.

qua, oué, oui, ouo, etc.; arie, arié, érie, érié, irie, irié, orie, orić, etc.; anj, anch, inj, inch, onj, onch, amb, amp, imb, imp, omb, omp; ano, anf, inv, inf, onf; and, ant, ind, int, ond ont; anz, ans inz, ins, onz, ons; ang, ank, ing, ink, ong, onk; anl anr, inl, inr, onl, onr. 1

ono

Outre l'avantage de la réduction, l'okygraphie a celui de pouvoir s'employer de manière à couvrir ce que l'on écrit d'un voile impénétrable à tous les yeux, meme les plus habitués à lire cette écriture; l'auteur lui-même échouerait contre son inextricabilité, si on ne lui donnait la clef sous laquelle on a tracé, disposé et évalué les caractères; et si on ne l'initiait dans le mystere des changemens et modifications incalculables qu'on aurait pu faire dans les caractères qui se lient entre eux ; ce que l'on connait plus aisément en étudiant le système, que l'on pourra, sous ce point de vue appeler aussi crypt-okygraphie. Mais il semble que la sté nographie, comme toute espèce d'écriture, pourrait rendre le meme service, en donnant aux caractères qui lui sont propres, des significations différentes.

On ne peut non plus se dissimuler que le changement de formes des trois signes primitifs de l'okygraphie, leur complication, l'attention scrupuleuse qu'il faut avoir de les placer entre ou sur la ligne musicale, ne rendent sa méthode difficile à pratiquer, et peu susceptible d'atteindre la célérité merveilleuse de la sténographie, sa rivale ( voyez STÉNOGRAPHIE ).

ORTHOGRAPHE. Parlons d'abord de l'orthographe relativement à la diplomatique, et ensuite nous en parlerons sous le rapport typographique. Nous avons déja dit ailleurs que, dès le 6e siècle, on ne parlait presque plus la langue latine en Italie, et même à Rome, du moins sa prononciation avait extraordinairement souffert ; et une prononciation

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